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29-04-2010
Mots clés
Environnement
ONG
Eau
Pollution
Chine

Tibet : l’environnement en sursis

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Tibet : l'environnement en sursis
 
Changement climatique, déforestation, tourisme de masse : le Tibet n'en finit plus de subir des agressions. Après des années de désintérêt, la Chine, elle, se penche sur la question… à sa manière.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Après la politique,le Tibet revient au centre des débats par la face « changement climatique ». Depuis que le « climategate » a mis en lumière la bourde du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur la fonte des glaciers de l’Himalaya et que les Tibétains ont envoyé des représentants à Copenhague, la question fait de nouveau débat.

Situé à plus de 3 500 m pour sa partie la plus habitée, le plateau tibétain est fragilisé par l’altitude et le froid, qui ralentissent le renouvellement biologique, malgré une biodiversité exceptionnelle. Troisième réserve d’eau douce de la planète sous forme de glace, le Tibet voit aussi ses 40 000 glaciers menacés par le réchauffement climatique [1] et leur fonte réduit – à long terme – le débit des grands fleuves asiatiques, qui prennent leur source dans la région.

Face aux impacts tant redoutés du changement climatique sur les régions avoisinantes, la Chine annonçait début mars le lancement d’une étude de scientifiques internationaux sur l’environnement tibétain. Parmi les objectifs de la mission, l’étude de « l’influence des activités humaines ». Pour cela, il faudrait que les ONG internationales aient accès plus facilement au monde tibétain, ce qui n’est pas le cas depuis les émeutes de mars 2008 et le tour de vis opéré par les autorités chinoises.

Manque de transparence

Sur la question de l’environnement tibétain, le discours officiel chinois oscille entre bilans positifs – souvent – et études critiques –parfois – mais rarement alarmistes. Un rapport du Centre de recherche en Tibétologie écrivait par exemple en mars 2009 qu’« en Chine, le Tibet est le lieu le plus rapproché du ciel et, en tant que tel, le plus éloigné de la pollution ». No comment.

Même s’il ne reconnaît pas franchement, à quelques exceptions près, les problèmes liés à l’exploitation souvent anarchique des ressources locales, le gouvernement chinois multiplie les discours sur la nécessité de protéger l’environnement. Une dépêche, également datée de mars 2009, assure que : « d’ici 2030, le Tibet servira d’écran de protection pour assurer la sécurité écologique de la région ». 50 millions d’euros ont déjà été débloqués. Pourquoi autant d’argent si tout va bien ? La suite de la dépêche répond à la question : il s’agit de lutter contre la désertification, la déforestation, l’érosion des sols, la détérioration des prairies, de protéger les ressources en eau potable… soit tous les maux passés sous silence par le précédent rapport !

Ces problèmes, les sites militants des Tibétains de l’étranger les compilent depuis des années. Et ils comparent sans relâche le Tibet avant et après l’annexion chinoise de 1951 : disparition d’une partie de la faune sauvage (dont l’antilope tibétaine, mascotte des JO, chassée pour sa laine), déforestation à grande échelle de l’est du Tibet, exploitation minière et gazière incontrôlée (uranium, fer, or, charbon) décharge de déchets toxiques et nucléaires, construction de multiples barrages électriques qui tendent à vider les lacs…

Sur ce dernier point, l’Inde s’est justement inquiétée le week-end dernier des répercussions sur le débit du fleuve Zangbo [2] d’un barrage en construction côté chinois, Pékin s’étant bien gardé de consulter au préalable son voisin.

L’appel des horizons lointains

A cela s’ajoute le transfert massif de Chinois hans (parmi lesquels les colonies de soldats), conséquence de la politique de sinisation, dont la présence ainsi que le mode de vie pèsent sur les ressources locales. Quant à l’industrie du tourisme – près du 6% du PIB du Tibet en 2008 – elle a aussi des conséquences fâcheuses.

Selon la blogueuse et militante tibétaine Tsering Woeser, les décideurs considèrent l’industrie touristique comme la future vache à lait du Tibet. De fait, les touristes chinois ont du mal à résister à l’appel des horizons lointains quand on leur propose des prix très raisonnables pour se rendre en train au Tibet. « Le Palais du Potala accueillait 800 touristes par jour il y a 10 ans, remarque Woeser. Aujourd’hui, on en est à 6 000, et le bâtiment, qui menace de s’effondrer, est sans arrêt en travaux. En plus, des constructions au style douteux apparaissent au milieu de paysages naturels. »

La militante ne voit guère l’avenir en rose, d’autant que le gouvernement a tendance à attendre qu’il y ait un gros problème pour agir. « Il a fallu les crues meurtrières de 1998 sur le Yangsté, qui prend sa source au Tibet, pour que l’état prenne des mesures contre la déforestation. C’est faire payer un prix trop fort à la population. »

[1] Selon les climatologues chinois, les températures augmentent deux fois plus vite au Tibet que sur le reste du globe et la couche de terre gelée qui recouvre en permanence le plateau diminue, alors qu’elle stocke 12,3 millions de tonnes de CO2.

[2] Brahmapoutre en Inde

Sources de cet article

- Le site Chine Informations
- Le site de l’agence Xinhua Earthtimes
- Le blog de Woeser
- Photo : le village de Jiama, près de Lhassa, en 2009. L’une des conséquences de la contamination de l’eau du fait des rejets polluants des exploitations minières. Crédit : Tsering Woeser.

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