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31-08-2015
Mots clés
Multinationales
Agriculture
Europe

Qui évalue la dangerosité des herbicides ? Les vendeurs d’herbicides !

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Qui évalue la dangerosité des herbicides ? Les vendeurs d'herbicides !
(Crédit photo : Mike Mozart - Flickr)
 
Le Roundup vit-il ses derniers mois en Europe ? Son classement comme « cancérogène probable » va-t-il bloquer le renouvèlement de son autorisation ? Pour contrer ce scénario, les industriels ont placé leurs pions…
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Pour le Roundup, l’heure de vérité a sonné. A la fin de l’année 2015, la substance active de cet herbicide, le glyphosate, verra son autorisation européenne expirer. D’ici là, Bruxelles doit se prononcer sur un potentiel renouvèlement. « Le moment est crucial : avec une nouvelle autorisation, on est repartis avec ce produit pour les dix prochaines années », alerte Ingrid Kragl, directrice de l’information au sein de Foodwatch, une association de vigilance sur les produits alimentaires. Le 26 août, l’ONG a donc lancé une pétition, adressée à Bernhard Url, directeur exécutif de l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, pour demander un non renouvèlement. En France, la Ligue contre le cancer s’y est associée.

« Cancérogène probable »

Car l’herbicide le plus épandu au monde inquiète. En mars dernier, le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) classait le glyphosate dans la catégorie des « cancérogènes probables », le dernier stade avant celui de « cancérogène certain ». Une décision qui avait entraîné la contre-attaque des industriels. Le produit est également suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Sans compter qu’il pourrait favoriser une résistance aux antibiotiques

Ces craintes en tête, faut-il continuer à épandre massivement la substance, présente dans 30 désherbants commercialisés en Europe par 400 entreprises, dans les champs, jardins et espaces verts du continent ? Foodwatch milite pour un « non » catégorique, demandant « l’application stricte du principe de précaution, présent dans les textes européens, qui permet d’interdire toute substance dès lors qu’elle est potentiellement dangereuse pour la santé ». La position de la Commission européenne est moins tranchée. Avant de prendre une décision, celle-ci consulte l’Efsa qui, elle-même, base son avis sur celui d’un Etat-rapporteur, en l’occurrence celui de l’Allemagne – terre d’origine des géants de la chimie Bayer et BASF –, via son institut fédéral d’évaluation des risques, le BfR.

Conflits d’intérêts

A rebours des inquiétudes du Circ, ce rapporteur se veut rassurant. « Les données disponibles ne montrent pas de propriétés cancérigènes ou mutagènes du glyphosate ni la toxicité du glyphosate sur la fertilité, de reproduction et de développement fétal », estime le BfR dans son ébauche de rapport. Comment expliquer des sons de cloches aussi différents ?

Au sein de Foodwatch, Ingrid Kragl a sa petite idée. « Le processus de réévaluation est une farce : plusieurs experts du BfR sont en effet directement salariés par des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies », commente-t-elle. Un coup d’œil à la composition du comité du Bfr travaillant sur les pesticides et leurs résidus confirme. Deux salariés de l’entreprise BASF, un de Bayer : sur les 12 personnes qui composent le comité, un quart travaille directement pour des fabricants de pesticides. A l’inverse, « les scientifiques membres du CIRC sont sélectionnés sur l’absence stricte de conflits d’intérêts avec l’industrie », expliquait Le Monde en mars dernier. A l’époque, l’alerte de ces scientifiques, portée par l’OMS, n’avait déjà pas convaincu les rapporteurs allemands. Bizarrement…

A lire aussi sur Terraeco.net :
- Perturbateurs endocriniens : « L’illusion d’un débat a été financée par l’industrie »
- Cancérogène, le Roundup ? Monsanto attaque les chercheurs

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  • Des réductions dans l’usage des herbicides sont possibles en résorbant les inefficacités des exploitations : il convient de limiter l’usage des phytosanitaires au strict nécessaire et d’optimiser les doses et nombres de traitement en fonction des critères météo, état sanitaire, stade de développement de la culture... Par ailleurs, la suppression ou la substitution des produits ou procédés dangereux par d’autres qui le sont moins est la mesure de prévention prioritaire qui s’impose.
    Des substitutions ou modifications dans l’usage des herbicides sont à promouvoir : La prévention des risques des herbicides : http://www.officiel-prevention.com/...

    4.04 à 11h49 - Répondre - Alerter
  • Contrairement à ce qui est dit... les oiseaux mangent les graines des plantes traités avec cette.... ils meurent à petit feu le système nerveux étant touché...
    puis... les chats par exemple mangent ces oiseaux... donc les chats....

    Que l’on ne dise pas ce n’est pas vrai !!! mais déni ! Ceci tue, intoxique des oiseaux, rongeurs et les chats+ autres prédateurs indispensables à la pyramide écologique, renards par exemple..Ceci tue, intoxique nos sols, l’air pour les générations à venir...

    5.09 à 16h21 - Répondre - Alerter
  • @Monsanto France

    La liberté scientiphique a moralement le devoir de prendre soin de la Terre à long terme en respectant la vie et la nature sous toutes ces formes... La caution règlementaire ne quite en rien votre devoir moral d’oeuvrer et de mettre toute votre énergie, vos savoirs et votre puissance d’action vers une évolution saine de l’ensemble... La course que vous menez dans cette ordre établie, où l’économie prend le pas sur le bon sens, ne quite en rien votre responsabilité morale. ’’C’est regrettable’’, pour reprendre votre citation.
    Vous devriez passer plus de temps à collaborer vers ce mieux global qu’à défendre ce produit obsolète.
    En faisant un effort de réflextion collective et personnelle des acteurs de votre groupe vers un cap où respect/justice/progrés prendraient le pas sur l’illusion pécunière, je suis sûr que vous proposeriez de belles pistes de solutions globales... Avec autant d’études scientiphiques accumulées et de cerveaux brillants réunis, vous êtes les premiers à pouvoir aider la Terre et la Vie.... Et franchement, on vit mieux avec soi-même quand on fait le bien autour de soit plutôt qu’à se mentir à soi-même pour se donner bonne conscience.
    Au plaisir

    3.09 à 02h57 - Répondre - Alerter
  • Le glyphosate fait l’objet d’un processus décennal de ré-homologation au niveau de l’UE qui est à la fois rigoureux et transparent, contrairement à ce qui est avancé dans cet article. Cette procédure s’appuie sur un dossier scientifique contenant toutes les informations, publications et études, menées par des institutions publiques ou privées. Un des objectifs est de s’assurer que toutes les informations ou données nouvelles soient constamment examinées et prises en compte dans l’évaluation réglementaire.
    Par ailleurs, comme le rappelle le Groupe de travail sur le glyphosate (GTF), auquel participe Monsanto aux côtés d’autres industriels du secteur, les évaluations menées par les autorités réglementaires du monde entier pendant plus de quarante ans ont toutes confirmé de manière constante que le glyphosate ne présente aucun risque inacceptable pour l’homme, les animaux, ou l’environnement.
    Dans une approche très militante, certains s’évertuent à remettre en cause à tout prix la liberté scientifique des nombreux comités d’experts nationaux ou internationaux. C’est regrettable. Rappelons que ce sont en général des organismes officiels, mis en place par les états, strictement encadrés par des lois et des textes réglementaires.
    Le profil d’innocuité du glyphosate s’appuie sur 800 études, des utilisations dans 160 pays et 40 ans d’utilisation sûre.

    2.09 à 09h25 - Répondre - Alerter
  • Qui contrôle toutes les formes de contrôle (alimentaire, santé, habitat, énergie, transport...etc...), entretient le terrorisme, véhicule une notion de sécurité écocidaire via des désinformations médiatiques et politiques ? Les compagnies pétrôlières et leurs tentaculaires filiales à sous traitance ! Et qui les entretient ? Les électeurs/con-sommateurs !

    1er.09 à 10h44 - Répondre - Alerter
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