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2-03-2009

Crash test pour les constructeurs

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Leurs coffres sont pleins de dettes et les garages blindés d’invendus. Les groupes mondiaux affrontent leur crise la plus grave depuis des décennies. Qui sera encore sur ses roues à la fin de l’année ?
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C’est une annus horribilis qui débute pour les champions de l’industrie automobile. Malgré les efforts des gouvernements, ils s’attendent aux pertes les plus énormes depuis plusieurs décennies. Les innovations risquent donc d’en prendre un coup derrière les pare-chocs. Au final, ils ne seront que six. « Un américain, un allemand de taille, un européano-japonais, avec probablement une extension aux Etats-Unis, un au Japon, un en Chine et un autre européen. » Six constructeurs seulement vont sortir leur épingle du jeu. C’est en tout cas l’avis de Sergio Marchionne, le patron exécutif de Fiat. Gloups.

Malades en phase terminale

Mais pour qu’un tel mouvement de concentration puisse se produire, encore faudrait-il que les survivants se procurent des capacités d’investissements colossales, indispensables au rachat des usines – et des dettes – de leurs concurrents les plus mal en point. Or, parmi les champions mondiaux, on ne trouve aujourd’hui que des blessés graves ou en phase terminale. En janvier, l’automobile yankee a ainsi assisté à un effondrement de 40 % de ses ventes (chute de 50 % pour le leader General Motors).

A tel point qu’outre-Atlantique, on s’attend à voir au moins l’un des Big Three déposer bientôt la clé sous la porte. De son côté, le japonais Toyota, n°1 mondial, a prévu, pour la première fois depuis sa création, près de 4 milliards d’euros de pertes en 2009. Dire que sa stratégie faisait figure de modèle depuis les années 1980. Quant aux constructeurs français, ils ont aussi le moral dans les chaussettes : 343 millions d’euros de perte pour PSA Peugeot Citroën, et « seulement » 37,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour Renault, en baisse de 7 %.

Le chèque des contribuables

Heureusement, de nombreux Etats ont accepté de sortir le carnet de chèques. En France, Bercy a ainsi annoncé qu’il prêterait 7,8 milliards d’euros sur cinq ans à des taux avantageux, à la condition que PSA et Renault continuent à innover et ne flanquent pas leurs salariés à la porte. Obama a accepté quant à lui d’adresser plus de 3,5 milliards de dollars à ses constructeurs.

Enfin, Angela Merkel a longtemps renâclé à « alourdir encore la dette publique » avant de plier et de refinancer celle des industriels allemands. En lisant un brin entre les lignes, les scrupules de la chancelière allemande manifestent une crainte de plus en plus répandue : l’automobile pourrait reproduire le cercle vicieux des subprimes. C’est-à-dire des établissements financiers qui s’endettent pour maintenir à flot une demande non soutenable, à coups de crédits bon marché.

Des vaches à lait financières

Mais quel est le rapport avec l’automobile ? Tous les grands constructeurs comptent, parmi leurs filiales, des sociétés de services financiers chargées de doper la demande via le crédit et les reprises d’occasion. Ces services alimentent près de la moitié des profits des constructeurs, et même davantage quand les voitures neuves se vendent mal. Au cours des derniers mois, plusieurs de ces filiales, notamment celle de BMW, ont passé des provisions, anticipant un effondrement encore plus grave du marché.

Or, si ces « vaches à lait » cessaient de dégager des profits – comme c’est déjà le cas pour General Motors –, la spirale dépressive pourrait se transformer en puits sans fond. Et c’est la grande menace de 2009. Elle repousserait de plusieurs années la capacité du secteur à relever ses trois défis vitaux : se restructurer, conquérir des parts de marché en Chine – un des rares marchés qui pourrait continuer de croître – et, last but not least, proposer les modèles économes (hybrides, électriques) de demain… Ou, du coup, plutôt d’après-demain.

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Chargé de la prospective et du lobbying au Shift Project, think tank de la transition carbone, et blogueur invité du Monde

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