publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Europe : Nous avons retrouvé le Plan B...
Article Abonné
29-09-2005
Mots clés
Société
Europe

Europe : Nous avons retrouvé le Plan B...

... il était sous nos yeux

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
Le "non" du 29 mai dernier a plongé la Constitution dans les oubliettes d'un château européen en crise identitaire. Existe-t-il un texte idéal, des réformes parfaites ? Non, sans doute. Mais quelques modèles puisés ça et là aux quatre coins de l'Europe pourraient inspirer les 25. Et si on jouait au jeu de l'Europe idéale ?
SUR LE MÊME SUJET

Sur l’écran d’une télé, un nombre hurle, brillant, sa supériorité numéraire. 54,8%. Nous sommes le 29 mai. Des colonnes d’hommes et de femmes ont lâché tour à tour de petites enveloppes dans de grosses boîtes en verre. Sur 100 qui ont dit "non", ils sont 46 à redouter une aggravation du chômage, 34 à juger le traité "trop libéral", 40 à en avoir juste ras-le-bol. Il faut dire que depuis quelque temps, la France n’est pas dans son assiette.

La foule des gens sans travail flirte avec les 10%, des entreprises annoncent qu’elles s’en vont voir du côté de l’Orient si l’herbe est plus verte. Alors les Français répondent "non". Au chômage, à la pauvreté, aux inégalités, aux puissants. Pour autant, les Français sont-ils contre l’Europe ? Non. Quand ils s’alignent à cent sur un rang en ce printemps 2005, ils sont même 51 à trouver qu’appartenir à l’Union Européenne est "une bonne chose". Et 53 à déclarer qu’il y a un "bénéfice" à tirer d’une colocation dans la grande maison bleue aux étoiles. Ils sont même 60 à trouver qu’il faut bien un texte commun.

Mais de cette Constitution, à tort ou à raison, ils ne veulent pas. Question d’argent, d’égalité, de peur... Et pourtant, à Bruxelles, tous ces commissaires, ces parlementaires, ne se tournent pas les pouces dans de grands sièges en cuir, rangés dans leurs étages. Non. Ils assistent à des centaines de réunions, écouteurs aux oreilles, bouton-poussoirs sous la main. Ils disent oui, ils disent non. Et les choses changent, dans les rues, les assiettes, les hôpitaux ou les hauteurs du ciel. Depuis 1985, sur les plages garanties propres, flotte un pavillon bleu. Et sur les boîtes des supermarchés, des pharmacies, pousse une fleur. Le sens de cet "écolabel" ?

Signaler qu’un poulet a été élevé en pleine nature, qu’un médicament est sorti d’une usine où la pollution se combat. Les voitures ne toussent plus à l’envi depuis qu’en 1992, elles s’habillent en catalytiques. Depuis 1996, les mères et les pères ont le droit de ne pas travailler pour assister les premiers rots, fixer les premières couches au bassin de leur enfant.

Les bonnes idées émergent

Depuis 1998, on sait si une tomate a poussé tranquillement ou si, grosse et juteuse, elle a connu les pipettes et la paillasse d’un labo. Depuis 2000, un steak affiche fièrement le pays où est née la vache qui l’a engendré. Chacun est libre de se trouver malade dans n’importe quel pays d’Europe et de ne pas s’en trouver ruiné. Grâce à la carte de santé unique lancée en 2004. Depuis le premier janvier dernier - et malgré les résistances - frigos et machines à laver sont séparés, évidés, rendus inoffensifs, dans chaque pays de l’Europe.

Ils savent bien que ce n’est pas assez, les locataires de Bruxelles. Alors ils réfléchissent et proposent. Que le permis de conduire soit le même dans toute l’Europe dès janvier 2007. Ils se rencontrent à Bologne, en Italie, en 1999 puis à Bergen, en Norvège, six ans plus tard pour que les jeunes Espagnols, Allemands, Estoniens ou Slovaques fassent voyager leurs cahiers aux quatre coins de l’Europe dans le cadre du programme Erasmus, et décrochent les mêmes diplômes d’ici à 2010. Et puis quelquefois, ils se déchirent, haussent le ton. "Les inventions de tous les grands inventeurs européens doivent être protégées par un brevet unique", imagine l’un des leurs. "Certes", répondent ses collègues en cœur. "Mais dans quelle langue devrons-nous rédiger le brevet ?", souligne un homme. "Dans toutes", répond un autre. "Oui, mais comment pourrons-nous garantir la justesse de la traduction ?", s’alarme un troisième. Alors ils posent le dossier sur le coin d’un bureau. Entament d’autres sujets, imaginent d’autres solutions, d’autres systèmes.

Se prendre à rêver

A jeter un regard circulaire sur le Vieux continent, les bonnes idées émergent, applicables ou non à la grande maison européenne. Sources d’inspiration du moins. Ici, les femmes restent près de leur bébé pendant plus d’une année, l’allaitent avec tranquillité ou laissent aux soins du papa les balades au parc, les premières siestes. Là, les gens changent de métier, de ville, de salaire tous les huit ans, ou plus souvent. Là encore, les éoliennes tournent à perte d’horizon. Là enfin, les gens sans travail gagnent assez pour survivre. Et puis ailleurs, une île toute verte apparaît, une entreprise émerge, des oiseaux fleurissent sur des toits. A puiser ça et là des idées aux quatre coins d’une Europe, on se prend à rêver. D’une Constitution pas seulement économique et financière mais aussi sociale, respectueuse de l’environnement, équitable. Un plan B ? Mais il est sous nos yeux. Il ferait même rêver d’autres continents moins bien lotis. Voici cinq exemples pris ça et là, et de nombreuses pistes à suivre.

Notre dossier :

_ Les Danois font de la gymnastique

La TVA à taux zéro, so british

La Suède, bonne fée des familles

Dix pistes à suivre pour (re)construire l’Europe

La France, en tête de l’aide au développement

L’Allemagne est dans le vent

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas