publicité
haut
Accueil du site > Actu > L’économie expliquée à mon père > « Les petites entreprises sont la clé d’une bonne économie »
28-08-2011
Mots clés
Emploi
Interview

« Les petites entreprises sont la clé d’une bonne économie »

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
« Les petites entreprises sont la clé d'une bonne économie »
(Crédit photo : flickr/silviadinatale©)
 
Pour sortir de la crise, entreprenons ! Selon Grégoire Sentilhes, président des Journées de l'Entrepreneur et de l'édition 2011 du G20 YES - « Young Entrepreneur Summit », il faut revaloriser l'innovation et la création d'entreprises.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

En parallèle du G20 qui se tiendra début novembre, 400 entrepreneurs participeront à la seconde édition du « Young Entrepreneur Summit », du 31 octobre au 2 novembre. Un rendez-vous international pour partager l’expérience de l’entreprise et tenter d’encourager la création de PME. Car pour Grégoire Sentilhes, le président de l’édition 2011, les quatre millions d’entrepreneurs que compte la France sont autant de chances de sortir de la crise.

Terra eco : Pourquoi soutenir et encourager ces entrepreneurs, dans un contexte de crise économique ?

Grégoire Sentilhes : D’abord parce que nous vivons dans un monde de changement absolu. L’économie du 21ème siècle n’a rien à voir avec celle du 20ème. Les enjeux ont évolué : la dissémination d’Internet, la croissance verte, la question démographique sont devenus des éléments essentiels qui changent les fondamentaux de notre économie. La bascule ultime est vraisemblablement reflétée par l’ascension des pays émergents dans la part de la production mondiale : égale à 17% du PIB global en 1990, elle est passée à 40% en 2010. Ces trois derniers siècles, le monde occidental a été incontestablement la partie la plus riche de la planète ; aujourd’hui, tout change. L’économiste Joseph Schumpeter dirait que nous sommes en train de vivre un moment absolu de destruction créatrice. C’est un moment de changement majeur. En fait, tout ce qui est nouveau s’impose de manière très forte et n’est pas menacé par la crise – pensez à Steve Jobs et à ses innovations électroniques et informatiques. Investir, entreprendre, c’est donc passer entre les maillons de la crise.

Mais pourquoi se concentrer sur les jeunes entrepreneurs ?

L’intégration des jeunes est un enjeu majeur pour une société. Si elle n’y parvient pas, la société est vouée à l’échec. L’exemple des mouvements dans les pays arabes, en Israël, en Espagne ou en Grande-Bretagne, est assez parlant. Aujourd’hui, un jeune souhaitant s’intégrer a tout à gagner à devenir entrepreneur de sa vie, de son destin. C’est cela que nous voulons encourager. Cependant, le nom du sommet – Young Entrepreneur Summit – nécessite une petite précision sémantique. En français, on traduirait : « sommet des jeunes entrepreneurs », mais c’est assez réducteur. En anglais, on fait référence à la fois aux jeunes entrepreneurs et aux initiatives lancées par des entrepreneurs plus expérimentés, mais vis-à-vis des jeunes. D’ailleurs, à notre époque, à quel moment peut-on considérer que l’on est jeune ou que l’on ne l’est plus ? Sur les 400 personnes participant au sommet du G20 YES, la moyenne d’âge se situe entre 20 et 50 ans.

Pensez-vous que l’entrepreneuriat souffre aujourd’hui d’un manque de reconnaissance ?

Je crois que la place accordée à l’entreprise dans les structures scolaires est très insuffisante ! J’ai eu l’occasion de discuter récemment avec une jeune polytechnicienne : elle ne savait pas ce qu’était un mandataire social, et jamais vu un bilan de sa vie. Il faudrait pouvoir expliquer aux jeunes étudiants, à l’école ou à l’université, que les entrepreneurs de notre époque ne sont pas ceux qui exploitaient des enfants dans les mines de charbon au 19ème siècle ! Beaucoup oublient que le premier déterminant de la croissance et de la prospérité d’une nation, c’est en fait la qualité de l’éco-système entrepreneurial. Et cela passe bien-sûr par la culture de reconnaissance du rôle des entrepreneurs. C’est un élément qui fait aujourd’hui le succès de l’Allemagne – mais aussi de l’Inde ou de la Chine. Outre-Rhin, le Mittelstand (c’est-à-dire les PME allemandes) sont la clé de l’économie nationale : elles représentent aujourd’hui 80% des exportations allemandes. Ce sont ces entreprises qui créent de la richesse et des emplois, tout en délocalisant bien moins que les très grands groupes. La France ne sait malheureusement plus faire ça. Pourtant, ces quinze dernières années, 1 800 000 emplois ont été créés par de petites et moyennes entreprises françaises, tandis que les grands groupes du CAC40, eux, ont détruits 300 000 emplois. Il faut donc davantage de petites entreprises qui deviennent moyennes, et des moyennes qui deviennent grandes.

Sortira-t-on de la crise de la dette grâce à ces entrepreneurs ?

Pour désendetter nos Etats, on peut décider de produire de l’inflation. De notre côté, nous pensons qu’il vaut mieux investir sur la croissance, et créer ainsi des emplois et des revenus, afin de rembourser la dette et de préserver l’avenir. La France, qui a donné naissance au mot « entrepreneur » a vraisemblablement fini par oublier ce que c’était, alors même que ce terme est devenu un standard dans le monde entier. Pour encourager le changement et tenter de sortir de cette crise, il faut encourager la prise de risque. Les sociétés qui n’érigent pas la prise de risque au cœur de leur culture sont condamnées à périr, car elles ne savent pas s’adapter ; et c’est une caractéristique de cette crise occidentale. Les Etats doivent aussi cesser de modifier en permanence la réglementation juridique, sociale et fiscale des entreprises : celles-ci ont grandement besoin, au contraire, de stabilité et de visibilité quant à l’environnement dans lequel elles évoluent. Lors du sommet du G20 YES, nous évoquerons tous ces éléments et chercherons ensemble la clé pour encourager les jeunes à devenir entrepreneurs, et les leaders politiques à tout faire pour que nos PME puissent briser le plafond de verre qui paralyse la croissance.
Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas