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10-05-2007
Mots clés
Energies
Etats-Unis

Halliburton, bien armé en capitaux

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Main dans la main avec le complexe militaro-industriel et le parti républicain, le groupe para-pétrolier sert aussi bien la bannière étoilée que son compte d’exploitation.
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Halliburton ne manque jamais une occasion d’endosser le rôle de la méchante multinationale, prête à tout pour s’enrichir. Dernière frasque en date : l’annonce faite en mars par David Lesar, le pédégé du groupe, de délocaliser le siège historique de Houston (Texas) vers Dubaï, capitale d’un des richissimes Emirats arabes unis. Manière de se rapprocher de ses clients asiatiques et africains et de réduire la dépendance vis-à-vis de son marché domestique.

Halliburton réalise en effet plus de la moitié de son chiffre d’affaires et de son bénéfice aux Etats-Unis. Histoire de couper court aux polémiques, David Lesar jure que non seulement la firme gardera sa nationalité américaine mais qu’elle conservera à la fois ses bureaux et ses salariés basés à Houston. Et que le déménagement n’a rien à voir avec une opération d’évitement fiscal. De toutes façons, Halliburton est déjà immatriculée dans l’Etat du Delaware, dont le taux d’imposition sur les sociétés est le plus faible de l’Union.

Factures survitaminées

Pas convaincus, plusieurs responsables du parti démocrate sont immédiatement montés au créneau contre leur tête de turc préférée. Hillary Clinton, favorite dans l’investiture démocrate à la présidentielle, juge « honteux » ce transfert à Dubaï. « Vont-ils prendre tous les avantages de notre pays sans payer leur juste part d’impôts ? Ils ont beaucoup de contrats gouvernementaux. Cela va-t-il affecter les enquêtes en cours ? Car nous avons de nombreuses preuves d’abus dans ces contrats. Ils ont trompé le soldat et le contribuable américains. »

Présidé de 1995 à 2000 par l’actuel vice-président républicain Dick Cheney, le groupe para-pétrolier est soupçonné d’abuser de ses appuis politiques. Les dirigeants démocrates du Congrès accusent la filiale Kellogg Brown and Root (KBR) d’avoir remporté sans appel d’offres divers contrats en Irak depuis 2003. Selon des agences gouvernementales, Halliburton aurait même surfacturé ses services à l’armée américaine d’au moins 200 millions de dollars. En plus des 16 milliards payés à KBR pour approvisionner en carburant les soldats de l’Oncle Sam. Mais la compagnie texane en a vu d’autres. « Nous travaillons pour le gouvernement américain depuis 1940, KBR est devenu, dès cette époque, le premier prestataire des services logistiques de l’armée américaine », commentait le porte-parole du groupe, Wendy Hall.

Fausses factures, barils de pétrole et hôpitaux militaires

Sans remonter à la Seconde Guerre mondiale, les passerelles entre le management d’Halliburton et l’administration ne datent pas de l’accession de George Bush et de son colistier Dick Cheney à la Maison-Blanche. Un autre directeur de l’entreprise, Lawrence Eagleburger, a exercé les fonctions de secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères) sous George Bush père après avoir été l’adjoint d’Henry Kissinger, l’éminence grise diplomatique du président Richard Nixon dans les années 1970. Durant cette période, les contributions électorales d’Halliburton au parti républicain ont doublé, pour atteindre 1,2 million de dollars en 2000.

Cela méritait bien une récompense. Le 16 janvier 2003, The Wall Street Journal révélait que le cabinet de Dick Cheney avait rencontré, dès octobre 2002, les dirigeants d’Halliburton et d’autres grandes firmes américaines pour programmer la production de brut irakien. Soit cinq mois seulement avant le début de la guerre. Dans la foulée, le Pentagone versera 1,9 million de dollars à Halliburton afin d’étudier la remise à flots de l’or noir irakien, après dix ans d’embargo consécutifs à la première guerre du Golfe.

Sans oublier les 33 millions de dollars rapportés par la construction de la prison militaire de Guantanamo, à Cuba, qui « accueille » des membres présumés du réseau Al Qaida. Reste que ces faits d’armes ne seront bientôt plus qu’un souvenir pour Halliburton. Exit la sulfureuse KBR, dont la multinationale américano-arabe cherche à se débarrasser… pour cause de résultats en demi-teinte. Rien à voir avec des considérations d’ordre moral. L’honneur est sauf.

Sources : Rapport annuel 2006 de Halliburton ; Multinationales 2005, Walter Bouvais et David Garcia, Danger public, 2005 ; Corporatewatch

FICHE D’IDENTITE

Nationalité : états-unienne

Créée en 1923

104 000 salariés

Principal dirigeant : David Lesar

Rémunération annuelle (2006) : 4,03 millions de dollars (+14,7 millions de dollars issus de stock options levées).

Chiffre d’affaires (2006) : 22,5 milliards de dollars

Bénéfice (2006) : 2,3 milliards de dollars

Principaux concurrents : Schlumberger et Bechtel.

ACTIVITE

L’ex-groupe texan organise sa production via deux filiales : Halliburton’s energy group, qui explore et développe les gisements pétroliers et gaziers ; Kellogg Brown and root (KBR), spécialisée dans la construction et la maintenance d’infrastructures industrielles et militaires.

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