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30-10-2007

LVMH, premier de la chasse

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Bernard Arnault est numéro un partout : plus grosse fortune de France, leader mondial du luxe. Mais les journalistes de « La Tribune » et des « Echos » refusent d’être fourgués comme des sacs à main.
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« Non à une vente en catimini de La Tribune. » Il y a un mois, la rédaction du journal économique lance un appel solennel à ses lecteurs. Avec LVMH dans le rôle de l’actionnaire accusé de vouloir se débarrasser de son titre avant de racheter les Echos, le concurrent historique. L’équation est simple : malgré les « nouvelles formules » à répétition, la Tribune n’en finit pas d’essuyer des pertes. Tandis que les Echos, la filiale du groupe britannique Pearson affiche une santé financière insolente, à rebours des résultats médiocres du reste de la presse quotidienne nationale – à l’exception notable du groupe Amaury (L’Equipe, Aujourd’hui en France). De quoi aiguiser les appétits de Bernard Arnault, qui rêve de s’offrir le quotidien « de référence » des milieux d’affaires.

Mais pourquoi un tel raffut ? Après tout, rien n’interdit à un dirigeant de se payer un concurrent et de céder sa propre marque. Les titulaires de carte de presse devraientils a priori bénéficier d’un traitement de faveur ? Pour les principaux intéressés, la question ne se pose pas en termes corporatistes. Un journal, insistent-ils, ne se résume pas à un produit de consommation courante : « La pérennité de deux quotidiens économiques en France est un élément de la compétitivité du pays, du pluralisme de l’information et de la démocratie. » Sur la « compétitivité du pays », les confrères galèjent un peu vu l’ampleur du déficit commercial (30 milliards d’euros en 2006).

Choix éditoriaux

L’argument du « pluralisme de l’information » tient beaucoup mieux la route. D’autant qu’en ce 3 octobre, l’actualité apporte de l’eau à leur moulin. Il suffit de comparer les choix éditoriaux des deux quotidiens. A la une des Echos : « Nouveau trou d’air pour le groupe EADS en proie aux soupçons de délit d’initié. » Un dossier brûlant qui touche un proche de Bernard Arnault, et ancien administrateur du groupe LVMH : Arnaud Lagardère, patron du groupe homonyme. Proche de Nicolas Sarkozy, luimême ami de longue date de Bernard Arnault. Côté Tribune, on a beau tourner les pages dans tous les sens, pas de trace de l’affaire. Pas la moindre brève. La direction de la rédaction a préféré aiguillonner la curiosité des lecteurs sur le « ralentissement de la hausse des prix dans l’immobilier »…

Ce n’est pas la première fois que la Tribune prête ainsi le flanc à la critique sur son indépendance. En mai 2003, le bureau de la Société des journalistes démissionnait avec fracas après la publication d’une double page consacrée aux difficultés de l’homme d’affaires François Pinault, le meilleur ennemi de Bernard Arnault. Un geste lourd de sens dans l’univers policé des médias économiques. A l’époque, les journalistes dénonçaient ce qu’ils considéraient comme une pression directe de Bernard Arnault.

Copinages

Avec en toile de fond la lutte sans merci que se livrent les deux patrons depuis que Pinault, proche de Jacques Chirac – aujourd’hui, il copine autant avec Nicolas Sarkozy – a eu l’outrecuidance de chiper Gucci, la marque de luxe italienne, au nez et au visage rasé de près d’Arnault. Coupé au montage Mais attention, pas question de raconter tout ça. « Dans l’univers mental de Bernard Arnault, toute investigation sur lui-même ne peut qu’avoir été suscitée par son adversaire », affirmait Airy Routier, journaliste au Nouvel Observateur, auteur de L’ange exterminateur ou la vraie vie de Bernard Arnault.

Ignoré par la presse écrite, coupé au montage d’une émission de télé, Airy Routier et son livre ont eu le malheur de déplaire à la plus grande fortune de France, patron tout puissant du numéro un mondial du luxe. On comprend pourquoi la très modérée rédaction des Echos s’oppose sans concession à la reprise du journal par LVMH. —


FICHE D’IDENTITE Nationalité : française. Création : le groupe est issu de la fusion en 1987 du maroquinier de luxe Louis Vuitton, fondé en 1854, et de Moët-Hennessy, une entreprise de vins et spiritueux créée en 1971. Chiffre d’affaires (2006) : 15,3 milliards d’euros. Bénéfices (2006) : 2,16 milliards d’euros. Effectifs : 61 000 salariés. Principal dirigeant : Bernard Arnault. Marques : Christian Dior, Louis Vuitton, Moët & Chandon, , Château d’Yquem, Dom Pérignon, Le Bon marché, La Tribune. Principaux concurrents : Richemont, Printemps-Pinault- Redoute (Gucci), Bulgari, Tiffany&co.

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