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Un tournant à Cancún ?

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Un tournant à Cancún ?
(Photo : des négociateurs face aux questions des journalistes à Cancún. Crédit : Neil Palmer (CIAT))
 
A quelques heures de la fin de la conférence sur le réchauffement climatique à Cancún, un tournant semble s’opérer sur les négociations. Analyse, sur place, du député UMP Bertrand Pancher.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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La question du protocole de Kyoto et son prolongement après 2012 est au cœur des discussions finales. Deux sujets de fond alimentent les rencontres des ministres en charge de l’écologie des pays du monde entier :
- Que fait-on après Kyoto ? C’est-à-dire, que peuvent faire de plus les pays développés considérés par les pays en voie de développement comme ceux qui sont à l’origine des dérèglements climatiques ?
- Quels mécanismes d’aide peuvent être mis en place en faveur des pays les plus pauvres pour assurer leur développement équilibré dans un souci de respect de la nature ?

Si le premier thème est d’abord alimenté par les pays les moins développés qui exigent des efforts plus importants, le second sujet y est directement lié puisque les pays riches souhaitent également des engagements précis en matière de réduction de gaz à effets de serre notamment pour les pays émergents, c’est-à-dire la Chine, qui est le premier pays émetteur du monde, ainsi que l’Inde. Ces deux questions s’inscrivent dans le prolongement du plan de Bali mais n’intègrent pas les discussions de Copenhague puisqu’il n’y a pas eu d’accord des Nations unies à l’époque. On se souvient que seuls 140 pays avaient fourni des engagements précis et que les autres n’avaient pas souhaité un accord (Amérique latine, Arabie Saoudite…). En effet, le consensus est indispensable à l’ONU même si les engagements individuels ont vocation à être honorés par beaucoup de pays.

S’agissant des négociations menées à Copenhague, la question est dorénavant de savoir si les engagements pris pourront être vérifiés ; c’est notamment le cas de la Chine qui refusait jusqu’à présent de faire contrôler le niveau de ses émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’atteinte d’une diminution de la moitié de ses émissions par point de croissance supplémentaire. S’agissant du processus post-Kyoto, les choses bougent. Dans un document de cinquante pages faisant état des revendications des représentants des pays présents, plusieurs options sont proposées concernant les objectifs à atteindre en 2020. Certains pays exigent une baisse de 50%, d’autres négocient sur l’utilisation du surplus de CO2 non émis afin que soit tenu compte de leurs efforts. La Chine quant à elle, fait nouveau, pourrait proposer de s’engager en marge du traité de Kyoto et inviter les autres puissances signataires à faire de même. Cela pourrait être notamment le cas du Japon qui se refuse de rentrer dans le processus nouveau et des Etats-Unis qui restent pour le moment très prudents quant à un engagement précis.

Dans ce contexte, l’Union européenne souffre d’une absence de leadership. Sa position a certes été affirmée lors du dernier Conseil européen, à savoir une possibilité de s’engager à plus de 20%, à condition que les autres fassent davantage. Cependant, il n’y a pas d’interlocuteur pour engager l’Union européenne en pleine négociation surtout lorsque cette dernière s’avère être complexe, ce qui est le cas actuellement. En effet, la question des surplus de CO2, intégrée ou pas à l’augmentation des efforts est centrale pour certains pays européens. Dans ce contexte, il y a fort à parier que l’on ne débouchera pas sur un accord très précis à Cancún. Par ailleurs, l’Union européenne n’est pas en capacité de traiter d’égal à égal avec la Chine et les Etats-Unis.

Restent d’autres sujets qui doivent avancer ces prochains jours. Le Fonds vert : on se souvient des engagements des grands pays développés visant à octroyer 30 milliards d’euros au profit des pays pauvres dès maintenant avec un objectif de 100 milliards en 2020. La conférence des Parties de Cancún devrait réaffirmer ce principe mais aussi esquisser certaines pistes de gouvernance de ce fonds ainsi que la provenance des moyens alloués (dotation des Etats ou bien taxation nouvelle…). Des groupes de travail pourraient être constitués pour le sommet de Durban l’année prochaine. S’agissant de la forêt, un accord pourrait intervenir ces prochains jours afin d’acter officiellement les principes énoncés à Copenhague. Quatre milliards d’euros seraient débloqués sur la période 2010-2012. Restent évidemment les modalités pratiques à définir afin d’éviter la poursuite de la destruction des forêts tropicales qui captent notamment 30 % du CO2.

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Député de la Meuse, Responsable du pôle écologiste de l’UDI

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