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2-05-2012
Mots clés
Politique
France
Interview

Europe : Après la campagne, « les réveils vont être difficiles »

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Europe : Après la campagne, « les réveils vont être difficiles »
(Le Parlement européen, à Bruxelles. Crédit photo : slasher fun - flickr)
 
L'Europe, on en a peu ou mal parlé dans la campagne. Traitant souvent les institutions de Bruxelles comme bouc-émissaire de la crise. Pourtant, l'UE comporte une partie de la solution pour Jean-Dominique Giuliani, de la fondation Robert Schuman.
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Jean-Dominique Giuliani est président de la fondation Robert Schuman, un think tank pro-européen.

Terra eco : Pensez-vous que le thème de l’Europe a été bien abordé dans la campagne et sous quelle forme ?

Jean-Dominique Giuliani : Je pense que les réveils vont être difficiles. L’Europe ne fait pas partie de nos problèmes mais des solutions à nos difficultés en matière économique, politique, migratoire, d’environnement.… Il est évident qu’avec l’Europe nous pouvons faire bouger les lignes sur le plan mondial et à l’intérieur de nos pays. Sans l’Europe, tout ça est un peu vain.

Or, la campagne électorale a vu un repli sur nos petits problèmes. Laisser entendre que tout se traite au niveau national n’est pas la vérité. A l’arrivée le Président élu devra assurer la continuité de politiques déjà engagées, de décisions déjà prises à Bruxelles. Revenir sur des traités déjà signés ou pousser des coups de gueule sur des sujets déjà traités par l’UE me paraît déraisonnable.

Pour moi, le problème des finances publiques ne se réglera pas par la croissance mais passera d’abord par la maîtrise des dépenses publiques et la création d’emplois durables. Cela prendra du temps. Nous avons des filets de sécurité et nous pouvons nous inspirer de la flexi-sécurité à la danoise. Mais cela passe par un traité (sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ou pacte budgétaire européen signé le 2 mars par 25 des 27 pays de l’Union, ndlr) et vouloir le remettre en cause me choque beaucoup.

Vous parlez de la promesse de François Hollande de remettre en cause le pacte budgétaire européen ?

Oui. Mais on peut aussi parler de Nicolas Sarkozy à travers le thème de l’immigration. L’immigration n’est pas le problème de la France, mais se traite au niveau européen. Par ailleurs, l’Europe n’est pas une passoire. Et l’économie allemande a besoin de 200 000 immigrés pour que son économie fonctionne. En clair, ça ne sert à rien de renforcer les frontières sans mener une réflexion globale sur l’immigration. D’autant que les pressions vont s’intensifier…

Quel candidat de votre point de vue a le plus malmené l’Europe au cours de la campagne ?

Les deux camps – je ne parle pas des autres candidats qui n’ont pas apporté grand chose du point de vue européen. Certes, on a vu qu’il y avait des difficultés, des dysfonctionnements au sein de l’UE. Je l’ai moi-même écrit. Au détour de la crise, on a constaté que les institutions européennes avaient mal fonctionné, qu’elles avaient été longues à décider. On a vu que discuter à 27 c’était impossible, déjà qu’à 17 c’était difficile…

Mais de là à désigner l’Europe à la vindicte populaire, ce n’est pas responsable. Le plan de croissance, la Commission y travaille depuis un an et demi même si on pourrait souhaiter qu’elle travaille plus vite et soit plus imaginative. La révision des accords de Schengen, comme le souhaitait Sarkozy, est en cours. Quand il n’y a pas de responsable, tout le monde s’énerve. Et on désigne l’Europe comme le nœud du problème. Je mets les deux candidats dans le même sac à ce point de vue là. Et pourtant tous les deux sont, à mes yeux, des Européens. Mais ils ont été portés par le repli national, par un certain nationalisme. Pourtant, je le repère, l’Europe n’est pas le problème majeur mais fait bien partie de la solution.

Comment l’Europe peut-elle aider à sortir de la crise ?

Les chiffres viennent d’être publiés par Eurostat. L’Europe est le continent le moins endetté avec une dette à 87,2% de son PIB. C’est beaucoup moins que les Etats-Unis avec 110% ou le Japon avec 230% ! Or, ces pays n’ont pas les mêmes problèmes que nous car ils sont unis, intégrés, avec une unité de direction. Il aurait fallu qu’on évoque dans la campagne plus d’intégration européenne, ce qui ne signifie pas un abandon de souveraineté. Mais si on veut une Banque centrale européenne plus active, si on veut des Eurobonds, si on veut mutualiser les dettes, il faut aussi mutualiser les ressources, soit la fiscalité. Quand on aura le même taux de fiscalité ça ira mieux. Ça va déjà se faire entre la France et l’Allemagne (sur l’impôt sur les sociétés, ndlr) à partir du 1er janvier et je suis reconnaissant à Nicolas Sarkozy pour cela.

Quel que soit le président élu, il sera confronté au fait que l’intégration fiscale, budgétaire est le seul moyen de s’en sortir. On ne pourra plus faire dans son coin son budget, inventer 5/6 taxes et constater le déficit. Or, on aurait pu déjà avoir ce débat -là de manière démocratique pendant la campagne. Je crois que les Français sont aptes à comprendre ça.

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