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24-10-2012
Mots clés
Alimentation

Etude contestée : et si les anti-OGM avaient gagné la partie ?

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Etude contestée : et si les anti-OGM avaient gagné la partie ?
(Crédit photo : DR)
 
L'étude de Gilles-Eric Séralini ne suffit pas à tirer un trait sur les OGM. Mais elle a jeté un pavé dans la mare et cela pourrait changer la donne.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Faible », (« peu rigoureuse », ou même « malhonnête ». Les critiques ont fusé autour de la méthode employée par Gilles-Eric Séralini pour mener son expérience. A tel point que la communauté scientifique s’est retrouvée écartelée : les uns formant la ligne acculée des pour, les autres le peloton d’exécution des antis. Mais au-delà de la véracité ou non des résultats, Gilles-Eric Séralini est parvenu à une chose : bouger les lignes autour de la question des OGM en France. La preuve en trois petites victoires.

1) Des études menées (enfin) à long terme

C’est la première – et non des moindres – victoire de Gilles-Eric Séralini. Si les deux entités mandatées au soir de la controverse par le gouvernement ont réfuté ses conclusions, elles ont en revanche toutes deux appelé au lancement d’un travail de long cours, loin des tests menés sur 90 jours par les industriels.

Le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a ainsi recommandé ce lundi une « étude de long terme, indépendante, contradictoire et transparente ». Quelques heures plus tard, lors d’une autre conférence de presse, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a prôné « la réalisation d’études et de recherches d’envergure visant à consolider les connaissances sur les risques sanitaires insuffisamment documentés ». « Insuffisamment documentés », car l’Anses ne répertorie que deux études comparables au travail de Gilles-Eric Séralini. L’une, publiée en 2008, est italienne. L’autre, japonaise, date de 2007 et serait restée aux oubliettes si l’Anses ne l’avait pas traduite pour l’occasion.

« L’Anses reconnaît qu’il y a une lacune des évaluations sur les risques chroniques posés par les OGM et les pesticides formulés [1]. Ça fait longtemps qu’on le sait mais ça n’avait jamais été écrit. C’est un vrai progrès ! », s’enthousiasme François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF) auditionné par l’Anses dans le cadre de son expertise. Mais, poursuit François Veillerette : « Il faut que ces tests soient faits de façon systématique. Cela doit faire partie des lignes directrices du processus d’homologation de ces produits. Il faut que le ministre de l’Agriculture aille cogner à la porte de l’Europe pour instaurer ces tests. »

2) Le financement des études à revoir ?

Ce n’est plus un mystère pour personne. Les études sur les OGM sont réalisées par les principaux intéressés. Soit les industriels eux-mêmes. Pour Marc Fellous, nulle anguille cachée sous la roche. « Quand un industriel veut introduire un nouveau produit, il demande à des structures indépendantes de le tester. C’est lui qui les paient mais elles ne sont pas sous son contrôle », estime l’ex-président de feu la Commission du génie biomoléculaire (désormais Haut conseil des biotechnologies). « Si une firme fait toujours appel au même laboratoire, cela peut créer une dépendance financière qui n’est pas favorable à la rigueur de l’expertise », oppose François Veillerette. Avec son étude financée en partie par la grande distribution, Gilles-Eric Séralini a mis les pieds dans la boîte de Pétri. Aussi, dans son avis, l’Anses a-t-elle réclamé « la mobilisation de financements publics nationaux ou européens ».

Le souci, c’est que ces études coûtent cher. Celle menée par Gilles-Eric Séralini sur 20 groupes de 10 rats (200 animaux en tout) a coûté 2 millions d’euros. Combien coûterait une étude satisfaisante pour l’Anses alors que, de l’avis même de Jean-Pierre Cravedi, président du groupe d’expertise de l’Anses, « il faudrait 80 à 90 animaux par groupe sur deux ans » ? Dans un communiqué, le député UMP de la Meuse, Bertrand Pancher, rappelait qu’ « une étude sur dix ans à partir d’un échantillon représentatif d’une centaine de rats est évaluée à environ 20 millions d’euros ».

Qui devra payer la facture ? François Veillerette propose : « Les producteurs de risques, soit les industriels qui fabriquent ces OGM ou ces pesticides, devraient payer une redevance suffisamment élevée pour que des organismes comme l’Anses puissent ensuite missionner des labos de leur choix pour faire une évaluation. »

3) La fin du secret industriel ?

