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2-12-2010
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Institutions
Géopolitique
Climat
Monde

Les 10 VIP qui comptent à Cancún

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Les 10 VIP qui comptent à Cancún
(Crédits photos : marfis75/Flickr - UN-Lawrence Jackson/WhiteHouse – UNFCCC – Presidencia Mexico – Parlement européen)
 
Le sommet mexicain sur le climat a aussi ses people. Certes, on ne les reconnaît pas forcément dans la rue, mais sur leurs épaules pèsent l'issue des négociations. Et peut-être aussi l'avenir de la terre. Rien que ça.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC)

Après le départ d’Yvo de Boer en juillet, cette quinquagénaire – fille de José Figueres, le père de la démocratie au Costa Rica – joue les maîtresses de cérémonie. Elle vient clairement du sérail : engagée dans les négociations pour son pays depuis 1995, elle fut même vice-présidente du CCNUCC entre 2007 et 2009. Son rôle ? Tenter de pousser les nations à mettre de l’eau dans leur vin. « Une tapisserie avec des trous ne fonctionnera pas, et on ne peut combler les trous qu’avec des compromis », a-t-elle déclaré à l’ouverture du sommet.

John Ashe, président du groupe de travail sur le protocole de Kyoto (AW-KP)

Originaire d’Antigua-et-Barbuda, ce quinquagénaire porte depuis longtemps les couleurs de son pays au sein des Nations unies et de l’Organisation mondiale du commerce. Le voilà – depuis 2009 – à la tête du groupe AW-KP, un atelier de négociateurs chargés de bûcher sur la reconduction possible du protocole de Kyoto. Mais la tache paraît herculéenne. Dès l’ouverture de la conférence, le Japon a précisé qu’il ne souhaitait pas la reconduction de cet accord qui exclut les grands émergents du groupe Basic (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) qui sont aussi de gros émetteurs. Au terme de Cancún, l’Europe pourrait être seule à signer pour une seconde période d’engagement. Un engagement de l’Europe envers elle-même bien symbolique.

Margaret Mukahanana-Sangarwe, présidente du groupe de travail sur l’action concertée à long terme au titre de la convention (AWG-LCA)

Le titre de son groupe est plutôt barbare. En clair, contrairement à sa voisine KP (voir ci-dessus), cette cellule a pour mission de rédiger un texte sur lequel pourraient s’accorder les 194 pays de la Convention. Ses débats portent sur les quatre piliers fixés à Bali en 2007 : atténuation (ou comment réduire ses émissions de gaz à effet de serre), adaptation (ou comment vivre avec le changement climatique), transfert de technologies et apport de ressources financières (ou comment aider les pays pauvres à réduire leurs émissions et à s’adapter au changement climatique). En clair, l’avocate zimbabwéenne doit ménager la chèvre et le chou. Une mission de chef d’orchestre perché sur un panier d’œufs fragiles.

Patricia Espinosa Cantellano, présidente de la conférence de Cancún et ministre mexicaine des Affaires étrangères

Ambassadrice de son pays en Autriche, Allemagne, Slovénie et Slovaquie, elle a usé ses talents de négociatrice aux quatre coins de l’Europe, avant de représenter le Mexique au siège des Nations unies à New York. A Cancún, elle doit orchestrer un sommet d’étape auquel personne ne croit. Mais la Mexicaine ne veut pas entendre parler de sommet inutile : « Aujourd’hui, nous devons prendre des engagements concrets, vérifiables et durables. Ces engagements exigeront de chacun d’entre nous de la flexibilité. Cela impliquerait que, pour la première fois depuis de nombreuses années, nous sortons de notre paralysie et avançons vers une résolution de ce défi global. »

Le duo formé par Jonathan Pershing, négociateur en chef américain, et SU Wei, négociateur chinois

