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Vise le green

Par Benjamin Cliquet
23-02-2011

Les forêts doivent s’adapter aux changements économiques et écologiques

Les forêts doivent s'adapter aux changements économiques et écologiques
(Colombie-Britannique (Canada))
Les forêts couvrent une large partie du territoire canadien. Pour que celles-ci soient toujours un atout pour les provinces (car les revenus des ressources naturelles sont provinciaux), leur gestion doit s'adapter aux changements économiques et climatiques.

J’ai rencontré Luc Bouthilier, professeur de politique forestière à l’Université Laval de Québec, et Dr John Innes, doyen de la Faculté de Foresterie et de la Chaire de Gestion Forestière à la UBC (University of British Columbia), à Vancouver. Tous deux m’ont expliqué les différents changements et menaces qui pèsent sur les forêts des deux provinces canadiennes.

Jusqu’à il y a peu, au Québec comme en Colombie -Britannique (CB), la foresterie était un pilier de l’économie. Le secteur a même permis le développement de la CB, notamment parce que le tourisme se base en grande partie sur l’attractivité des forêts. Mais depuis que le pétrole et le gaz se développent et que la crise économique mondiale a éclaté, l’industrie forestière n’a plus les premiers rôles dans l’économie des deux provinces. Elle ne représente désormais pas plus de 6% de l’économie québécoise, même si ce chiffre est plus important dans les petites économies locales.

En CB, le bois forestier est utilisé :
- comme bois de construction (première destination) dont la majorité est exporté aux Etats-Unis et en Chine ;
- pour l’art, l’artisanat, les meubles, les bateaux, les cadres de fenêtres, etc. ;
- pour de la bio-énergie, principalement à partir des résidus de bois ;
- comme palettes, en majorité exportées, notamment en Suède car ce pays scandinave a promis de se convertir aux énergies renouvelables et utilise donc ces palettes comme des biocarburant. Cela a du sens économiquement, pour les entreprises suédoises, d’importer ce bois car il y a des subventions importantes pour le bois utilisé comme biocarburants.

A cause de l’avènement d’internet et la chute des ventes de journaux papiers, 10 usines québécoises de pâte à papier ont disparu ces dernières années. Les usines restantes (plusieurs dizaines) dans cette province doivent chercher un nouveau secteur de reconversion. L’une d’elles est sur le point d’utiliser la lignine, un des principaux composants du bois, qui peut être un substitut au pétrole lourd. Elle a un contrat de 15 ans avec HydroQuébec, la compagnie énergétique de la province, pour leur revendre ce substitut.

Au Québec et en CB (et à l’étranger, en Suède par exemple), on apprend donc à faire de l’énergie à partir des résidus de bois. Evidemment, la biomasse a encore du mal à exister face à l’hydraulique sur les marchés énergétiques, souvent à cause du transport qui est peu économique. Mais tandis que ce sont des raisons économiques qui poussent des usines québécoises à se tourner vers les bioénergies, la Colombie-Britannique a mis en place une taxe carbone à l’été 2009 (elle augmente et devrait atteindre les 30$/tonne de CO² d’ici 2012) pour inciter les entreprises à prendre en compte ces bioénergies. Plusieurs organisations se sont ainsi déjà volontairement converties aux bioénergies (principalement la biomasse).

Les gestionnaires des forêts comprennent d’autant mieux l’utilité des bioénergies que ces forêts sont directement affectées par les changements climatiques. Outre les nouvelles maladies, voici les principales causes de mortalité des arbres dans les forêts de Colombie-Britannique :
- le dendroctone du pin ponderosa (dont le nom postule dans la catégorie de l’expression la plus technique utilisée sur ce blog), petit insecte, type scarabée, qui a déjà ravagé des vastes étendues de pins dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Ces insectes sont de plus en plus nombreux à cause des changements climatiques car les températures ne sont pas assez basses durant les périodes de froid pour tuer et réguler la population de ces petites bêtes (c’est un problème très représentatif des changements climatiques, souvent utilisé à titre d’exemple) ;
- les feux de forêts, qui croissent eux aussi à cause du réchauffement climatique ;
- les changements climatiques (de plus en plus chaud et, en été, de plus en plus sec). La sécheresse tue les arbres.

Pendant que certains manifestent leur opinion de climato-sceptiques, d’autres essaient simplement de faire face aux problèmes...

A bientôt, Visez l’green, Ben

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