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30-07-2010
Mots clés
Environnement
Politique
France

Bisbilles dans des Calanques : quand la politique s’en mêle (3/3)

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Bisbilles dans des Calanques : quand la politique s'en mêle (3/3)
(Crédit photos : Julien Vinzent)
 
Un parc national aux portes d’une métropole de plus d’un million d’habitants ? C’est le défi que s’est lancé Marseille pour protéger ses calanques. Mais les élus locaux devront lâcher du lest pour que le projet voie le jour.
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Sur le papier, l’affaire est limpide : le parc national protégera les espèces rares, limitera la fréquentation, réduira nuisances sonores et visuelles. Mais sur le terrain, quand il faut définir des périmètres et trancher, ça se complique. Le cœur du parc, là où les contraintes seront les plus fortes, a déjà perdu deux calanques. La maire de Cassis, Danielle Million (UMP), s’est battue pour en sortir celle de Port-Miou. « Nous avons accepté la demande car cette calanque est très artificialisée et qu’elle pourrait servir de zone tampon entre le parc et l’espace urbain », justifie Lionel Royet-Perreault, chargé de la concertation à la communauté urbaine de Marseille.

Rivalités locales

Et quid du retrait des Goudes, mythique quartier au sud de Marseille ? Il s’agissait surtout de ne pas froisser le maire de la métropole, Jean-Claude Gaudin (UMP), dont l’approbation est indispensable à la création du parc... Et peut-être de compliquer un peu la tâche de Guy Teissier, président UMP du groupement d’intérêt public (GIP) des calanques qui pilote la concertation. Un homme qui convoite le poste de maire de Marseille. Sauf qu’à 71 ans - dont 15 à la tête de la cité phocéenne - , Jean-Claude Gaudin « ne s’interdit rien » pour 2014.

Le dossier des calanques est beaucoup plus politique qu’il n’y paraît. Dernier achoppement en date : le site détenu par le conseil général des Bouches-du-Rhône, géré par le rival PS de Jean-Claude Gaudin aux dernières municipales. « C’est un site classé qui n’a pas brûlé depuis 300 ans et qui possède une biodiversité très riche. Mais le conseil général nous oppose le fait qu’il est déjà un excellent gestionnaire… », grince Lionel Royer-Perreault, également bras droit de Guy Teissier.

Marseille contre Paris

Reste l’épineux choix du futur directeur du parc. Bien que dirigées par la majorité présidentielle, les quatre communes n’entendent pas voir l’État marcher sur leurs plates-bandes. Elles demandent donc avec insistance de pouvoir siéger au conseil d’administration qui nommera le nouveau patron du parc, ce qui n’est en théorie acquis que pour Marseille.« L’idée de voir un haut fonctionnaire diriger le parc est inacceptable », lançait il y a peu de temps Jean-Claude Gaudin dans le quotidien La Provence.

Les élus locaux craignent aussi un nouveau chef aux pouvoirs trop étendus, comme le prévoyait une première version de la charte. La deuxième mouture, présentée fin juin, a rectifié le tir. « Dans 90% des cas, c’est le conseil d’administration qui fixera les règlements. Ensuite sur les demandes de dérogation par exemple, c’est en effet le directeur qui décidera, en s’appuyant sur le cadre qu’on lui aura fixé », décrypte Lionel Royer-Perreault.

Tracts mensongers

Après 500 heures de réunions de concertation, le GIP a appris à désamorcer les polémiques. « J’ai l’impression que beaucoup de choses fausses se sont dites sur ce parc », déplorait la secrétaire d’État à l’Écologie Chantal Jouanno, lors d’une réunion houleuse mi-juillet. Un exemple ? Ce tract affirmant que « dans un état de droit, la liberté est la règle, l’interdit est l’exception. Dans un parc national, c’est l’interdit qui est la règle, et la liberté l’exception. » Rédigé en commun par le Collectif des amis de la rade, le Comité écologique de sauvegarde de La Ciotat et l’Association calanques marseillaises libres , il affirme qu’« avec ce parc, tout sera fortement restreint, payant ou interdit ». Logos barrés représentant la chasse, la plongée, la navigation, la pêche, la circulation en VTT, et même la marche à l’appui. Une « désinformation » difficile à enrayer pour Lionel Royer-Perreault : « Le problème, c’est que les gens se croisent, se parlent. Et on est à Marseille, les gens parlent beaucoup... »

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