D’un côté, Jonathan Pershing, barbe noire et longue silhouette. De l’autre, Su Wei, visage poupin et coiffure sage. Les deux hommes s’affrontent au bras de fer depuis Copenhague. Car les délégués des deux pays les plus émetteurs du monde ne jouent pas tout à fait la même partition. D’un côté, les Etats-Unis accusent la Chine de ne pas accepter une vérification de leurs émissions. De l’autre la Chine condamne les Etats-Unis pour leur manque d’ambition (Washington s’est engagé à réduire de 17% les émissions américaines d’ici à 2020 par rapport à 2005). D’ailleurs à la réunion préparatoire de Tianjin, en octobre, les deux pays avaient claqué la porte de la dernière réunion en s’accusant mutuellement de bloquer les négociations. Su Wei avait même comparé les Etats-Unis « à un cochon qui se regarde dans le miroir ». Oups. Depuis, disent-ils, la relation s’améliore. « Nous avons dépensé beaucoup d’énergie le mois dernier à travailler sur les questions qui nous opposent et à tenter de résoudre nos différences. Je crois que nous avons progressé », a déclaré Jonathan Pershing à l’ouverture de Cancún.

Jairam Ramesh, ministre indien de l’Environnement

Cet Indien à l’imposante chevelure a pour mission d’améliorer l’image de son pays sur la scène des négociations climatiques internationales. Jusque là, l’Inde soutenait, avec les autres pays du Basic, le principe d’une « responsabilité commune mais différenciée ». En clair, les pays développés doivent payer plus puisqu’ils polluent depuis plus longtemps. Depuis, l’Inde a mis de l’eau dans son vin. A la veille de Cancún, ses délégués ont notamment proposé que les pays déclarent eux-mêmes leurs émissions aux autorités de l’ONU. Pas de sanctions prévues en cas de non respect des objectifs. Mais les pays en développement devront prendre aussi des engagements. La proposition sera-t-elle retenue ?

Joke Schauvliege, ministre de l’Environnement belge

Cette quadragénaire flamande et chrétienne-démocrate porte la voix de l’Union à Cancún. Que dit-elle ? Qu’il faut reconduire le protocole de Kyoto pour une seconde période avant de s’accorder – peut-être – sur un texte unique dans lequel pays développés, émergents et en développement auraient des objectifs précis et contraignants. Dans les négociations sur le climat, l’Europe fait souvent figure de bonne élève. Mais élèvera-t-elle son objectif prévu dans son paquet énergie climat de 20% à 30% comme certains le lui demandent ? L’Italie bloquerait dit-on…

Dessima Williams, présidente de l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS)

Originaire de la Grenade, cette sociologue, militante pour la paix et le féminisme a représenté son pays auprès de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Au cœur des négociations climatiques, elle milite pour la « justice climatique » et porte la voix d’un groupe de 43 pays insulaires. Pour la première fois au sommet de Copenhague en 2009, ceux-ci étaient parvenu à faire entendre l’urgence de leur situation. A cause du changement climatique, leurs territoires pourraient bel et bien disparaître, engloutis par les flots. Aussi veulent-ils limiter le réchauffement global à 1,5°C. « Nous attendons une attitude positive et la retour de la confiance dans un système multilatéral », a déclaré Dessima Williams, à la veille de Cancún.

Brice Lalonde, ambassadeur français pour le climat

Depuis septembre 2007 et sa nomination à la tête de la délégation française, Brice Lalonde parcourt le globe pour s’asseoir aux tables de négociations. L’ex-politicien écolo est épaulé par Paul Watkinson, un Franco-britannique passé par Cambridge puis l’ENA (rien que ça) et spécialisé dans les questions de finances et d’adaptation. Mais quel est vraiment le rôle de la France dans les négociations sur le climat ? A priori, sa position se dissout dans celle de l’Europe. « Tant mieux », assurait Brice Lalonde lors d’une rencontre avec Terra eco avant Cancún. Avec un rôle moteur néanmoins. « A Copenhague, l’histoire des 100 milliards (1) est venu de la France et de l’Angleterre. Pas de l’Europe. »

Alf Wills, chef de la délégation sud-africaine

Ce biologiste de formation, vice-directeur des affaires environnementales sud-africaines aura pour mission de veiller à ce que les pays ne quittent pas la table des négociations trop fâchés. Car le prochain sommet aura lieu dans son pays, à Durban, fin décembre 2011. Une conférence qui, à quelques mois de l’expiration du protocole de Kyoto, doit conduire à un accord.

(1) Dans l’accord de Copenhague, les pays développés se sont engagés à verser 100 milliards de dollars (75 milliards d’euros) par an aux pays en développement à l’horizon 2020 pour financer l’adaptation au changement climatique et l’atténuation, c’est-à-dire la réduction des émissions.

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