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27-03-2008
Mots clés
Développement Durable
France

Total raffole de son pétrole

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De son propre aveu, il y a une expression que Jean-Michel Gires aime bien : « les douze travaux d’Hercule ». De son propre aveu toujours, le tout est de savoir s’il en est au deuxième ou au troisième. La tâche est certes de taille pour le directeur du Développement durable de Total débauché, en 2002, de son poste de directeur des activités au Venezuela, par un Thierry Desmarest qui cherchait quelqu’un de « suffisamment légitime au sein du groupe pour attaquer des sujets pas simples qui allaient franchement nous interpeller et être débattus visà- vis de l’extérieur, quelqu’un qui n’ait pas froid aux yeux non plus », se rappelle Jean-Michel Gires. A la tête d’une direction de 21 personnes pour 95 000 salariés, ce qui en fait l’un des plus grosses du CAC 40, l’homme estime avoir, en cinq ans, surtout « appris à mieux formuler les réponses de Total face aux défis du développement durable ».

Trois ans après la catastrophe de l’Erika et un an à peine après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, le goudron collait en effet aux semelles du pétrolier. Soucieux de reverdir son image, le groupe avait alors lancé une campagne de publicité intitulée « Pour vous, notre énergie est inépuisable », montrant notamment des éoliennes, et épinglée par le regroupement d’ONG Alliance pour la planète. En 2006, Total aurait investi près de 25 millions d’euros dans le monde pour afficher ce nouveau positionnement. Un chiffre à comparer avec ses investissements dans les énergies renouvelables, estimés par l’ONG les Amis de la terre à quelques dizaines de millions d’euros. « On va bientôt s’approcher de quelque chose à trois chiffres significatifs, répond prudemment Jean-Michel Gires. C’est encore assez modeste, mais ça se développe extrêmement rapidement. » Pas question pour autant pour le directeur Développement durable, plus réaliste que les campagnes publicitaires, de faire passer son métier de pétrolier pour celui d’énergéticien. « Le groupe est avant tout un groupe d’hydrocarbures et il va le rester pendant un certain nombre d’années, le temps que les énergies renouvelables trouvent leur rythme de croissance et acquièrent des tailles significatives » , assène-t-il.

Ruée vers les « extra-lourds »

Le 13 février, le groupe annonçait un bénéfice 2007 de plus de 12 milliards d’euros et une croissance de sa production d’hydrocarbures de 1,5 %. Christophe de Margerie, directeur général, le souligne dans l’ouverture du rapport développement durable 2006 : la consommation de combustibles fossiles devrait, selon les experts, être dans vingt-cinq ans de 20 % à 50 % supérieure à celle d’aujourd’hui. Et, à l’heure où le pétrole conventionnel disponible devient perle rare, l’entreprise investit donc dans des exploitations plus difficiles, fortement critiquées par les ONG, comme les sables bitumineux de l’Athabasca au Canada. Des hydrocarbures appelés « extra-lourds », « dont l’extraction produit trois fois plus d’émission de gaz à effet de serre que l’exploitation d’un pétrole de bonne qualité », selon l’ONG Les Amis de la Terre. Jean-Michel Gires, responsable jusqu’à son arrivée à ce poste, d’un projet similaire, Sincor, au Venezuela, connaît bien ce genre de bitume : « L’état de l’art sur les technologies qu’on est amené à utiliser dans cette première phase n’est pas aussi catastrophique que ce qu’on évoque. Le pétrole étant plus visqueux, il faut dépenser plus d’énergie pour le sortir du sol et le transformer. Mais nous menons un gros travail de recherche pour trouver des procédés plus performants au niveau environnemental. Cependant, rien n’est gratuit, l’ empreinte environnementale de ce type de production n’est pas nulle. »


FICHE D’IDENTITE

SECTEUR : raffinage, distribution, chimie de base, exploitation d’hydrocarbures. CHIFFRE D’AFFAIRES (2007) : 158,7 milliards d’euros. BEnEfice : 12,2 milliards d’euros. IMPLANTATION :130 pays. NOMBRE DE SALARIES : 95 000. CELLULE DEVELOPPEMENT DURABLE : 21 personnes. GAZ A EFFET DE SERRE (émissions) : 57,8 millions tonnes equivalent CO2/an. Rejets d’hydrocarbures :1 476 tonnes par an. Déversements acciden tels d’hydrocarbure : 1 640 m3. AUTOEVALUATION « VERTE » : refuse de s’attribuer une note.

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