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24-05-2012
Mots clés
Agriculture
France

La France bientôt obligée de cultiver le maïs MON810 ?

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La France bientôt obligée de cultiver le maïs MON810 ?
(Crédit photo : Tamburix - flickr)
 
Pas valable. Les experts européens ont décrété que l'argumentation de la France pour interdire la culture de cette céréale n'avait pas de fondement scientifique. L'UE pourrait ordonner à Paris de lever le moratoire.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Fraîchement arrivé au ministère de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a rappelé ce mercredi sur LCI, être « contre les organismes génétiquement modifiés ». François Hollande avait déjà pris position avant l’élection pour le maintien du moratoire qui suspend la culture du maïs MON810. « Nous ferons tout pour le maintenir », a confirmé le nouveau ministre de l’Agriculture.

Deux jours plus tôt, la Commission européenne annonçait qu’elle pourrait ordonner à la France de lever l’interdiction visant les souches de maïs génétiquement modifiées du géant américain Monsanto. L’Union européenne ne devrait cependant pas trancher avant le réunion des ministres de l’Environnement au Luxembourg le 11 juin.

La prise de position de la Commission suit un avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Lundi, celle-ci affirmait que la France n’avançait « aucune preuve scientifique démontrant un risque pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement ». Et que rien ne justifiait l’adoption de mesures d’urgence.

Le maïs MON810, ça s’en va et ça revient

Le statut du MON810 est complexe. Seule céréale transgénique autorisée dans l’UE, elle est disponible à la consommation en France, sous réserve d’étiquetage précis. Sa culture sur les terres françaises est, elle, bannie. Un statut étrange hérité d’incessants va-et-vient.

En novembre dernier, le Conseil d’Etat avait suspendu l’interdiction de commercialiser et de cultiver ce maïs en place depuis 2008. Comme l’Efsa, le Conseil estimait qu’un moratoire n’était pas justifié. En mars, Paris avait réussi à réintroduire un moratoire mais uniquement sur la culture de ce maïs génétiquement modifié.

Une victoire pour les opposants aux OGM remportée après un interminable bras de fer. Fin janvier, une centaine de militants anti-OGM avaient occupé les locaux de la multinationale Monsanto à Trèbes (Aude). La ministre de l’Ecologie de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait alors annoncé que la mise en culture de ce maïs serait interdite par une clause de sauvegarde. C’est-à-dire que vu les circonstances de doutes qui pèsent sur les risques de cet OGM, les autorités s’octroient le droit de cesser son exploitation. En mars, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Agriculture au sein du précédent gouvernement, suit les recommandations de Nathalie Kosciusko-Morizet et introduit le moratoire. Pour lui, il s’agit d’une « mesure conservatoire » destinée à « protéger l’environnement ». Il affirme par ailleurs que cette décision a été prise « en raison de la proximité des semis ». En clair, du risque de contamination aux autres cultures.

L’OGM et la science, quinze ans de mariage

Pas de chance. Même après la mise en place du moratoire, la Commission pourrait encore faire barrage. Les nouvelles études scientifiques présentées par la France n’étant pas valides, selon elle. Mais Paris ne compte pas se laisser faire. De leur côté les autorités françaises appellent l’Efsa à renouveler ses outils statistiques. Déjà en 2009, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) considérait les données de l’agence européenne comme obsolètes, « du fait de l’absence d’effets majeurs et/ou faute de données suffisantes et que seule l’expérimentation en champ ou en laboratoire permettrait d’obtenir ».

Selon Christophe Noisette, du site de veille citoyenne Inf’OGM, « le MON810 a été autorisé en 1998. L’Efsa a réévalué cet OGM en 2009. En 2010, elle a lancé de nouvelles lignes directrices ». Or, ce sont toujours ces données de 2009 qui servent de critères d’évaluation. De son côté, Greenpeace estime « urgent que la Commission entame la révision des procédures d’évaluation des OGM ». Pour l’association écologiste, « cet avis négatif n’a rien de surprenant venant de la part de l’Efsa qui manque clairement d’impartialité sur la question des OGM ».

« Le ping-pong d’experts est fatigant »

La législation butte sans cesse sur les publications scientifiques. En 2009 déjà, le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) avait établi la « toxicité » de trois maïs transgéniques, dont le MON810. En réalisant une étude sur des rats, les chercheurs avaient noté une modification des reins et du foie, les principaux organes réagissant lors d’une intoxication alimentaire chimique.

Mais la législation ne bouge pas pour autant, déplore Christophe Noisette : « Il y a un ras-le-bol des autorités françaises à voir les dossiers stagner. » Les expertises scientifiques se succèdent, avant d’être retoquées. « Les études sont toujours biaisées. Il est extrêmement difficile d’arriver à quelque chose de 100% incontestable. Il y en aura toujours un pour dire que telle étude s’attache trop ou trop peu à tel ou tel détail. Ce ping-pong d’experts est fatigant. » Donc, finalement, que sait-on aujourd’hui de la dangerosité des OGM ? Pour l’heure, le doute prévaut quant aux risques sanitaires. « Le règlement exige des risques avérés. Les doutes sérieux sur lesquels se base le moratoire sont évincés », regrette Christophe Noisette.

