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28-02-2010
Mots clés
Société
Alimentation
France

Les Amap déferlent en facs et en boîtes

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Les Amap déferlent en facs et en boîtes
 
Après avoir séduit les particuliers, les fruits et légumes des Amap s’incrustent à côté de la machine à café et envahissent les amphis.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Dans les couloirs de l’université de Rouen, on ne croise pas que des profs et des élèves. On peut aussi buter sur des cagettes de courges, des kilos de pommes de terre et des bottes de poireaux. Pionnier en la matière, l’établissement a mis en place un groupement Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) en octobre 2007. Depuis il propose tous les quinze jours – entre octobre et mai – des paniers de légumes bio au prix de 7 euros.

A l’origine de l’initiative, le syndicat étudiant écolo « Fac verte » stocke dans ses bureaux les légumes encore couverts de terre. « Notre principale difficulté a été d’obtenir l’accord du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires, ndlr) qui redoutait de voir nos légumes concurrencer l’offre des restos U, s’amuse Benjamin Soudais, responsable de l’Amap du pôle médecine-pharmacie. Nous sommes aujourd’hui en train d’en monter une deuxième afin de répondre à l’afflux de la demande. » Actuellement, la France compte près d’une quinzaine d’Amap étudiantes (Strasbourg, Poitiers, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Caen…) dont le succès les oblige à refuser du monde.

« L’Amap des Cosmonautes »

Dernière en date : celle de l’association « Zest », à l’université du Mirail à Toulouse, qui alimente chaque semaine 150 « Amapiens », étudiants, enseignants et personnels administratifs. « Il nous a fallu plus d’un an pour dénicher un producteur, raconte Bertrand Houvenaghel, trésorier de l’organisation, car les Amap traditionnelles ont l’habitude de fournir des portions familiales et non individuelles. Or, pour nous, les proportions et le prix du panier doivent être divisés par quatre. » A cette difficulté, s’ajoute aussi celle de trouver un producteur qui accepte de stopper ses livraisons pendant les congés universitaires. « Les producteurs étant assaillis de demandes, ils ont tendance à privilégier les contrats sur l’année », explique Léo Coutellec, l’un des porte-parole du Mouvement interrégional des Amap.

Depuis 2001, date de leur apparition en France, environ 1 200 Amap ont vu le jour et 60 000 familles sont aujourd’hui en relation directe avec un agriculteur. Si les catégories socioprofessionnelles supérieures – ingénieurs et cadres – et les jeunes diplômés constituent encore le gros du bataillon des adhérents, le profil type de l’« Amapien » se transforme. Signe de cette nouvelle génération : l’arrivée des Amap d’entreprises. Près d’une trentaine de sociétés en France se font ainsi livrer des paniers. Mais là encore, décrocher ses paniers hebdomadaires tient du parcours du combattant. Philippe Defert, initiateur à Cannes d’une Amap chez Schneider Automation, une filiale du géant de l’énergie Schneider Electric, a dû ferrailler pour motiver ses collègues, obtenir l’aval de son directeur et convaincre un producteur. Malheureusement, l’idylle n’aura duré que deux ans car l’agriculteur a ensuite préféré vendre ses produits… à TAS, la division spatiale de Thales.

« La difficulté tient également dans l’organisation de la distribution. Notre direction avait refusé de voir entrer des cageots de légumes dans les locaux, déplore Guillaume Voluher, créateur de l’Amap chez Kuehne + Nagel, un des spécialistes mondiaux de la logistique, à Nantes. Nous avons dû trouver un lieu extérieur à l’entreprise. » Chez EADS-Astrium, société toulousaine de 2 300 salariés, « l’Amap des Cosmonautes » fonctionne à plein régime : fruits, légumes, viande et prochainement pâtes et farine bio. « Notre objectif n’est pas de devenir une usine à Amap, explique Philippe Clavières, « papa » du projet. Mais comparé aux petites entreprises, nous sommes très attractifs pour les producteurs ! » Les simples citoyens en quête d’une alimentation saine devront-ils bientôt se méfier de la concurrence des multinationales ? —


LE GUIDE DE L’AMAPIEN

Rejoindre une Amap : Procurez-vous la charte sur le site des Amap, puis contactez votre réseau régional afin de vous inscrire sur la liste d’attente du groupe le plus proche de chez vous.

Créer une Amap : Trouvez d’abord un producteur en contactant la Fédération nationale d’agriculture biologique ou la Fédération associative pour le développement de l’emploi agricole et rural. Signez ensuite un contrat d’engagement avec le producteur pour une durée déterminée.

Pratique : Le prix des paniers familiaux (4 à 5 personnes) varie de 15 à 25 euros. Pour les étudiants, il faut compter de 5 à 7 euros.

Photo : Ian Hanning - Rea

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  • Comptez également l’organisation d’une forme d’AMAP à l’Université de Lille 1, organisée par l’association ENVAR, qui regroupe des étudiants de diverses spécialités du master Aménagement urbanisme et développement des territoires (Institut d’aménagement et d’urbanisme de Lille). Ce n’est qu’une forme d’AMAP car elle ne correspond pas exactement à la Charte des AMAP, notamment : le contact ne se fait pas entre producteurs et consommateurs, mais entre producteurs et responsables de cette mission de l’association, il n’y a pas de panier fixé mais un système de commandes de produits... Je serai curieuse de savoir si d’autres organisations de ce type, non labellisée AMAP, ont vu le jour ailleurs...

    16.03 à 09h03 - Répondre - Alerter
  • Bertrand Houvenaghel : Rectifications

    L’AMAP Zest ne distribue pas de paniers sur l’Université du Mirail, bien que cela fasse partie de ses projets. Nos deux points de distribution sont l’université Paul Sabatier et la cité universitaire de l’Arsenal, à Toulouse.

    Par ailleurs, les propos que l’on me prête ne sont pas les miens : je n’ai jamais affirmé que "les proportions et le prix du panier DOIVENT être divisés par quatre". La moindre des choses quand on est journaliste et que l’on cite quelqu’un, est de s’assurer de la véracité des propos cités est attestée.

    Je passe sur les termes tels que "dénicher un agriculteur", qui là encore ne sont pas mes mots. C’est peut-être le propre de la rhétorique journalistique d’utiliser des expressions populaires pour rendre l’article plus convivial, plus proche du lecteur, mais il est dommage que ce genre de pratique ait lieu sans l’accord des intéressés.

    2.03 à 19h17 - Répondre - Alerter
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