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10-04-2013
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Finance
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Paradis fiscaux : comment éviter d’avoir des billets mal placés

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Paradis fiscaux : comment éviter d'avoir des billets mal placés
(Crédit illustration : Quentin Vijoux pour « Terra eco »)
 
L'affaire Cahuzac et les révélations liées aux « Offshore leaks » le confirment : les paradis fiscaux n'ont pas disparu. Voici nos conseils pour mettre vos ronds à l'abri.
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-  1) Ta banque avec soin tu choisiras

En 2009, les banques françaises s’engagent à quitter les paradis fiscaux. Et pourtant, deux ans plus tard, comptent encore plus de filiales dans ces territoires opaques, a révélé le CCFD-Terre solidaire en octobre dernier. BNP Paribas est la championne française du fait (360 structures dans des paradis fiscaux, soit un quart des filiales du groupe). Suivent le Crédit Agricole (20% de ses filiales) et la Société Générale, (18% d’entre elles). Les groupes BPCE et Crédit Mutuel-CIC sont eux hors concours... faute d’informations disponibles.

« Les informations diffusées sont très parcellaires. Mais plus la concentration de filiales dans les territoires opaques est importante, plus on peut craindre que ce soit pour dissimuler des activités ou payer moins d’impôts », estime Mathilde Dupré, chargée du dossier pour CCFD-Terre solidaire. Des craintes confirmées par la publication, en mai dernier, par Libération, de documents proposés par BNP Paribas à ses riches clients pour les aider à changer leur épargne de pays.

Et ce n’est pas tout. « Les banques les plus présentes dans les paradis fiscaux sont aussi celles qui financent le plus de projets controversés dans les secteurs pétrolier, nucléaire, l’armement... », abonde Yann Louvel, qui suit le dossier pour l’ONG Les Amis de la Terre. N’en jetez plus. L’alternative ? « L’idéal est de changer de banque pour la Nef, qui est totalement indépendante, ou le Crédit coopératif, filiale du groupe BPCE mais qui finance l’économie solidaire », conseille Yann Louvel. Mais la première n’a pas le statut de banque et propose moins de services qu’une structure classique, tandis que les agences de la seconde ferment à 17 heures. Reste alors la Banque postale, moins exposée selon l’ONG, et dont le réseau d’agence est plus important. « Ceux qui veulent rester dans leur banque peuvent aussi agir de l’intérieur, en interpellant leur banquier. Ces demandes ont un gros impact », insiste Mathilde Dupré.

- 2) Ton épargne au bon endroit tu placeras

Thierry Philipponnat, secrétaire général de l’association européenne Finance Watch, l’assure : « Les personnes qui placent leurs fonds dans les paradis fiscaux l’ont en général choisi. Pour l’éviter, il suffit d’interroger les conseillers bancaires sur la nature des fonds ». Un avis que ne partage pas le journaliste Xavier Harel, auteur de « La Grande Evasion », qui jure par exemple que la moitié des Sicav (Sociétés d’investissement à capital variable) détenues en France se trouvent en fait au Luxembourg (cité par Rue89, le 5 avril dernier). Or, un Français sur 5 a placé des radis dans une Sicav. Et, comme le confirme ce document de la Banque de France, ces fonds sont en fait des millefeuilles où se côtoient des produits financiers de l’Europe entière. Pas sûr que Monsieur Tout-le-monde vérifie, au moment de signer, qu’aucun paradis fiscal ne figure dans la liste.

Yann Louvel propose donc tout simplement d’éviter « tous les produits risqués ». C’est-à-dire nos amies les SICAV et leurs cousins, les FCP (Fonds commun de placement), qui permettent tous deux de jouer en bourse sans s’occuper de ses placements. Trop peu transparents pour Yann Louvel, qui, en prime, n’aime pas l’idée de se porter actionnaire de multinationales pas forcément recommandables. Pour les mêmes raisons, les plans d’épargne salariale et les assurance-vie sont hors-jeu. Et les PEL (Plan Epargne Logement) et CEL (Compte Epargne Logement) ? A éviter aussi, surtout si votre banque a des filiales mal placées : « C’est de l’épargne bilantielle, en clair la banque peut l’utiliser pour faire ce qu’elle veut ».

Restent le Livret A – « dont une grande partie finance le logement social »- et le LDD (Livret Développement durable), avec un bémol pour ce dernier : « Ce livret n’a de durable que le nom. 90% des fonds financent les PME, le reste finance les économies d’énergie. » D’accord mais si je veux penser à mes vieux jours, je fais comment ? Les Amis de la Terre recommandent les livrets des banques responsables ou l’« actionnariat solidaire », c’est-à-dire investir directement dans un projet étiqueté « économie sociale et solidaire ». L’option donne, comme l’assurance vie, des avantages fiscaux si on conserve son placement longtemps. Mais là aucun fonds opaque n’emportera vos radis au paradis.

Plus d’informations :

Le site de Finansol

Le site finance responsable

Les guides des Amis de la Terre :

« Environnement : comment choisir ma banque ? »

« Environnement : comment choisir mon épargne ? »

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  • J’ai quitté voici trois ans la BNP pour le Crédit coopératif. Faites-en autant. Seule l’action à la base peut modifier la donne en faveur d’échanges plus humains.

    Taxe solidarité internationale.

    Face à l’augmentation des profits réalisés chaque année par les entreprises cotées à la Bourse, il serait judicieux de faire redescendre une partie de cette manne financière pour finaliser des programmes de développement écologique et de solidarité.

    La thésaurisation de l’argent par le haut ou par le bas est nocive, elle déstabilise les échanges et augmente la pauvreté. L’argent doit circuler.

    Ce que l’on n’a pu prélever en amont peut l’être en aval par l’établissement d’une Taxe solidarité de 1%(?) sur les hôtels et restaurants et clubs d’hyper luxe .
    Indolore pour les usagers, facile à recouvrer, elle alimenterait en continu les programmes de l’ONU. On pourrait en octroyer un tiers au pays collecteur pour des projets sociaux économiques, les deux tiers restants utilisés pour des projets planétaires environnementaux.

    Remarque. De nombreux pays pauvres vivent essentiellement du tourisme de luxe. Cette taxe serait pour eux doublement bénéfique.
    Une taxe similaire sur la consommation avait déjà été présentée en 1992 à Rio par Anil AGARWAL !

    Demandons à nos gouvernants l’inscription de ce projet au calendrier des discussions de l’ONU.

    17.04 à 18h00 - Répondre - Alerter
  • Très instructif.
    Merci pour cette mise en lumière de cette triste réalité et surtout des solutions.

    13.04 à 12h35 - Répondre - Alerter
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