Oui, changer nos modes d’approvisionnement et de consommation en énergie est urgent. Mais non, nous n’avons pas les moyens de nous y atteler personnellement. Voilà en substance le sentiment qui se dégage du sondage commandé par la Fondation européenne pour le climat. Entre conviction d’une nécessité de changement et sensation d’impuissance, entrepreneurs et particuliers, les deux catégories de population interrogées par Harris Interactive du 16 avril au 7 mai, se rejoignent.
Seul un entrepreneur sur deux pense pouvoir agir
Les dirigeants d’entreprise approuvent la transition énergétique et la réclament. Tous secteurs confondus, 81% d’entre eux jugent le tournant urgent. Ils sont même 91% à estimer que ses bénéfices à long terme, en matière d’environnement bien sûr, mais aussi d’emploi, d’innovation, et de compétitivité, l’emporteront sur les inconvénients. Presque aussi nombreux sont ceux qui pensent que les entreprises ont un rôle à jouer (87 %). Les entreprises certes, mais la leur ? Quand on ramène la question à leur activité, l’élan retombe. « Seul un entrepreneur sur deux a le sentiment de pouvoir agir au sein de son entreprise », souligne le sondage. Les moins fatalistes font preuve d’un engagement en demi-teinte.Ainsi, la plupart des dirigeants veulent bien « encourager leurs salariés à adopter des comportements responsables » mais restent majoritairement réticents à l’idée de créer des postes qui y seraient dédiés. De même, les responsables d’entreprise sont largement partants pour engager des travaux dans l’optique de réaliser des économies d’énergie, mais peu seraient prêts à participer financièrement à des projets locaux de production d’énergie renouvelable.
La transition synonyme d’efforts financiers
Privilégier les fournisseurs et prestataires de services responsables ? Si cela passe par une augmentation des factures, pour quatre entrepreneurs sur dix c’est non. Chez les autres, l’enthousiasme n’est pas franc. « Les dirigeants d’entreprise indiquent surtout être freinés par le manque de moyens financiers et la faiblesse des aides publiques », souligne l’étude.Impuissants faute d’argent ? L’argument est également avancé par les particuliers. « Seul un Français sur deux a le sentiment de pouvoir agir à son niveau en faveur de la transition énergétique », apprend-on. À court terme, celle-ci est perçue comme synonyme d’efforts financiers, d’un coût de l’énergie plus élevé voire d’une hausse d’impôts.
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