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1-02-2016
Mots clés
Electricité
France

Paris, la ville aux lumières vertes ? Pas si vite !

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Paris, la ville aux lumières vertes ? Pas si vite !
(Crédit photo : Dimitri Destugues - Wikimedia)
 
De l’électricité « propre » pour alimenter les rues et les bâtiments municipaux de la capitale ? Cette initiative peine à convaincre les associations qui militent pour un développement massif des énergies renouvelables. Explications.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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COP21 oblige, la Ville Lumière se voulait exemplaire. La maire, Anne Hidalgo, avait donc annoncée dès novembre dernier que Paris serait bientôt alimenté par une électricité 100% verte. Depuis le 1er janvier 2016, c’est désormais chose faite. La grande majorité des bâtiments municipaux – mairies, musées, crèches – et l’éclairage public de la capitale carburent à une électricité d’origine renouvelable. Après un long processus d’appel d’offres commencé il y a deux ans, la municipalité a retenu les fournisseurs EDF et Direct Energie, qui se partagent deux lots. Mais l’électricité qui sort des prises de courant de la mairie du IIIe arrondissement, par exemple, n’est pas verte pour autant. Du petit parc éolien à la grande centrale nucléaire, tous les sites de production d’électricité sont connectés au réseau électrique français. Il est donc impossible de distinguer un électron « vert » d’un autre.

Alors comment garantir que l’électricité achetée par Paris est bel et bien d’origine renouvelable ? C’est là qu’intervient le système de garanties d’origine, des certificats attribués par la société Powernext par lequel le fournisseur prouve que pour chaque kilowattheure d’électricité consommée par la ville, l’équivalent est produit et injecté sur le réseau français à partir d’une source renouvelable (éoliennes, centrales photovoltaïques ou hydrauliques).

Beaucoup d’hydraulique

« C’est un bel engagement de la ville, commente Raphaël Claustre, délégué général du Cler - Réseau pour la transition énergétique. Encore faut-il savoir d’où vient l’électricité. » Et c’est là le hic. La très grande majorité de cette électricité « propre » est d’origine hydraulique. Les grands barrages et les centrales hydrauliques, développés en France au XXe siècle, sont amortis depuis longtemps et suffisent largement à couvrir la demande actuelle d’électricité verte. « Si on achète de l’hydraulique qui existe déjà, on n’agit pas vraiment pour le développement des énergies renouvelables », déplore Anne Bringault, coordinatrice des activités des ONG sur la transition énergétique pour le Cler et le Réseau action climat (RAC).

Développer les énergies propres, c’est pourtant le nouveau créneau que souhaite occuper EDF. D’après son pédégé, Jean-Bernard Lévy, le groupe souhaite doubler d’ici à 2030 son parc européen et français d’énergies renouvelables. Une annonce qui peine à convaincre. « EDF parle encore beaucoup nucléaire, poursuit Anne Bringault. La part d’investissement dans les énergies renouvelables reste extrêmement marginale. »

L’électricité verte a un coût

Si toutes les associations saluent la mesure, elles auraient aimé que Paris aille plus loin. Comment ? En se tournant vers un fournisseur qui s’approvisionne à 100% directement auprès de producteurs d’énergies renouvelables, à l’image de la société coopérative française Enercoop. Le groupe faisait bien partie des fournisseurs qui ont répondu à l’appel d’offres lancé par la ville de Paris. Enercoop avait postulé pour le quatrième lot « emblématique » qui recouvre les vingt mairies ainsi que l’Hôtel de ville de Paris. Son offre n’a pas été retenue. En cause : le prix affiché, plus élevé que les autres fournisseurs. Car Enercoop n’achète pas son électricité sur le marché mais directement auprès de producteurs membres de l’une des dix coopératives qui maillent le territoire. La baisse des cours du marché de l’électricité, situés désormais entre 35 et 40 euros le mégawattheure, ne joue pas en sa faveur. « A 60 euros en moyenne le mégawattheure, Enercoop n’a aucune chance de s’aligner », note Raphael Claustre. « On est un peu plus chers, mais nos prix n’ont jamais augmenté en dix ans d’existence », rappelle Grégory Dissoubray, responsable service commercial professionnels chez Enercoop. Le groupe compte bien concourir à nouveau au premier semestre 2017.

A ces critiques, la municipalité répond par l’optimisme. « Si toutes les collectivités s’y mettent, les fournisseurs n’auront plus la capacité de répondre à leurs clients en matière d’électricité d’origine renouvelable et ils seront bien obligés de produire plus », explique Célia Blauel, adjointe Europe Ecologie - Les Verts à la maire de Paris, chargée de l’environnement. Preuve en est, la ville de Nantes serait déjà sur les rangs pour, elle aussi, utiliser des électrons verts.

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