S’il y a des raisons d’espérer sur le front du climat, quelles sont-elles ?
Hubert Reeves : La prise de conscience des problèmes est manifeste. Savoir est la première étape. Certes, il ne faut pas en rester là. Mais il existe déjà des initiatives dont les résultats sont prometteurs. Les pionniers de l’agriculture biologique ont réussi à mettre au point des techniques culturales intéressantes. Démonstration est faite qu’une alternative existe. L’être humain possède d’immenses capacités. Il l’a prouvé en art et en sciences. L’espoir existe.
Les choses semblent se mettre timidement en place, mais avons-nous encore le temps ?
Hubert Reeves : Effectivement, la mise en place est lente mais qu’est-ce qu’une décennie au regard de l’histoire de l’Humanité ? Tout ce qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’enrayer la perte de biodiversité sera bénéfique pour les générations futures. Les générations actuelles auront, en outre, le sentiment de faire ce qu’il faut pour réduire les conséquences prévisibles des erreurs – souvent involontaires – du passé.
Sur quoi peut-on fonder notre espoir ?
Hubert Reeves : La capacité de l’Homme à surmonter l’adversité ? La science ? Les politiques publiques ? Les industriels ? Le génie humain est tel que si les chercheurs sont mobilisés, ils sauront mettre au point – on peut l’espérer – des technologies capables de stocker l’énergie éolienne par exemple. La recherche doit bénéficier de crédits et la coopération internationale être un objectif. En attendant, tout le monde doit, en fonction de sa place dans la société, participer quotidiennement à ce défi vital pour notre espèce. Chacun à sa mesure. Les élus, les industriels et chacun d’entre nous.
Hubert Reeves, 75 ans, astrophysicien, ancien directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique, président de la Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage.
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