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10-06-2004
Mots clés
Politique
Développement
Monde

Micro-crédit : petit palliatif, grande idée

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Les chiffres de la pauvreté ne reculent pas malgré les déclarations d'intention au niveau mondial. Alternative efficace aux recettes macro-économiques, le micro-crédit est inscrit à l'agenda du G8 de Sea Island (Etats-Unis). Il y a urgence car, faute de financement, la banque des pauvres risque la banqueroute.
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Djénéba est mère de neuf enfants, dans le village de Banankélédaga (Burkina). Jamais elle n’aurait pu monter un commerce pour vivre : impossible d’avancer les quelques euros nécessaires au démarrage de l’activité. Aucune banque ne prête une si petite somme, encore moins à des pauvres. Djénéba a pourtant emprunté 30 euros en novembre 1997 pour débuter la vente de poisson fumé et de sel. En février 2002, changement d’échelle, avec un nouvel apport de 76 euros pour accroître la régularité et la quantité des ventes. Bilan : ses enfants se nourrissent maintenant quotidiennement tout en étant correctement vêtus. L’emprunt dont a bénéficié Djénéba porte un nom : le micro-crédit.

Banque des pauvres

L’idée vient du Bangladesh où, au début des années 70, le professeur Muhammad Yunus a prêté 27 dollars à 42 villageois, fabricants de tabourets en bambou, pour les sortir des griffes des usuriers. Remboursé rapidement et fasciné par la réussite de ce prêt novateur, il a lancé le concept sur une plus grande échelle : la Grameen Bank. Trois éléments permettent de croire à l’efficacité de cette arme contre la pauvreté. D’abord, le constat, qui appelle des solutions concrètes. La moitié de la population mondiale vivait avec moins de deux dollars par jour en 2000. Un quart survit sous la barre symbolique du dollar quotidien.

Premier bilan... encourageant

Ensuite, le bilan des premières expériences. Plutôt encourageant. De 60 à 70 millions de personnes bénéficieraient du micro-crédit en Asie, en Amérique latine, en Europe et en Afrique. Selon certaines projections, 500 millions de familles pourraient voir leur quotidien s’améliorer grâce à ce système. En février dernier, les professionnels du secteur réunis pour le Microcredit Summit de la région Asie-Pacifique (à Dhaka, Bangladesh) ont fixé l’objectif à 100 millions de foyers couverts d’ici à 2005. Les pays riches eux-mêmes voient se développer ce type d’initiatives. En France, l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique) a ainsi permis en 2003, la création de 84 entreprises et 92 emplois en Bourgogne grâce à ses prêts.

Manque de financements

Enfin, la prise de conscience. A force de colloques consacrés à l’éradication de la pauvreté, la solution du micro-crédit commence à percer chez les "décideurs" occidentaux. Qualifié d’"instrument d’avenir", de "marque de respect de la dignité des plus pauvres" par Jacques Chirac le 18 mai dernier, le micro-crédit était inscrit à l’agenda du G8 de Sea Island (Etats-Unis). Ces intentions suffisent-elles ? D’un point de vue pratique, les solutions concrètes paraissent malheureusement bien malingres. "Les grandes institutions comme la Banque mondiale et l’Onu ont développé des programmes de micro-finance, mais une faible part de leurs financements - seulement 1% - est réellement allouée à des projets de ce type", reconnaît Elisa Sitbon, chargée des relations institutionnelles de l’association PlaNet Finance, l’une des pionnières européennes dans le domaine.

Professionnalisation

D’où le paradoxe : malgré des taux de remboursement supérieurs à ceux des établissements bancaires classiques, les institutions de micro-finance peinent elles-mêmes à se financer pour amorcer la pompe. L’un des objectifs de PlaNet Finance est ainsi de "réussir à être auto-suffisants en diversifiant ses sources de revenus et en étendant le réseau de partenaires", souligne Elisa Sitbon. Mais, en réalité, les opportunités sont maigres et les subventions stagnent. Et ce, malgré une professionnalisation croissante du secteur. En témoignent les exigences jargonnantes imposées aux bénéficiaires : le screening (sélection des dossiers), le monitoring (contrôle des activités) et l’enforcing (respect du contrat de crédit). Même tout petit, le crédit reste un crédit.

Quelques sites Internet d’institutions de micro-finance :

Adie

Association internationale des investisseurs dans l’économie sociale

La Grameen Bank de Muhammad Yunus

Micro Finance Network

PlanetFinance

The African Rural and Agricultural Credit Association

The Africa Micro Finance Network

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  • Je suis un peu surpris : le chapô annonce que "la banque des pauvres risque la banqueroute", mais on n’en dit pas un mot dans l’article. Celui-ci étant, à mon avis, un peu léger sur ce grand sujet (on n’y apprend pas grand chose de plus que ce que l’on sait depuis des années, non ?). Pour votre information, la Grameen Bank va bien. Mais on ne dit pas un mot sur la santé de Planète Finance ? Est-ce la banque proche de la banqueroute ? L’article ne m’apprend pas grand chose !
    Désolé d’être un peu sévère, mais c’est à la hauteur de ma déception...

    12.06 à 20h20 - Répondre - Alerter
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