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Nucléaire : l’Afrique au cœur de toutes les convoitises

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Nucléaire : l'Afrique au cœur de toutes les convoitises
(Photo : la centrale nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud : Crédit : Paul Scott / Flickr)
 
Le continent, Afrique du Sud en tête, se tourne de plus en plus vers l'énergie nucléaire. Et la France doit mettre les bouchées doubles si elle veut signer de nouveaux contrats.
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Loin du débat et de la polémique sur l’énergie nucléaire, nombreux sont les pays africains qui se tournent aujourd’hui vers cette source énergétique pour satisfaire leurs besoins. Les détracteurs évoquent à juste titre la problématique des déchets nucléaires car il n’existe pas aujourd’hui de solutions viables pour éliminer totalement ces déchets radioactifs. On pourrait aussi leurs répondre qu’il n’y a aucune source d’énergie - même renouvelable - qui soit neutre pour l’environnement. Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, l’avantage du nucléaire est la faiblesse de son bilan carbone. Sur un continent où il y a un gros déficit énergétique, le nucléaire est aussi une solution à privilégier. D’après les données compilées par Mme Christine Heuraux, auteur de L’électricité Au Cœur Des Africains et Directrice du Pôle Accès à l’Energie à la Direction de la Prospective et des Relations Internationales de EDF, la capacité installée de toute l’Afrique est de 114 GW pour 1 milliard d’habitants ce qui équivaut à celle de l’Allemagne qui n’a pourtant que 82 millions d’habitants. La capacité installée en Afrique subsaharienne est de 74 GW pour 860 millions d’habitants ce qui équivaut à celle de l’Espagne avec 45 millions d’habitants. La capacité hors Afrique du Sud est de 34 GW pour 810 millions d’habitants ce qui équivalent à celle de la Pologne avec 38 millions d’habitants.

Les Etats africains se tournent de plus en plus vers l’énergie nucléaire pour faire face à cette situation. Et leurs ambitions attisent toutes les convoitises. Malgré la production de 43% de l’électricité du continent, l’Afrique du Sud souffre d’un énorme déficit énergétique pour assurer sa croissance et son développement industriel. De passage à Paris le vendredi 4 février, Madame Dipuo Peters, Ministre Sud Africaine de l’Energie a rappelé les ambitions du pays. Le programme nucléaire sud-africain vise une production de 9 600 MW d’énergie qui correspond à la construction d’environ 6 EPR (Evolutionary Power Reactor) d’ici 2030 pour un coût de 30 milliards de dollars. Cet important marché a d’ailleurs mobilisé l’ensemble des acteurs de la filière nucléaire française à la grande surprise et satisfaction de Eric Besson, Ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique. Il a d’ailleurs lancé à son homologue sud-africaine « grâce à vous, tout le monde français de l’énergie est réuni autour de cette table ».

Il faut dire que la concurrence est rude. Chinois, américains et sud-coréens lorgnent également ce marché sud-africain. Le pays possède deux centrales nucléaires d’une capacité de production de 970 MW soit 5% de l’électricité. Construites par Framatome (devenu AREVA), la maintenance de ces centrales gérées par l’opérateur nationale ESKOM est assurée par EDF et AREVA. On pourrait penser que les groupes français ont de l’avance sur leurs concurrents. Loin de là. La perte de l’important appel d’offres d’Abu Dhabi par les entreprises de l’Hexagone a fait couler beaucoup d’encres chez les politiques et les industriels de la filière nucléaire. Ces derniers étaient largement favoris par rapport aux sud-coréens qui ont remporté le marché. Nul doute que Paris mettra les petits plats dans les grands pour accueillir demain, mercredi 2 mars, le président sud-africain Zuma.

Pour résorber leur déficit énergétique, outre la première économie du continent, plusieurs gouvernements misent sur le nucléaire dans les prochaines années. C’est le cas de l’Algérie, du Maroc, de l’Angola, du Sénégal, de la Namibie, du Nigeria et de la Tanzanie. Avec l’assistance technique de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, le Maroc a déjà identifié des sites d’installation des centrales nucléaires à l’horizon 2017. Le pays possède un réacteur nucléaire. L’Algérie, qui possède déjà deux réacteurs, a choisi une coopération avec la Corée du Sud pour la construction des centrales nucléaires civiles. Ce choix s’est fait au détriment du Groupe français Areva qui avait déjà perdu un important contrat à Abu Dhabi face à ces mêmes sud coréens. Par ailleurs pour la construction de deux centrales nucléaires respectivement de 2 400 MW d’ici 2027 et 1 000 MW à l’échéance de 2022, les autorités algériennes ont décidé de faire appel à l’expertise sud-africaine. Ces infrastructures contribueront au dessalement de l’eau de mer et à la production d’électricité. L’Egypte vise également la construction d’une centrale nucléaire de 1 000 MW à l’horizon 2020.

Cet article est initialement paru dans l’hebdomadaire économique Les Afriques.

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Expert africain de la croissance verte et de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Directeur de A2D Conseil.

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  • D’apres l’AIEA l’Afrique produit 1,8 GWe avec 2reacteurs en Afrique du Sud.

    7.03 à 17h51 - Répondre - Alerter
  • Cet article est ABSURDE. Il est ridicule de prétendre que "les pays d’Afrique se tournent de plus en plus vers le nucléaire". Il n’y a que de pauvres effets d’annonce, seulement appuyés par la signature ici d’un "memorandum d’entente" ou là d’un "accord de coopération" qui évoquent effectivement l’hypothèse de faire des réacteurs nucléaires, mais c’est... du vent !

    Le nucléaire est tellement cher que la plupart des projets sont annulés (en particulier aux USA) et que la seule façon de survivre de l’industrie nucléaire est de prolonger indéfiniment la durée de vie des réacteurs actuels. Jusqu’à l’explosion finale, hélas...

    2.03 à 11h28 - Répondre - Alerter
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