Elle tourne, elle tourne, la lettre ouverte des médecins argentins. Depuis quelques jours, les médias du monde entier relayent cette interpellation du Réseau universitaire environnement et santé, situé à Córdoba : dans l’épidémie de microcéphalie qui fait des ravages au Brésil, c’est un insecticide qu’il faudrait mettre en cause et non le virus Zika, porté par les bestioles et transmis aux humains. Ce collectif de médecins mobilisés contre la dissémination des pesticides à grande échelle sur le continent latino-américain accusent le Pyroproxyfen, produit sous le nom commercial de Sumilarv par Sumitomo Chemical, un fabricant japonais travaillant avec la firme Monsanto. Il s’agit d’un pesticide qui inhibe le développement des larves de moustiques, disséminé par les services de l’Etat brésilien dans les réservoirs d’eau potable.
D’après les médecins argentins, les zones trop simplement décrites par le gouvernement comme zones d’épidémie du Zika, un virus similaire à la dengue, dont les moustiques sont porteurs, correspondent aussi à celles où le Pyroproxyfen a été introduit il y a dix-huit mois. Les Argentins s’appuient sur l’Association brésilienne de santé publique qui exige que les autorités mènent une enquête épidémiologique sérieuse sur les malformations des nouveau-nés. D’après ces médecins brésiliens, sur près de 4 000 cas de malformations congénitales relevés depuis le 20 janvier, 49 nouveau-nés sont morts et parmi eux, seuls cinq cas d’infection par le virus Zika ont été confirmés. Trop peu pour qu’on ne prenne pas en compte les autres aspects environnementaux entourant la naissance de ces enfants, et en particulier le fait que leurs mères aient bu de l’eau contenant du Pyroproxyfen.
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