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5/6. Les flambeurs verts de la Californie

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Rob, 49 ans, a fait fortune en créant des fonds en bourse sur le modèle des indices verts. Bingo. Rencontre à Encinitas, à 150 km de Los Angeles, avec un millionnaire de l'écologie qui se dépense autant qu'il dépense pour notre cinquième étape sur la route du paradis vert californien.
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Les habitants de Los Angeles, dit-on, passent en cumulé, chaque année, quatre jours complets dans leur voiture, coincés dans les embouteillages. Pour parcourir les 150 km qui séparent Los Angeles d’Encinitas, il nous faudra trois heures effectivement. Nous avons rendez-vous avec Rob et Diana Wilder, un couple millionnaire qui a fait fortune dans le vert. Rob est un ancien professeur de politique environnementale. Bon vivant de 49 ans, il a touché le jackpot en créant des fonds en Bourse calqués sur une série d’indices verts… qu’il a lui-même mis au point. « Mon idée à l’époque était de contredire George W. Bush qui prétendait qu’écologie et économie étaient des valeurs opposées », affirme en souriant ce fan d’Obama. Pour lui, « la révolution verte, c’est la revanche des hippies ».

Indice bousier

Originaire de Baltimore, ville grise de la côte Est, il s’est pris de passion pour la Californie qu’il a rejoint en 1978. Pour ses belles femmes – la sienne en tête –, ses vagues et ses rayons de soleil, car Rob ne craint pas les clichés. En 2003, il se découvre un faible pour l’hydrogène, technologie de rupture et star de son premier indice boursier : le Wilder Hill Index. C’est l’époque où Arnold Schwarzenegger, fraîchement élu, promet de bâtir une autoroute de l’hydrogène. Rob voit large et ose briser quelques tabous. Il crée un second indice baptisé Progressive, qui inclut nucléaire et gaz naturel, des énergies controversées. Aux puristes qui jurent que le nucléaire ne peut être propre, il rétorque que la révolution avance à petits pas. Et que l’atome est une solution bien plus propre que le charbon. Rob enchaîne sur la création de NEX, un troisième fonds incluant des entreprises étrangères.

Claquer « proprement »

Il dit garder les pieds sur terre. Malgré la déroute boursière de 2008, qui a aussi emporté les valeurs vertes, ce pionnier vient de créer un quatrième fonds consacré aux modes de transport doux, géré par son épouse. « Je n’ai jamais cherché à gagner de l’argent mais aujourd’hui je profite des moyens à ma disposition pour tenter d’éduquer les gens », prétend-il. En témoigne son dernier joujou : une Tesla orange vif. Un roadster tout électrique fabriqué par une start-up de la Silicon Valley, modelé sur la Lotus Elise. Coût : 70 000 euros l’unité.

C’est au volant de ce bolide, à la couleur si peu discrète, que Rob évangélise les foules. Diana l’utilise pour amener Sophia, leur fille de 11 ans, à l’école. Pour la gamine c’est un signe extérieur de richesse. Pour ses parents, un panneau publicitaire ambulant. « Carbure à l’énergie solaire », revendique la plaque d’immatriculation personnalisée par Rob. Leur maison, à l’architecture des années 1970, est équipée de panneaux solaires grâce auxquels ils peuvent recharger la Tesla. Et flamber tout en prêchant un mode de vie propre et vert. Sur la table, les légumes viennent du potager bio cultivé par Diana. Les œufs de l’omelette du petit-déjeuner sont pondus par les trois poules du jardin. L’un des chiens vient de s’offrir la quatrième en guise de snack. Ils limitent leurs transports au trajet maison-école. Mais Rob collectionne les véhicules, même s’il travaille de chez lui. Il vient de s’offrir une Karma, la première hybride rechargeable de luxe fabriquée par Henri Fisker, un ancien designer d’Aston Martin. Pas en reste, Diana a flashé sur l’Aptera, une voiture électrique à trois roues au look d’avion sans ailes.

Fin de non-recevoir

Les Wilder devront cependant patienter avant de garer leurs nouveaux véhicules futuristes. Chez les constructeurs de voitures propres, les délais de livraison sont longs. Reste, pour Rob et Diana, à convaincre l’Américain moyen que la vie en vert n’est pas qu’un truc de nouveaux riches. Et là, c’est plutôt compliqué. En les quittant, un peu déboussolés, nous croisons, à mi-chemin entre San Diego et Los Angeles, deux énormes tétons posés en bordure d’autoroute. Il s’agit des deux réacteurs de la centrale nucléaire de San Onofre. L’Etat de Californie en abrite deux de la sorte. Depuis 1976, tous les projets liés à l’atome ont reçu une fin de non-recevoir.

Photos Gilles Mingasson

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Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement.

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