Dilemme : briquet ou allumettes

Déchets

Briquet : Ni le corps, en plastique, ni la tête, en acier, ne se recyclent. Cette opération « se justifie pour des produits en fin de vie présentant de gros potentiels en poids et en volume, ce qui n’est pas le cas des briquets qui sont petits et légers. C’est pourquoi aucune filière de recyclage n’existe à ce jour pour les prendre en charge », se dédouane Bic, le leader mondial, dans son rapport de développement durable. Et puisque « cela présente trop de risque de sécurité pour le consommateur », les briquets Bic ne se rechargent pas non plus. Les 5 millions d’unités produites chaque jour par la marque française finiront donc soit à l’incinérateur, soit dans la nature, où ils patienteront quelques décennies avant de disparaître.

Allumettes : Elles se désagrègent en six mois.

Fabrication

Briquet : Il faut 22 litres de pétrole brut pour produire le plastique de 2 500 Bic Slim. Les matières premières pèsent 84 % de l’empreinte environnementale du briquet, alors que sa fin de vie n’en représente que 0,5 %. Produit de l’industrie pétrochimique par excellence, le briquet ne peut prétendre à l’étiquette neutre en carbone.

Allumettes : Question matière, l’allumette est bien plus économe. Et si le bois utilisé provient d’exploitations forestières gérées durablement, c’est encore mieux. Il faudra tout de même se lever tôt pour trouver des boîtes estampillées Forest Stewardship Council (FSC) en France. Chez Flam’up, leader sur le marché hexagonal, on ne connaît même pas la signification de cette écocertification. Swedish Match, la plus grande compagnie mondiale d’allumettes, indique que près d’un million d’allumettes peuvent être fabriquées à partir d’un seul peuplier tremble. Donc si les 15 milliards de cigarettes grillées par jour dans le monde étaient enflammées avec des allumettes, ce sont 15 000 arbres qui partiraient en fumée dans le même temps. Avec des Bic Slim, cela représenterait 70 000 litres de pétrole brut fondus en plastique.

Toxicité

Briquet : Bien sûr, il ne faut pas sniffer le gaz. Sinon, RAS.

Allumettes : « Les allumettes vendues sur le marché français sont soumises à la norme européenne EN 1783 relative à leur sécurité », indique-t-on chez Flam’up. Celle-ci garantit notamment qu’elles ne contiennent pas de soufre, lequel est toxique. Mais les substances chimiques ne manquent pas dans sa formulation. La tige de pin ou de peuplier est d’abord traitée au phosphate d’ammonium, un retardateur de feu permettant d’éviter la poursuite de la combustion de l’allumette. Son extrémité est ensuite trempée dans un bain de paraffine puis dans une pâte, mélange de chlorate de potassium et de phosphore rouge, qui forme le bouton d’allumage.

Prix

Briquet : La philosophie de la marque emblématique du jetable est de concevoir « des produits avec le minimum de matière première pour une durée d’usage maximum ». Un Bic Maxi assure 3 000 allumages et vaut environ 1,50 euros.

Allumettes : Si vous êtes adroit, et en l’absence de vent, une allumette assure normalement un allumage. Il faut donc 12,5 boîtes de 240 allumettes pour égaler la performance d’un Bic Maxi. A raison de 40 centimes la boîte, elles reviennent trois fois plus cher. —

Le bilan de l’allumage

Le meilleur choix reste l’allumette. Préférez celles réalisées à partir de bois FSC (si vous les trouvez) et dont les boîtes sont fabriquées à partir de matériaux recyclés. Si vous êtes addict au briquet, passez au rechargeable, ça existe. Ou mieux : au briquet solaire, un petit miroir parabolique qui capture les rayons du soleil et les focalise sur un point central. Evidemment, cela interdit de s’en griller une la nuit.

Photo : Fia - Rue des archives