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11-03-2004
Mots clés
Environnement
Développement
Afrique

La pompe Afrique

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Homme d'affaires amoureux de l'Afrique sahélienne, Marc Vergnet a trouvé le créneau idéal pour vivre de sa passion. Depuis près de trente ans, cet ancien fonctionnaire implante ses pompes à eau, au cœur du continent noir.
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Passion et affaires font parfois bon ménage. Marc Vergnet l’a démontré en implantant en Afrique des puits capables d’alimenter en eau les populations les plus reculées. Parcourant le continent pour son plaisir dans les années 70, le jeune diplômé de l’Institut national agronomique se découvre une fibre mécanicienne. Il met ce talent à profit en 1975, en concevant, en cachette, une trentaine de puits de forage en Haute-Volta (depuis devenue Burkina Faso).

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L’hydropompe équipe plus de 60.000 points d’eau dans le monde. (DR)

Le secret est alors bien gardé, pour ne pas froisser les scientifiques de l’époque, qui ne croient pas à cette solution. Pourtant, les puits font leurs preuves. Cette année-là, une grande sécheresse ravage le continent, tarissant les forages existants en moins d’un an... Mais pas ceux de Marc Vergnet. Sa méthode ? Creuser très profondément : les pompes peuvent s’enfoncer jusqu’à 130 mètres sous terre. Le dispositif est également simple d’usage. Un seul coup de pédale suffit à endiguer un demi-litre d’eau.

60.000 points d’eau dans le monde

De retour dans l’Hexagone, le jeune Français crée son entreprise, Marc Vergnet SA, en 1988. Toujours soucieux du développement de l’Afrique, il fait travailler la population locale. L’installation de son hydropompe ne nécessite aucun outil particulier et sa maintenance est assurée par les villageois eux-mêmes. Ainsi, selon le dirigeant de la PME : “Après des décennies de passivité, l’Afrique est en train de démontrer que le monde rural peut construire seul son propre avenir.” Ce pari semble avoir séduit les Africains. Le réseau de distribution et de service après-vente de Marc Vergnet s’est développé à toute allure. Il dispose actuellement de plus de 350 magasins de brousse sur le continent (au Mali, en Tanzanie ou au Rwanda). Et pour faire face aux pannes les plus coriaces, 3.000 réparateurs formés et équipés sillonnent les villages à vélo.
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Le Niger, en Afrique subsaharienne, est un des berceaux de l’hydropompe. (DR)

Aujourd’hui, l’hydropompe équipe plus de 60.000 points d’eau et alimente 40 millions de personnes à travers le monde, en Afrique, mais également en Indonésie, au Vietnam ou encore aux Philippines. En fait, cette technologie fait naître un grand espoir à l’heure où, selon le Conseil mondial de l’eau, plus d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable.

La recette du prépaiement

Cependant, même en plein désert du Sahel, Marc Vergnet ne perd pas le nord. Au-delà de son engagement en faveur du développement durable, il est un homme d’affaires. Soucieux de rentabilité, il a installé un système de prépaiement sur les réseaux d’adduction d’eau des villages les plus importants. Chaque réseau dispose ainsi d’un gestionnaire qui rend des comptes à l’entreprise. Cette précaution peut sembler superflue, mais selon le dirigeant, le procédé est surtout utile pour les Africains eux-mêmes : "Auparavant, le responsable du puits empochait l’argent des villageois, et soit il se faisait taxer par le chef du village, soit il s’enfuyait avec les recettes."

De l’eau et du vent

Désormais, l’argent n’est plus éparpillé dans la nature. Il finit, le plus souvent, dans les caisses de Marc Vergnet SA. Ces ressources permettent au chef d’entreprise de servir ses ambitions. Afin de diversifier son activité, il a même lancé deux augmentations de capital en 1992 et 1996, sans renoncer à son indépendance. Depuis lors, la société commercialise des éoliennes. Marc Vergnet est en fait devenu leader mondial de la production de "moulins" de petite et moyenne puissance. Son chiffre d’affaires atteint aujourd’hui plus de 20 millions d’euros et la société emploie 70 salariés.
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  • Delva Yves : La pompe Afrique

    Le titre de l’article me parait trop ironique.

    Le travail de Marc VERGNET est tout simplement génial.

    Le fait de péréniser une entreprise, un service et la maintenance dans des conditions difficiles est la preuve du réalisme de l’analyse du besoin.