Dans le document proposé à la Commission européenne pour interdire le MON810, les autorités françaises demandent d’une part de « réévaluer complètement le MON810 à la lumière des nouvelles lignes directrices ». Et d’autre part réclame « dans l’attente, [de] suspendre l’autorisation de mise en culture des semences ». Confrontée à la même incertitude, l’Efsa penche, elle, pour l’autorisation de sa culture. L’UE devrait trancher le 11 juin. Christophe Noisette rappelle que « les Etats membres soutiennent habituellement les moratoires nationaux, contre l’avis de la Commission et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. »

  • Extraits de l’émission 90 minutes diffusée sur Canal Plus


Reportage 1/2 Etude Secrète Sur Les Ogm - Danger par KAIZERSOZER


Reportage 2/2 Etude Secrète Sur Les Ogm - Danger par KAIZERSOZER

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Née au bout de la Loire, un pied dans l’Atlantique, l’autre embourbé dans la terre, elle s’intéresse aux piafs et aux hortensias, observe ses voisins paysans et leurs élevages bovins. Elle enrage devant les marées noires. Licenciée en lettres, elle sort diplômée de l’Institut pratique du journalisme de Paris en avril 2012. Elle scrute les passerelles qui lient les hommes à leurs terres. Parce que raconter la planète, c’est écrire au-delà des pommes bio et du recyclage de papier.

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  • Je vous laisse découvrir la composition de la Commission européenne, dont la majorité, à commencer par son Président, ne sont, bien sûr que des "sains" adeptes de la "sainte" spéculation... L’euro ne fut créé que pour combattre le dollar, pas pour le mieux vivre des peuples, qui n’a rien à voir avec la gloutonnerie consommatrice en tous domaines !
    Comment les pays parmi les pires exploitants et les plus corrupteurs, deviennent les plus endettés (la Grèce n’est qu’1 petit à sacrifier pour détourner l’attention d’1 réalité plus perverse et pourtant connue) ? Homo sapiens sapiens ? La + grande blague de la Création ?

    29.05 à 13h28 - Répondre - Alerter
    • pourquoi une autorisation des mais OGM ? certes ces mais ont un plus grand rendement , mais puisque pour l’obtention de ce mais il faut une intervention medicale , les tests cliniques ont ils eté realisé dans leur integralité ? nous n’en avons aucune preuve et tout comme la mise en exploitation d’un medicament il n’est tenu compte que d’un type de test ! on constate que la mise en vente de certains medicaments occasionne a echeance des degats non previsibles et souvent irreparables alors pourquoi faire confiance a une categorie de speculateurs pour ne plus avoir de doute sur l’inocuité de leur produit ? que l’on soit sceptique sur leur affirmations est tres comprehensible , quand aux exigences des marchés internationnaux ce n’est pas le porte monnaie des consommateurs ! il n’est pas indispensable aux consommateurs de se plier a des plus value de ces argumentaires .

      30.05 à 15h41 - Répondre - Alerter
      • Nous sommes bien au conurat du travail demoniaque qui est entrain de se faire en Afrique du sud, mais qu on le veuille ou pas, cette fois ci, Kabila doit degager, election ou pas election, nous ne le voulons plus ds notre cour, et ses complices doivent savoir une chose, le moment venu, ils vont justifier l origine de leurs chateaux et leurs richesses aussi, comme ces tratres n ont qu un seul pays le zaire qu ils ont bien appris a trahir, leur sort es selle, kanambe lui a un autre pays comme bas arriere, il a une 2 eme chance, il pourra fuir ds son pays d origine le Rwanda, mais eux , nos freres qui font la politique du ventre, ils ne sauront pas ou fuir, regardez notre frere Jean Pierre Mbemba, il est hotage aujourd hui a la haye tout simplement parce que les blancs voulaient garantir que le Rwandais pourvait regner sur notre pays sans etre inquiete, mais avec l aide de nos propre freres qui sont sans conscience, mais le moment est venu, ou chacun doit repondre de ses actes.

        9.07 à 06h52 - Répondre - Alerter
  • C’est incroyable ! si j’en juge par vos lignes, il semble que la firme MONSANTO soit assez puissante pour faire "plier" la commission européenne, et que la commission européenne ait plus de pouvoirs que le gouvernement français... Alors il faut donc en déduire que la France n’est plus maîtresse de ses terres ? Qu’a-t-on donc gagné en faisant l’Europe ? L’uniformisation au lieu de la diversité n’est pas un bien à mon sens, et c’est une voie bien dangereuse...
    Martine 44

    28.05 à 11h09 - Répondre - Alerter
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