Vendredi 3 septembre, Pontécoulant, un petit village du Calvados à une cinquantaine de kilomètres au sud de Caen, la famille Billard m’a ouvert les portes de son écogîte.

Ancien moulin rénové, le bâtiment se divise en deux : le gîte d’une partie et l’habitation de Pascal (le fils) de l’autre. Juin 2009, cinq ans après le début des travaux, le gîte accueille ses premiers clients. S’ils avaient dès le début la volonté de transformer une partie du bâtiment en gîte, l’idée d’en faire un écogîte n’est venue que petit à petit. Durant la réhabilitation du moulin, ils voulaient simplement faire quelque chose d’« honnête ». Le respect de l’environnement était un caractère qui tenait à cœur de Pascal, architecte-paysagiste.

Un séjour dans ce gîte, malgré toutes les installations particulières dont je vais vous parler ensuite, n’est pas plus cher que dans un gîte classique. Les clients sont souvent des personnes plutôt volontaires pour protéger l’environnement (le tri des déchets ne se fait pas dans la commune mais les clients le font généralement de façon volontaire). Voici maintenant tous les éléments qui font du bâtiment un gîte respectueux de l’environnement…

L’isolation : ouate de cellulose (sorte de papier mâché, très écologique) insufflée entre la cloison et les murs. Comme vous pourrez l’écouter, la maison est extrêmement bien isolée l’hiver.

Chauffage : planchers chauffants au rez-de-chaussée et radiateurs classiques à l’étage. Grâce à l’excellente isolation, ils ne montent jamais à une température très élevée (pas au-dessus de 40°). Pour l’instant, c’est une chaudière au bois qui alimente l’ensemble du bâtiment par un système de circulation d’eau. Mais, à terme, une roue de moulin sera réinstallée à son emplacement originelle et fournira une énergie hydraulique qui remplacera le bois (celui-ci ne sera qu’un complément en hiver). L’inconvénient de cette deuxième source d’énergie est qu’il y a beaucoup moins d’eau l’été, donc un potentiel affaibli pour la roue. Ils réfléchissent donc actuellement à l’installation de panneaux solaires, pour fournir une énergie complémentaire à celle de la roue.

Récupération des eaux de pluie : sur toute la façade ouest (façade principale), les gouttières sont redirigées vers une citerne de 9000 litres (par une pompe). Cette eau est utilisée pour les toilettes, les lave-linges et les eaux d’arrosage.

Eclairage : les tubes néons (basse consommation) étant jugées « moches », ils ont opté pour un éclairage indirect : une planche cache les néons et un papier doré (sur la planche) réchauffe la lumière.

Autres : énormément de bois a été récupéré et réutilisé. Les fenêtres et portes de l’ancien moulin ont servi pour des placards, des petits bancs (voir photos)… La terrasse a également été faite avec des pierres venant au plus loin de 5km, certaines venant même de la rivière qui coule au bord du gîte !

Je vais maintenant essayer de mettre en ligne plusieurs photos et surtout 4 fichiers audio que je vous ai concoctés, ne dépassant chacun pas les 6 minutes, où vous pourrez entendre Pascal Billard donner et expliquer les détails techniques des installations. Et, en bonus, un cours général sur l’isolation d’un bâtiment (pour les nuls, ce que j’étais jusqu’à vendredi dernier). Vos questions ou remarques sont les bienvenues.

Prochaine étape : rencontre demain matin avec Jimmy Pennequin, chargé d’études bois-énergie à "Biomasse Normandie", qui m’expliquera le fonctionnement de l’entreprise, les différents usages écologiques du bois, l’histoire de l’entreprise...