"Niveau 3"

C’est un rapport dont les autorités chinoises n’ont pas tellement envie d’entendre parler. Et pour cela, elles ont trouvé un moyen radical : elles ont refusé de le publier. Mais l’enquête, menée en 2003 par la très officielle Agence de protection de l’environnement, est tout de même parvenue aux oreilles de la presse. Ce qu’elle dit est terrible : près de 400000 Chinois décèdent chaque année à cause de la pollution de l’air. L’équivalent de la population de Strasbourg et toute son agglomération qui disparaissent tous les ans à cause des fumées toxiques des centrales à charbon et de l’explosion du parc automobile !

Et encore, comme l’avoue un responsable de l’Agence à l’AFP, "c’est un chiffre prudent. Le vrai chiffre pourrait être plus élevé". Le rapport enfonce le clou en indiquant qu’un tiers des habitants des villes chinoises évolue dans un environnement pollué au niveau 2, c’est-à-dire "dangereux pour la santé". Et 116 millions de personnes (presque deux fois la France !) respireraient même une pollution de niveau 3, "très dangereuse" pour leur métabolisme.

Mais Pékin, qui multiplie les déclarations volontaires en matière d’environnement, n’a pas vraiment envie de gâcher son "miracle" économique par des considérations écolos un poil rabat-joie. On a le sens de la fête ou on ne l’a pas.