publicité
haut
Accueil du site > Actu > Opinion > Nous sommes tous des fils de paysans ou d’immigrés

Nous sommes tous des fils de paysans ou d’immigrés

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Nous sommes tous des fils de paysans ou d'immigrés
(Peinture : Georges Seurat, "Paysan au travail", 1883)
 
Il fut un temps où la République veillait à l'intégration de ses paysans. Mais a-t-elle encore la volonté et l'imagination nécessaire pour faire de même avec ses immigrés ?
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Léon Gambetta, homme clé de la IIIe République, aurait pu être l’inventeur du Salon de l’agriculture. Car c’est cet homme et son gouvernement qui vont décider, après la Commune de Paris et la défaite de Sedan, d’enraciner la République dans les campagnes contre les risques révolutionnaires. Nous sommes entrés dans l’imaginaire du « tous fils de paysans » même si, en réalité, nous étions le pays d’Europe avec le plus d’immigration.

Dans les années 1970, avec la croissance du chômage, l’immigré (et ses enfants) devient « un voleur de travail ». En 1973, Jacques Chirac dit : « Un pays où il y a plus de deux millions de travailleurs immigrés n’est pas un pays dans lequel le problème du chômage est insoluble. » L’immigré devient un sujet de débat. L’islamisme va en faire un ennemi potentiel. L’absence de démocratie dans l’ensemble du monde arabe et la figure du despote militaire légitimé par sa lutte anticoloniale viennent alors résonner comme l’autre versant de l’image de l’immigré musulman non intégrable.

En face, année après année, le Salon de l’agriculture commémore la vraie France. Au Sud, peu à peu, les régimes s’effondrent. Que va-t-il se passer ? Si l’islamisme gagne, « pas de problème » : l’Europe se construira contre les musulmans. Mais qu’en sera-t-il si c’est la démocratie ? Alors, même ceux qui prônent « les racines chrétiennes de l’Europe » vont devoir accepter que Jésus n’y soit jamais venu et a vécu entre Palestine et Israël.

Dans une Méditerranée démocratique, il n’y a plus aucune raison pour que ne s’engage pas la construction d’un ensemble euroméditerranéen sur les bases plus que bimillénaires de la pensée grecque, de l’Empire romain, des mondes monothéistes et des mythes du XIXe siècle : l’Orient et l’Occident à nouveau réunis.

La question devient donc de renouveler la République, celle des fils de paysans et celle des immigrés, celle des anciens colonisés et celle des anciens colonisateurs, et ce sur les deux rives. Mais Gambetta est mort et je crains fort que la mise en cause des immigrés et des musulmans ne soit l’enjeu de la présidentielle de 2012.

- Retrouvez les chroniques de Jean Viard sur le site internet du Journal du Dimanche.

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Sociologue et directeur de recherches au Centre d’étude de la vie politique française (Cevipof)

1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • "Nous sommes tous fils de paysans" D’accord avec cette première assertion dans la mesure ou la France durant le millénaire et demi que constitu l’essentiel de son histoire fut à quatre-vingt dix pour-cent composée de paysans (du moins jusqu’à la première moitié du XXème siècle). Par contre rajouter "ou d’immigrés" est une erreur historique d’envergure doublée d’une vision purement idéologique de notre pays qui tend à vouloir faire croire à nos concitoyens que le "français de souche" est une mystification et que par suite l’identité française est creuse et adaptable à l’infini du fait que celle-ci demeure sans continuité ethnologique et culturelle homogène durant son histoire. Pour infos : l’immigration d’envergure en métropole ne commence qu’au XXème siècle, soit plus de Mille cinq cents ans après le sacre de Clovis, cette immigration était composée pour l’essentiel d’européens d’obédience chrétienne qui se sont pour la majorité d’entre-eux adaptés au modèle assimilateur en place, les autres sont partis. Puis plus d’un demi-siècle plus tard, pendant la reconstruction et surtout à partir des années soixante-dix avec la loi sur le regroupement familial, arrive à grands flots l’immigration afro-maghrébine, de culture musulmane et ou africaine, ceci dans une contexte politique de destruction de l’Etat-nation uniforme au profit d’un modèle cosmopolite, libérale et multiculturel. Par suite et du fait de l’accroissement démographique sans pareil de ces peuples halogènes (dont le taux de natalité est explosif), cette immigration va se constituer en communautés identitaires fortes et nombreuses dans de nombreux pans du territoire, profitant des multiples "politiques de la ville" et de la recrudescence de lobby "antiraciste" qui vont désormais (dans les années quatre-vingts) alimenter l’essentiel des programmes sociales politiques de gauche comme de droite, cette oligarchie la considérant comme une main d’oeuvre servile et participant à la division du corps national de manière à ce que celui-ci ne s’unisse ensemble pour se révolter contre les désormais habituelles politiques de rigueur ou simplement pour réclamer le retour de leur souveraineté initiale, celle-ci ayant été confisquée par des organes politiques tels que l’U.E. En effet débarrassé du peuple, plus de corps constitué, plus de Nation, plus de souveraineté, simplement des mandataires au sommet d’une machine étatique gouvernant un certain espace et des populations hétérogènes se supportant plus ou moins bien, se bornant à diriger ce bout de territoire qui ne représente plus qu’une fraction de ce marché économique mondial.

    21.01 à 17h23 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas