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29-05-2008

"Paradoxalement, c’est une chance pour l’agriculture de demain"

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L'agronome Michel Griffon livre son point de vue sur la crise alimentaire actuelle. Interview.
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Des responsables des Nations unies, dont le directeur général de la FAO, fustigent la politique menée depuis vingt ans par les grands bailleurs de fonds. Pourquoi ? Depuis 1985, les politiques dites « d’ajustement structurel » du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ont très directement pénalisé la productivité agricole des pays en voie de développement. Ces politiques libérales visaient à accorder des prêts en échange de la suppression des barrières douanières et des subventions. C’est cette stratégie qui a fait plafonner les rendements et la production, en décourageant les investissements qui étaient indispensables. Jamais autant de pays pauvres n’ont été aussi dépendants des exportations des pays riches. Il existe aujourd’hui, notamment en Afrique, une déconnexion entre la croissance de la demande des populations urbaines et la faiblesse de l’offre des campagnes.

Les subventions agricoles maintenues par les pays du Nord ne sont-elles pas également en cause ? Les subventions américaines et, en Europe, la Politique agricole commune ont eu pour effet de maintenir des prix agricoles bas, décourageant la nécessaire hausse de la production dans les pays pauvres.

Sauf que maintenant, les denrées agricoles sont devenues chères. Ce nouveau régime des prix n’est-il pas une opportunité ? Je le crois. Le système alimentaire mondial se trouve face à la première très grande crise systémique de la mondialisation. La hausse actuelle des prix va augmenter les revenus de l’agriculture. Il faut saisir cette occasion de relancer les investissements publics et d’améliorer la productivité des pays pauvres. Ces derniers vont enfin pouvoir rattraper leur retard. L’argent gagné aujourd’hui doit profiter aux investissements que les politiques d’ajustement structurel ont empêché pendant deux décennies. Car il ne faut pas perdre de vue le défi à long terme. Il faut doubler la production agricole d’ici à 2050 pour faire face à la demande future, et ceci sans dégrader encore davantage l’environnement. —

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Chargé de la prospective et du lobbying au Shift Project, think tank de la transition carbone, et blogueur invité du Monde

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