« Gilles-Eric Séralini a demandé l’accès aux données brutes de Monsanto sur les OGM et le Roundup. Nous lui avons répondu que nous tenions à sa disposition ces données sous réserve de respecter quelques clauses définies dans le cadre de la réglementation », a souligné Marc Mortureux, le directeur général de l’Anses, lors de la conférence de presse. Les clauses en question, a-t-il indiqué, sont « peanuts » : elles seraient destinées principalement à protéger les coordonnées des personnes ayant réalisé les études. Un progrès ?

Pas vraiment. En fait, les données brutes sont depuis longtemps mises à la disposition des experts des commissions qui délivrent les autorisations de mise sur le marché : soit le HCB et l’Anses. Mais ces mêmes experts signent une clause de confidentialité qui leur interdit de divulguer ces données sur la place publique. Une aberration pour Corinne Lepage. La députée européenne, présidente du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique) – qui a accueilli l’étude de Gilles-Eric Séralini, estime que « le problème n’est pas qu’il ait ou non accès aux données brutes, mais c’est qu’il ne puisse pas utiliser ces données ou les rendre publiques pour que des citoyens puissent ouvrir le débat. Cette chape de plomb sur les données brutes est un scandale ! » D’autant que l’argument du secret industriel ne tient pas, pour beaucoup.

« La composition d’un produit, oui d’accord. Mais l’analyse des prises de sang sur les rats n’a rien à voir avec le secret industriel. Ça devrait être totalement transparent pour tout citoyen », dénonce François Veillerette. Un argument imbécile pour Marc Fellous : « Je ne vois pas comment la société civile aurait plus de compétences qu’un expert en toxicologie. On en arrive à donner plus de valeur à la société civile qu’aux scientifiques. » Quoi qu’en dise le professeur de génétique, les agences étatiques semblent avoir retenu la leçon, relève Libération qui cite Jean-François Dhainaut, le président du HCB : « La transparence », confie-t-il, c’est désormais « la seule option ».

[1] Soit les pesticides tels qu’ils sont vendus, c’est-à-dire la matière active et ses coformulants

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  • les anti ogm von t il gagner ?

    si ils soudoie les ministres et president de beaucoup de pays commes l angletaires et l ameriques commes a fait mensato la il on une chance
    en angletaires il avais fait une etudes
    mais quand les chercheur on dit que l ogm etais dangereux
    ils on tous etais viré et d autres on prie leur places pour dires que l ogm etais bon pour la santé
    en ameriques le ministres de l agricultures a du signé que l ogm etais bon pour la santé
    apres avoir u des pression d autres ministres -president et manssato

    et sa on peux le voir sur internet
    donc aretter de faires commes si on decouvré que l ogm est mauvais on le c est.
    reste a savoir comment se debarrasser de menssato
    par un tribunale pour crimes contres l humanité ?
    ou payés des mercenaires pour l assassiné
    le reste c est du baratin
    1000 indien se suicide par an car menssato les ruines
    si menssato est pas le pires des criminel
    faut donc revoir les textes pour laisser tous tueur en liberté
    qui devrais avoir les méme loi que pour menssato

    26.10 à 15h18 - Répondre - Alerter
  • bien sur qu’ils ont gagné une bataille... ils ont montré que les firmes multinationales imposent aux états et aux "experts" (qui le veulent bien...) leurs produits dangereux pour la santé sans aucun controle officiel et nous manipulent... il est temps que les études monsento et autres soient enfin totalement publiées et non cachées... on devine que si elles sont cachées au public c’est qu’elles ne sentent pas bons... et nous pauvres cloches de consommateurs nous devrions accepter cela sans rien dire.... honte aux pouvoirs publics noyautés par les lobbies industriels qui acceptent les oukases de ces sociétés nauséabondes...

    26.10 à 14h03 - Répondre - Alerter
  • pour défendre de bonnes causes (à voir ...) est assez dangereux.

    Donc je ne vois aucun mérite à créer le buzz. Ce n’est pas de bonne pratique scientifique

    25.10 à 22h39 - Répondre - Alerter
  • et pour cause le mais transgenique ou toutes autres plantes sont dangereuses pour la santé d’une part et de l’autre cela ne sert à rien les insectesIde mauvaises herbes s’adapte très bien ideau nouveau pesticide insecticide et donc il faut toujours augmenter les doses mais le plus important c’est que la semence MONSANTO devra être achetée chez MONSANTO donc vous voyez le résultats...... curieusement des affaires concernant les plants transgéniques MONSANTO SONT RESTeES DANS LE PLUS STRICTE INTIMIDE / EXEMPLE COTON TRANSGENIQUE MAONSANTO EN INDE S SILENCE ET AILLEURS DANS LE MONDE RE SILENCE. MAIS IL FAUT PROTEGER LES INTERETS DE NOS CHERS TRES CHERS AMIS AMERICAINS DES POPULATIONS TOUT LE MONDE S EN FOUT §

    24.10 à 17h12 - Répondre - Alerter
  • COMMUNIQUE DE PRESSE

    24 octobre 2012

    Le CriiEAU apporte son total soutien aux travaux de recherche du Prof. Gilles-Eric Séralini, et à la démarche d’expertise indépendante de l’association Criigen

    La lecture attentive de l’étude récemment publiée par l’équipe du Prof. Gilles-Eric Séralini sur les effets sanitaires délétères chez des rats de la consommation à long terme d’un OGM (maïs : NK 603) et d’un herbicide (Roundup) (1), démontre tout l’intérêt et la nécessité d’expérimentations comparatives dans l’évaluation de la qualité des aliments et des milieux.

    Le CriirEAU * rappelle que les nombreuses critiques exprimées envers cette publication émanent d’institutions scientifiques et politiques, françaises et européennes, qui ne sont pas indépendantes des producteurs d’OGM. 

    Cette avalanche de critiques précipitées s’avère de plus méthodologiquement infondée. Le caractère innovant de l’étude d’écotoxicité dirigée par le Prof Gilles-Eric Seralini est en effet conforme aux bonnes pratiques scientifiques.

    Nous, scientifiques et experts, sommes de plus en plus nombreux à ne plus accepter les dérives de cette « mauvaise science institutionnelle », soumise à l’influence des lobbies de grands groupes privés.

    Le 19 octobre 2012 les Académies nationales d’Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire se sont fendues d’un communiqué critiquant l’étude de G.-E. Séralini, sans que la totalité des membres n’ait été consultée. Paul Deheuvels, membre de l’académie des sciences, a pour sa part déclaré : « Je pense qu’on fait à cette étude un mauvais procès, par de mauvais arguments, et avec un acharnement parfaitement suspect compte tenu des immenses intérêts financiers qui sont en jeu. » (2)

    Pour Yann Olivaux, membre fondateur du CriirEAU : « Pour éviter les pressions terribles du lobby des semenciers, cette étude a dû être réalisée dans le plus grand secret. Cela illustre toute la difficulté actuelle de réaliser une expertise contradictoire et indépendante en matière de santé humaine et environnementale (OGM, ondes électromagnétiques, polluants émergents des milieux aériens et hydriques, résidus médicamenteux dans l’eau, etc.) dès lors que cette expertise risque de remettre en cause les intérêts de certains grands groupes privés. » Les scientifiques doivent prendre leurs responsabilités pour éviter les critiques stériles et demander à reproduire de telles études.

    Pour Michèle Rivasi, députée européenne EELV et membre du CriiEAU : « Je demande à ce que les résultats (données brutes) des études faites par les industriels/semenciers comme Monsanto, qui permettent de délivrer une autorisation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), soient publics et accessibles sur internet. L’Efsa doit revoir le protocole des études qu’elle publie. L’agence doit en effet prendre en compte la dimension sanitaire et les conséquences écotoxicologiques et cancérigènes des tests réalisés. D’autre part, il faut que les industriels puissent abonder un fond qui permette de financer des études contradictoires et indépendantes. Enfin, il faut que la Commission européenne propose une directive relative à la création de la Haute Autorité de l’expertise scientifique et de l’alerte en matière de santé et d’environnement. Il est indispensable d’organiser la protection des lanceurs d’alerte, tout en luttant fermement contre les conflits d’intérêts qui se multiplient au sein notamment des agences européennes ».

    1 GE Seralini & al, « Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize », Food and Chemical Toxicology, 16 Aout. 2012

    2 http://leplus.nouvelobs.com/contrib..., 19 octobre 2012

    * En savoir plus sur le CriiEAU

    Le CriiEAU (Comité de Recherches et d’Informations Indépendantes sur l’Eau) est une association pluridisciplinaire de scientifiques, de juristes et de personnes qualifiées proposant de nouvelles méthodes d’évaluation de la qualité de l’eau et diffusant une information indépendante des grands groupes de traitement et de commercialisation de l’eau.

    Contact : criieau@hotmail.fr

    24.10 à 16h32 - Répondre - Alerter
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