Mao avait son petit livre rouge, Hulot tient son petit livre bleu. Avec un appel lancé aux chefs d’Etat avant la COP21, l’ancien animateur télé invite l’humanité à « sortir de son indifférence » face à la crise écologique : « Osons enfin regarder la réalité en face (…), nous empoisonnons la terre autant que nos veines. » L’introduction de l’essai est une longue anaphore, dont les fulgurances sonnent souvent juste (« Osons dire que toutes nos crises n’en sont qu’une : une crise de l’excès » ; « Osons le soleil, le vent, l’eau, la mer comme seules énergies »). Il se poursuit avec « douze propositions essentielles pour les décideurs politiques ». Ce remake du Pacte écologique de 2007 propose de « réguler enfin la finance » (notamment par une taxe sur les transactions financières dans les pays du G20) et de « donner une gouvernance mondiale à l’environnement » (via une organisation et une cour de justice veillant à faire respecter les accords internationaux sur l’environnement). Bref, la radicalisation de Hulot se précise, jusqu’à dire des vérités qui dérangent : « Il ne suffira pas de passer d’une croissance grise à une croissance verte (…). La politique doit reprendre les choses en main et fixer des règles au capitalisme. » Hulot dit assumer « avoir toujours choisi de créer des passerelles plutôt que des fossés » et répond que les « dix engagements individuels » donnent aux gens des pistes pour s’engager. Mais pas pour faire la révolution. —
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