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27-03-2008
Mots clés
Développement Durable
France

Lafarge dissèque son béton

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Vous êtes directeur du Développement durable et des Affaires publiques. Pourquoi cette double casquette ?

Olivier Luneau : C’est pour s’assurer que nos activités de lobby soient en ligne avec ce qu’on dit vouloir faire en matière de développement durable. Lafarge doit être probablement l’une des seules boîtes du CAC 40 à afficher ses positions publiques sur son site. On s’assure ainsi que je ne fais pas un écart absolument impossible à tenir. Tous les patrons d’unités dans le monde ont le CO2 sur leur radar !

Lafarge a annoncé des objectifs de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre par tonne de ciment d’ici à 2010. Où en êtes-vous ?

On va y arriver ! Nous en sommes à 16 %, soit encore 4 points à gagner en trois ans. Mais les pays émergents dans lesquels nous sommes implantés sont dans une croissance extrêmement rapide. Dans ces régions, on ne peut pas avoir d’engagement en matière absolue. D’abord parce qu’on continue à faire des acquisitions et à construire des usines, mais aussi parce que la demande est forte. Les vingt usines achetées en Chine sont en mauvais état et je peux vous dire que ça pèse sur nos performances environnementales ! Nous allons les moderniser, mais en attendant, on est transparents : on intègre leur impact environnemental.

Depuis 2000, vous avez signé un partenariat avec l’ONG WWF. Peu d’entreprises acceptent de travailler sur leur terrain avec des experts extérieurs. Mais le fait de rémunérer l’organisation peut semer le doute sur la validité de son expertise...

C’est un partenariat de travail. Face à nos ingénieurs, le WWF aligne une série d’experts, très bons. Ils nous aident à progresser dans les domaines définis dans l’accord cadre : CO2, réhabilitation de carrière, biodiversité. Les discussions sont animées, et ce type de relation est risqué. Mais nous considérons que le WWF nous fait progresser plus vite que si nous restions seuls. Et plus vite que nos concurents. En matière de CO2, nous avons été les premiers de notre industrie à prendre un engagement volontaire de réduction. Aujourd’hui, 17 autres grands cimentiers mondiaux se sont engagés dans la même voie, avec une date de départ, un pourcentage de réduction et une date d’arrivée. Le WWF risque peut-être sa crédibilité, mais le résultat vaut le coup.

En Bretagne, un collectif d’associations s’oppose à votre projet d’extraction de sable au large du Morbihan. Comment réagissezvous à ce conflit ?

Le contexte est important. En Bretagne, il n’y a plus que six ans de réserves de sable exploitable sur terre. Or, c’est la région dans laquelle le niveau de consommation des matériaux pour les constructions est aujourd’hui le plus élevé. Si on fait venir du sable d’autres régions françaises, cela pourrait représenter 1 000 camions par jour, soit un désastre environnemental. Nous avons donc demandé un permis exclusif de recherche, valable jusqu’en 2009, afin de mener des études et de déposer, éventuellement, une demande de concession pour extraire des granulats marins. Pour l’instant, nous avons pris 50 kilos de sable pour en analyser les propriétés et des experts évaluent les conséquences de ce projet sur l’environnement. Bruno Lafont, le pédégé, a assuré que si ce projet représentait un quelconque risque pour l’environnement, il l’arrêterait.


FICHE D’IDENTITE

SECTEUR : ciment, granulats, béton. CHIFFRE D’AFFAIRES (2007) : 17,614 milliards d’euros. BEnEfice : 2,156 milliards d’euros. IMPLANTATION : 70 pays. NOMBRE DE SALARIES : 71 000. CELLULE DEVELOPPEMENT DURABLE. : 8 personnes. CO2 (EMISSIONS) : 93,5 millions de tonnes. EAU : 355 litres par tonne de ciment, pour 143 millions de tonnes produites. Investissements (environnement et sécurité) : 148 millions d’euros. AUTOEVALUATION « VERTE » : 5/10.

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