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2-01-2008

La fortune des sans-le-sou

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L’argent n’est pas un tabou chez Aflatoun. Au contraire, cette ONG veut briser le cycle de la pauvreté en apprenant aux écoliers à épargner et à gérer un budget.
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C’est une petite boule de feu venue de l’espace, qui a déjà pris la main de 70 000 enfants dans le monde. Son nom, Aflatoun, signifie en arabe « l’explorateur  ». La mission de cette association  : aider les enfants défavorisés du monde entier à prendre leur destin en main grâce à une éducation financière de base. Jeroo Billimoria, qui porte le projet, n’en est pas à ses débuts. Cette Indienne de 42 ans travaille depuis des années auprès des enfants des rues. Elle a déjà été récompensée, en 1999, par Ashoka, l’association de promotion de l’entreprenariat social, pour sa première initiative, Child Helpline International (CHI). Elle avait alors mis en place un numéro de téléphone gratuit 24 heures sur 24 permettant aux enfants des rues d’appeler à l’aide en cas de problème. Aujourd’hui, CHI intervient dans 150 pays, mais Jeroo en a laissé les clés à une autre équipe afin de se consacrer à Aflatoun.

L’idée de créer le réseau Aflatoun (ex- Child Savings International) est née d’un constat finalement assez simple. « Les enfants des rues ont souvent de l’argent sur eux, donné par leur parents ou gagné grâce à un job. Mais ils ne le gardent jamais pour épargner. Résultat : la plupart du temps, cet argent finit dans la drogue. Il fallait réagir », raconte cette ancienne universitaire. Au coeur de son action, il y a la certitude que les enfants sont l’un des plus importants facteurs de changement. « Armés de conseils financiers et sociaux, ils représentent une force potentielle importante pour briser le cycle mondial de la pauvreté », explique- t-elle.

Epargner à travers des jeux de rôles

Leur apprendre à économiser alors qu’ils n’ont a priori pas un sou en poche  : l’idée n’est-elle pas saugrenue ? « On nous fait constamment ce reproche depuis notre première intervention. Mais notre but n’est pas simplement d’aider ces enfants à s’enrichir, mais plutôt de leur donner les réflexes de mettre de l’argent de côté, de faire des plannings et des budgets. » Un rôle que nombre de parents, qui luttent au quotidien pour survivre, ont dû abandonner. « Ce que nous voulons éviter, précise Jeroo Billimoria, c’est que des enfants stoppent leur scolarité quand celle-ci devient payante, uniquement parce que la famille n’a pas mis d’argent de côté. »

Une boutique au coeur de l’école

L’école se trouve au coeur de l’action d’Aflatoun. C’est dans les salles de classe – et particulièrement dans les établissements publics où sont scolarisés les enfants des familles modestes – qu’interviennent les membres du réseau. Leurs armes : des jeux de rôles, des chansons, des lectures, pour toucher les enfants de façon ludique et efficace. Les intervenants donnent aussi à ces futurs étudiants ou chefs de famille des conseils très pratiques sur la gestion d’un budget et sur l’épargne. « Faire des économies, ce n’est pas simplement mettre de l’argent de côté, c’est aussi apprendre à éteindre la lumière quand on quitte une pièce », précise Jeroo Billimoria.

Aflatoun ne quitte pas les écoles sans avoir participé à la mise en place d’un projet à petite échelle, comme une micro- entreprise ou un système d’épargne propre à l’établissement. Jeroo Bilimoria revient tout juste du village indien de Maharashtra, où les enfants ont commencé à épargner à l’école il y a trois ans. « Le village se trouve à des kilomètres du magasin le plus proche. Avec l’argent placé en commun, ils ont pu ouvrir une petite boutique au coeur de l’école, où chacun peut acquérir des jouets, des stylos, des cahiers d’exercice.  » Le travail d’Aflatoun essaime désormais dans onze pays émergents, en s’appuyant sur des partenaires locaux, entrepreneurs ou ONG. Mais l’organisation compte bien toucher une centaine de pays dans le monde d’ici à 2010. En mars s’ouvrira à Amsterdam la campagne internationale d’Aflatoun : 250 partenaires – dont des ONG comme l’Unicef ou Plan International – sont attendus pour cette journée de sensibilisation à l’éducation sociale et financière des enfants. —


FICHE D’IDENTITE

FONDATRICE : l’Indienne Jeroo Billimoria, récompensée par le label Ashoka en 1999 pour sa première initiative, Child Helpline International. CREATION : 2005. ACTIVITES : a touché 70 000 enfants scolarisés. BUDGET (2006) : 552 442 euros de revenus (mécénat et dons privés), 436 679 euros de dépenses. SIEGE : Amsterdam (Pays-Bas). Le site

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