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Vise le green

Par Benjamin Cliquet
3-03-2011

Economie verte : mode d’emploi

Economie verte : mode d'emploi
(Vancouver)
C'est l'objectif n°1 de Vancouver : développer un tissu économique le plus vert au monde. Emplois et entreprises verts sont au menu.

"Vancouver a la vision d’être la Ville la plus Verte au monde d’ici 2020. Pour y parvenir, nous avons défini 10 objectifs de long-terme, chacun associé à une visée pour 2020. Après avoir parlé avec les citoyens et les actionnaires, nous avons créé un premier plan d’action pour atteindre les objectifs fixés." C’est ainsi que commencent toutes les courtes vidéos réalisées par la ville de Vancouver pour présenter ses 10 objectifs de long-terme (voir les vidéos en anglais, http://www.youtube.com/watch?v=8yNV...) qui sont :

1.Une économie verte

2.Etre leader en matière de politique climatique

3.Bâtiments écologiques

4.Système de transport écologique

5.Zéro déchet

6.Accès à la nature

7.Empreinte écologique plus faible

8.Eau propre

9.Air propre

10.Nourriture locale

Au cours des prochaines semaines, j’écrirai sur plusieurs de ces objectifs. Si vous êtes impatients d’en savoir plus, je vous invite de nouveau à visiter le site officiel du projet : http://www.talkgreenvancouver.ca/

Zoom sur l’objectif n°1 : "Green economy". Sean Markey est professeur pour le programme d’explorations en arts en en sciences sociales à la Simon Fraser University et membre du Centre pour une Communauté Durable et du Département de Géographie. Mais Sean Markey faisait surtout partie du Comité Externe de Conseil pour le projet de "Greenest City", pour l’objectif "Economie Verte".

L’objectif chiffré est de "doubler le nombre d’emplois verts dans la ville d’ici 2020, par rapport au niveau de 2010". Sur le site officiel, ils exposent la situation actuelle : "Il y a environ 12 000 emplois verts à Vancouver dans 8 secteurs différents. Ils représentent 3% des emplois de Vancouver, dans des industries allant des technologies propres à l’éducation, en passant par la construction écologique, la récupération de matériaux, l’alimentaire local, l’agriculture urbaine, les transports et infrastructures. Les emplois verts incluent également les emplois dans les entreprises conventionnelles et dans les secteurs traditionnelles qui contribuent aux processus ou opérations écologiques."

La première remarque que l’on peut faire sur ces explications est que la définition d’un emploi "vert" n’est pas évidente. "C’est un défi de mettre de mettre une base de données sur cette définition parce qu’ils ont un objectif chiffré pour le nombre d’emplois et de compagnies vertes", note Sean Markey. C’est pourquoi ils ont eu la bonne idée de s’appuyer sur la définition officielle du PNUD : "restaurer ou préserver la qualité environnementale, réduire la consommation d’énergie, de matériaux et d’eau, et minimiser ou éviter complètement la génération de toutes les formes de pollutions et de déchets." Néanmoins, ça reste un point à régler pour l’équipe du projet que de trouver comment comptabiliser ces emplois et comment créer une base de données pour déterminer si des progrès sont réalisés ou pas.

Pour créer ces emplois et faire venir des compagnies "vertes" à Vancouver, la solution selon Sean Markey est "d’y prêter attention, tisser un réseau de relations entre les différents secteurs". L’équipe du projet a ainsi discuté de ce que la ville pouvait effectivement faire, parce que les villes n’ont finalement pas tant de pouvoir que ça. Elles peuvent faciliter les mises en relation entre les différents réseaux, faire en sorte que les secteurs se réunissent et dialoguent, fournir des financements de départ, créer différentes lois pour les différentes activités industrielles... Il y a toute une liste d’actions que la ville peut entreprendre mais le plus important, me disait Sean Markey, c’est de reconnaitre les entreprises vertes et essayer que les différents secteurs travaillent ensemble. Les secteurs sont des groupes d’entreprises et même si il y a une évidente concurrence, celles-ci peuvent collaborer et en bénéficier en tant que secteur. En définitive, pour la ville de Vancouver, c’est énormément de communication.

Malheureusement, le développement de nouvelles compagnies à Vancouver pourrait remettre en cause les objectifs de réduction des GES. C’est un élément que la ville doit reconsidérer car même si le tissu économique devient de plus en plus "vert", il deviendra aussi de plus en plus étendu. Mais on est encore trop tôt dans le processus pour évaluer l’ampleur de cet effet pervers.

Le deuxième risque que l’on peut identifier est celui de "green-washing" : des entreprises pourraient développer une communication de type "nous sommes basés à Vancouver, donc nous sommes verts". Ce n’est pas un problème simple à régler car ce n’est pas de la responsabilité de la ville qui ne peut pas décider de ce qui est vert et de ce qui ne l’est pas. "Ils n’ont pas les ressources pour faire cela" nous dit Sean Markey. Il considère que le secteur est responsable de ce problème qui doit être vu à une bien plus grande échelle : une régulation plus forte devrait être instaurée au Canada. Et il complète : "Une des critiques qui est derrière tous les rapports montrant les mauvaises performances environnementales du Canada est le faible système de régulation de ce que les entreprises peuvent et ne peuvent pas faire. Donc tout le pays peut faire des progrès, pas seulement Vancouver."

Vancouver est désormais une véritable marque, la ville a une réputation. Une enquête montre que Vancouver est la ville avec la meilleure qualité de vie au monde et la ville est en train de faire la connexion entre qualité de vie et durabilité pour que la région continue de croître et qu’elle soit toujours un lieu où les gens veulent habiter et les compagnies investir. Les municipalités du monde entier ne sont donc pas en compétition simplement sur le plan économique mais plus généralement pour être un lieu où il fait bon vivre. Et ce sera probablement cela le bénéfice le plus important pour Vancouver à tirer du projet de "Greenest City" : être une ville attractive, une ville influente, bref, une grande ville mondiale.

Sean Markey conclut au sujet de l’équipe du projet et du travail accompli jusqu’à maintenant : "Ils seraient sûrement les premiers à reconnaitre que ce n’est pas parfait mais ils n’en sont qu’au début et c’est un bon début."

A bientôt, Visez l’green, Ben

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