    Le succés de cette entreprise et la qualité de son personnel mérite d’être soulignés. Yves DELVA Professeur de Construction mécanique

    7.08 à 19h59 - Répondre - Alerter
    • WATRELOT Martine : La pompe Afrique

      Bonjour
      Merci pour cette page et pour votre action. Voulant permettre à une école élémentaire camerounaise (Eseka) d’installer un puits avec pompe à bras et margelle cimentée et obstruée j’ai eu communication d’un devis s’élevant à 6.600.000 f CFA (soit 9900 euros environ). Ce coût me semble très élevé Je souhaiterais avoir des renseignements sur le prix moyen d’un puits (avec forage) et avoir un ou des contacts de personnes du réseau Pompe Afrique susceptibles de me renseigner, me conseiller, voire éventuellement si cela les intéresse et leur semble possible, être actant dans ce projet.
      Merci de l’aide que vous voudrez bien m’apporter et apporter aux amis camerounais

      11.02 à 18h16 - Répondre - Alerter
  • Anonyme : > La pompe Afrique

    Depuis 27 ans, j’invente, je réalise, je préconise différentes applications pour l’utilisation rationnelle de l’énergie solaire.

    Pour ce faire il m’a fallu comprendre et expérimenter ce soleil, source de tant de puissance, pas ( ou peu) exploitée.

    Dès mes premières armes j’ai réfuté le parti pris du tout thermodynamique quand il s’agit, avant tout, d’optique ou si l’on préfère de savoir optimiser le piégeage de la lumière pour servir d’énergie de proximité.

    Comment peut-on, aujourd’hui, plus qu’hier, prescrire des solutions et applications techniques à fortes plus values qui ne s’amortissent pratiquement jamais ?

    Alors que le simple serriste sait produire de la chaleur, certes intermittente, sous forme d’air chaud, mais exploitable pour peu qu’on sache l’optimiser.

    Comment peut-on ne pas comprendre que la gratuité du soleil, donc de sa lumière, indispose le tissu économique en mal de vouloir, sans cesse, tout transformer en valeur uniquement marchande ?

    Je déclare que l’énergie solaire est la fille aînée des termes pompeux que nos édiles emploient trop largement : « Développement durable » « énergie renouvelable », etc. qui me semblent recouvrir une détermination à ne pas vouloir utiliser, d’abord, l’énergie photo thermique source de certitudes abordables économiquement en matière d’énergie.

    Le solaire c’est l’apanage, avant tout, des architectes qui doivent se résoudre sans cesse à des adaptations, au cas le cas, car pas une maison ne ressemble à l’autre. Ce sont ces mêmes architectes qui se fourvoient dans des concepts architectoniques pas toujours appréciés et de toute façon hors de prix.

    Je déplore, avec véhémence, que nos belles toitures bien insolées, servent uniquement de parapluies ou de para soleil !

    Quand on pourrait récupérer, de façon positive, par de simples échanges thermiques, tant de Kilowatts inutilisés, sur des millions de Km² de toiture ! (1000 watts au m² !)

    Voilà une solution qui favoriserait la mise en chantier d’un renouveau de la construction au profit de nombreuses créations d’emplois en même temps qu’elle alimenterait pour longtemps de véritables et intelligentes économies d’énergie.

    Au lieu d’attendre d’hypothétiques succès du solaire technocratique gageons que les résultats pourraient bien susciter une envolée de l’intérêt de nos concitoyens pour le solaire, même si l’Etat devait y apporter un coup de pouce, car il serait assuré d’un retour sur investissement grâce à une relance économique populaire, dirigée peut-être, mais utile à tous.

    Il n’est pas question de contrecarrer, par principe, ce qui se fait, mais plutôt d’aborder une manière de penser et d’agir en fonction du bien commun de toute l’humanité : le soleil.

    Raymond LÉGER

    12.06 à 10h59 - Répondre - Alerter
    • Lafabrie : de la demande svp

      Bonjour monsieur,
      Je me prenome David, il est vrai que le solaire est un moyen intelligent d’utiliser ce que notre confort (en parti) reclame. Je suis en phase de changement de vie et recherche les attraits de cette technologie. Me feriez vous partager vos reflexions, je possede un BTS electrotechnique mes ne connait peu de monde dans ce domene.
      Merci

      29.07 à 13h59 - Répondre - Alerter
  • Anonyme : > La pompe Afrique

    Bonjour

    Nous sommes très fier d’avoir appartenu à la grande "famille" Vergnet, mon mari a travaillé pendant plusieurs années sur des projets de pose de pompe en Afrique, nous avons pu rencontrer des personnes exeptionnelle, tel que Jean Michel Chabriais à qui je voudrais dire merci , il nous a permis de partir en Afrique (Garoua ) en famille avec deux jeunes enfants, pays et expérience que nous n’oublierons jamais

    Bernadette deschryver

    11.05 à 14h31 - Répondre - Alerter
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