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31-01-2013
Mots clés
Pêche
France
Dossier

Les poissons sont éternels

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Les poissons sont éternels
(Crédit photo : oliver munday pour « terra eco »)
 
Touchées, mais pas coulées. Si les morues de Terre-Neuve ont perdu la bataille de la surpêche, les autres espèces n’ont pas dit leur dernier mot. Les pros ont retroussé les manches de leurs cirés ; aux clients de jouer. Comment ? En délaissant de temps en temps le « saumon-cabillaud-crevette » !
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Inutile de fermer les yeux. Scientifiques, ONG et certains pêcheurs eux-mêmes le crient sur tous les ponts : nos océans se vident. Inutile de se boucher les oreilles : on sait ce qui arrive quand la ligne rouge est franchie. Dans les eaux froides de Terre-Neuve, au Canada, on raconte que, pendant plus de cinq cents ans, les bancs de morues y étaient si denses que l’on pouvait les prendre à l’épuisette. La mer se faisait alors corne d’abondance. Et nos pêcheurs, pendant des siècles, partirent, de Dunkerque (Nord) à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), pour des campagnes de plusieurs mois qui forgèrent leurs légendes de terre-neuvas. Les captures n’ont cessé de croître. En 1968, la morue canadienne – le cabillaud – représentait encore 800 000 tonnes de poisson par an. Elle a aujourd’hui disparu corps et biens, en grande partie à cause de la surpêche. La concentration de morues au moment de la reproduction a leurré les pêcheurs, alors que leur nombre diminuait comme peau de chagrin. A la fin des années 1980, malgré les mises en garde des scientifiques, le stock s’est brutalement effondré. Et avec lui, l’économie de cette région du Canada.

La solution : changer de menu

D’après la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la fin des pêches sur les Grands Bancs a mis entre 40 000 et 50 000 pêcheurs et ouvriers du secteur de la transformation au chômage. L’équivalent de la filière pêche française. Les chercheurs estiment que l’écosystème, altéré par la disparition de l’espèce, ne peut plus l’accepter. D’autres ont pris sa place. Et les stocks ne remonteront probablement jamais la pente. L’histoire de la morue de Terre-Neuve devrait faire effet de parabole. Mais que les p(r)êcheurs d’apocalypse tournent plusieurs fois leur langue avant de lancer des anathèmes. Tous les pêcheurs ne naviguent pas à bord d’usines flottantes à tuer le poisson. En première ligne de la catastrophe annoncée, la pêche artisanale, le modèle le plus représenté en France, s’alarme. Ces professionnels n’ont, bien souvent, pas attendu les quotas européens pour préserver la ressource, au prix de contraintes fortes. Et les Comités des pêches et labélisations ont mis en place des bonnes pratiques, sur des critères de durabilité. A l’autre bout de la chaîne, le client. Frustré par les interdits d’ayatollah posés sur certaines espèces, découragé par la complexité des étiquettes (lorsqu’elles existent), il erre comme une âme en peine. « Si le désespoir domine, alors autant profiter des derniers spécimens, tant qu’il y en a !, lance, provocateur, Philippe Vallette, océanographe et directeur de l’aquarium Nausicaa, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Si, en revanche vous proposez un avenir désirable, alors on peut faire avancer les choses. » La solution : changer de menu. Depuis quelques années, ONG, entreprises ou groupes de citoyens se sont jetés à l’eau pour secourir le consommateur noyé. Suivons donc les guides.

2013, année décisive

Entre le pêcheur et le client, la politique. L’année 2013 sera décisive. La réforme européenne de la politique commune de la pêche devrait en effet sceller pour une bonne décennie le sort des poissons, des pêcheurs et de l’assiette de nos petits-enfants. Scientifiques et militants ne lâchent pas le morceau : mieux vaudrait prendre le bon virage pour que tout ne se termine pas en queue de poisson. —


SOMMAIRE

REPORTAGE Les pêcheurs n’ont pas laissé sombrer le bulot Depuis le milieu des années 2000, les bulotiers de Granville, dans la Manche, ont décidé de réduire la pression sur la ressource. Et les bestioles semblent aujourd’hui refaire surface.
FOCUS Les 5 initiatives qui nous ôtent une arête du pied Ecolabels, circuits courts, grandes toques responsables… Du pêcheur au distributeur, le secteur se met en quatre pour rassurer le consommateur perdu.
INTERVIEW « En Europe, l’objectif d’une pêche soutenable d’ici à 2015 est réaliste » Expert en écologie halieutique, Didier Gascuel insiste sur l’urgence d’une réaction des pêcheurs, des politiques et des consommateurs pour protéger les ressources.
QUIZ Vos cinq piliers pour un poisson durable Et « Terra » dit à ses disciples : « Voici les tables de la loi du consommateur responsable au rayon poissonnerie. »
INFOGRAPHIE Le top 6 des espèces achetées en frais en 2011 Sur le podium : le saumon, qui n’est plus un produit de luxe et le cabillaud, qui se porte mal dans plusieurs zones de pêche.
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  • alain le Sann : Les poissons sont éternels

    Merci pour cet article un peu moins catastrophiste que d’habitude. Je vous précise tout de même que la morue de Terre Neuve a été sujette dans son histoire à des périodes de raréfaction liées aux modifications environnementales. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de nuancer ; par ailleurs, il y aujourd’hui surabondance de morue dans les eaux de Norvège, 50% de plus que ce qui a été historiquement mesuré. Le Pire n’est jamais certain et en beaucoup d’endroits, la baisse de la pression de pêche a permis une restauration rapide de l’état des stocks quand les conditions environnementales s’y prêtaient. On ne retrouvera jamais l’état initial d’avant la pêche, celle-ci modifie le milieu, comme n’importe quelle activité humaine et sans doute beaucoup moins que d’autres, quoi qu’on en dise.

    31.12 à 10h05 - Répondre - Alerter
  • hiecaraho1972 : Les poissons sont éternels

    Best regards ! Very nice website ! porady

    12.07 à 19h58 - Répondre - Alerter
  • Changer de source de protéines déplace seulement le problème sans le traiter.

    Le problème de fond est l’infestation de Homo sapiens sur toute la planète.
    Cette espèce "intelligente" devrait être capable de réduire sa population par des choix individuels d’auto-régulation de sa reproduction, sans obligation contraignante d’aucune sorte.
    Pour y arriver, il faudrait mettre davantage d’efforts sur l’instruction des masses partout sur la planète, et lutter contre les croyances philosophico-religieuses qui prônent (directement ou indirectement) une reproduction sans frein et sans limite.

    Ciron :-)

    6.02 à 11h18 - Répondre - Alerter
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