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Vise le green

Par Benjamin Cliquet
27-02-2011

Quelles forêts urbaines pour Vancouver ?

Quelles forêts urbaines pour Vancouver ?
(Beaver Lake ("Lac des castors") dans le Stanley Park, à Vancouver)
Zoom sur l'objectif n°6 de "Vancouver Greenest City" : l'accès à la nature, qui consiste à développer les "forêts urbaines".

"Vancouver a la vision d’être la Ville la plus Verte au monde d’ici 2020. Pour y parvenir, nous avons défini 10 objectifs de long-terme, chacun associé à une visée pour 2020. Après avoir parlé avec les citoyens et les actionnaires, nous avons créé un premier plan d’action pour atteindre les objectifs fixés." C’est ainsi que commencent toutes les courtes vidéos réalisées par la ville de Vancouver pour présenter ses 10 objectifs de long-terme (voir les vidéos en anglais, http://www.youtube.com/watch?v=8yNV...) qui sont :

1.Une économie verte

2.Etre leader en matière de politique climatique

3.Bâtiments écologiques

4.Système de transport écologique

5.Zéro déchet

6.Accès à la nature

7.Empreinte écologique plus faible

8.Eau propre

9.Air propre

10.Nourriture locale

Au cours des prochaines semaines, j’écrirai sur plusieurs de ces objectifs. Si vous êtes impatients d’en savoir plus, je vous invite de nouveau à visiter le site officiel du projet : http://www.talkgreenvancouver.ca/

Commençons avec l’objectif n°6, l’accès à la nature. L’action de la ville consiste principalement en la plantation d’arbres pour faire grandir les forêts urbaines. J’ai rencontré le Dr John Innes, doyen de la Faculté de Foresterie et de la Chaire de Gestion Forestière à la UBC (University of British Columbia), pour qu’il me parle de ces forêts urbaines à Vancouver.

Après avoir passé plus de deux mois à Helsinki où la nature était très proche de la ville, j’ai remarqué que ce n’était pas le cas à Québec. A l’est du Canada, on peut voir des forêts gigantesques à seulement 20 minutes de voitures des grandes villes. Il n’y a néanmoins pas de forêts urbaines. "Ici, [en ville] on a des arbres. En Scandinavie, il y a des forêts urbaines" reconnait Luc Bouthilier, professeur de politique forestière à l’Université Laval de Québec. "C’est une culture qu’ils ont et que les Nord-américains n’ont pas". Pourtant, en se promenant dans Vancouver, on reconnait bien des forêts urbaines.

En effet, il y a plusieurs parcs à Vancouver, dont le Stanley Park, plus de 10% plus grand que Central Park à New York (plus de 400 hectares) et les petits espaces verts sont nombreux. Mais, pour les habitants, ce ne sont pas techniquement des "forêts urbaines" car les arbres ne sont pas coupés, pas utilisés. C’est pourquoi la faculté de foresterie de la UBC travaille avec la ville pour essayer de changer cette idée, considérant que la foresterie c’est faire pousser des arbres et non les couper.

Les parcs en ville existent depuis très longtemps mais le terme de "forêts urbaines" ne date que d’une dizaine d’années. Les arbres dans les rues sont très importants car ils le premier et parfois le seul contact des citadins avec la nature. Les gens sous-estiment leur importance. Ces arbres :
- fournissent de l’ombre en été ;
- réduisent la poussière ;
- réduisent le bruit ;
- absorbent du CO² et rejettent de l’oxygène, donc améliorent la qualité de l’air ;
- fournissent un habitat pour la faune et la flore sauvage ;
- modèrent les vents...

La verdure s’impose déjà dans les quartiers résidentiels de Vancouver.

Vancouver plantera des nouveaux arbres dans les espaces libres et créera quelques parcs et jardins dans les nouveaux quartiers à l’est de Vancouver (à False Creek). Dr Innes estime que ce projet n’est pas parfaitement géré (notamment pour le choix des espèces des arbres plantés) mais la ville travaille avec la faculté de foresterie de la UBC ainsi que d’autres groupes de l’université pour améliorer la gestion des plantations d’arbres.

La gestion des forêts urbaines n’est en réalité pas simple du tout, de nombreux problèmes se posent :
- le vandalisme ;
- le manque d’espace
- le besoin de petits arbres ;
- les feuilles bloquent les canalisations ;
- le besoin de conifères et de citrus pour l’ombre ;
- le besoin d’une expertise pour gérer les arbres (maladies...) ;
- le besoin d’un très bon système de protection contre les maladies dans les ports (souvent importées d’Asie vers Vancouver), et contrôler ces maladies peut être très difficile ;
- le besoin de comprendre comment les arbres interagissent avec les bâtiments parce que les racines peuvent endommager les fondations et cacher la lumière quand les arbres sont plantés trop près des habitations, ce qui arrive beaucoup trop souvent (cela pose même des problèmes économiques, des maisons perdent une part significative de leur valeur à cause des arbres qui bouchent des jolis points de vue).

Finalement, quand j’ai demandé au Dr Innes si les habitants de Vancouver avaient une sensibilité particulière à la nature, après réflexion, il a estimé que si la nature est une ressource économique dans la mentalité des habitants de la Colombie-Britannique, c’est plutôt une façon de penser pour les Vancouvérois. Ceux-ci passent beaucoup de temps dehors (activités de montagne, de mer... la nature s’y prête bien), donc il y a une conscience de l’environnement, ils sont conscients des dangers des changements climatiques parce qu’ils voient la nature au quotidien et comprennent les dommages qui peuvent être causés. Par exemple, les sacs plastiques blancs ne sont pas distribués, Greenpeace y a été fondé... Malheureusement, cet état d’esprit est moins ancré chez les nouveaux immigrants très nombreux venant de Hong Kong.

A bientôt, Visez l’green, Ben

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