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27-03-2008
Mots clés
Développement Durable
France

Michelin fignole sa technique

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Quand on lui demande si la création de la Tata, la petite cylindrée indienne à 1 700 euros pièce, est une bonne nouvelle pour la planète, Jacques Toraille, directeur de la Performance et de la Responsabilité chez Michelin, hésite à s’emballer. Le fabricant de pneus estime que le parc de véhicules routiers mondial devrait doubler à l’horizon 2030, passant de 800 millions à 1,6 milliard de véhicules. Une excellente nouvelle version performance économique. Un vaste champ de caoutchouc version responsabilité environnementale.

Car, si du côté des usines, les objectifs en matière de développement durable sont facilement chiffrables – 7 % d’économies d’énergie entre 2005 et 2011, et 10 % de réduction des émissions de CO2 sur la même période –, la mesure de la responsabilité indirecte du fabricant est plus floue. Michelin a calculé que la part du pneu dans la consommation de carburant, et donc des émissions de CO2 associées, est de 20 % pour une voiture et de 35 % pour un poids lourd. C’est ce petit tiers de responsabilité qui figure dans la ligne de mire de Jacques Toraille. Son arme : une gamme de pneus technologiquement très performants, offrant une résistance au roulement plus faible et donc participant à une réduction de la consommation de carburant.

Lancé en 1992, le « Pneu vert » en est à sa quatrième génération : « energy saver » a été présenté l’automne dernier. En 2006, trois pneus de tourisme sur quatre vendus par le manufacturier en Europe et deux sur trois dans le monde étaient « verts ». Michelin estime que si les 220 millions de voitures du parc européen en étaient équipées, contre la moitié seulement aujourd’hui, le gain annuel serait d’environ 3 milliards de litres de carburant, soit 7,5 millions de tonnes de CO2 épargnées. Mais Jacques Toraille joue la prudence : « On ne met pas au point tous les jours une innovation comme celle de 1992 ! On peut cependant encore faire baisser de 25 % le coefficient de résistance au roulement dans les dix ans à venir. » L’entreprise investit 3,6 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et développement, soit un peu plus de 570 millions d’euros en 2007.

Ne plus vendre du pneu mais l’usage du pneu

Jacques Toraille préfère regarder le phénomène avec franchise : à plus de 100 dollars le baril de pétrole, les clients sont avant tout sensibles aux avantages économiques de ces performances technologiques. Et l’entreprise s’en sert, notamment pour attirer ceux dont la facture de carburant est un sujet hautement sensible : les conducteurs de poids lourds. L’une des pistes explorées dans ce domaine est une petite révolution économique : ne pas vendre le pneu mais l’usage du pneu. En gros, Michelin équipe un véhicule avec ses gommes, s’occupe de les entretenir, de les regonfler, de les réparer, de les changer et facture ce service chaque mois au nombre de kilomètres parcourus. « C’est ce qu’on appelle une économie de fonctionnalité. Le gros avantage dans une perspective de développement durable, c’est que notre propre intérêt est aussi que le pneu dure le plus longtemps possible. Car plus le pneu va durer, plus le prix de revient au kilomètre va baisser et plus l’entreprise va gagner de l’argent. C’est un modèle dans lequel la durée de vie du produit apporte un plus au fabricant du produit », se félicite Jacques Toraille. Michelin s’enorgueillit des 300 000 poids lourds passés sous ce type de contrat et tente d’approcher les flottes de location des commerciaux d’entreprises. Son directeur du Développement durable rappelle, lui, que, selon son mode de conduite, on peut facilement gagner un litre au cent kilomètres !

FICHE D’IDENTITE

SECTEUR : pneumatiques. CHIFFRE D’AFFAIRES (2007) : 16,867 milliards d’euros. BEnEfice : 774 millions d’euros. NOMBRE DE SALARIES : 120 000. CELLULE DEVELOPPEMENT DURABLE. : 5 personnes. PRODUCTION : 190 millions de pneus. EAU (consommation) : 14,9 m3 par tonne de produit fini. ENERGIE (consommation) : 17,2 GJ par tonne de produit fini. CO2 (émissions) : 1,48 tonne par tonne de produit fini. AUTOEVALUATION « VERTE » : 7 à 8/10.

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