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Mon camion carbure à la flotte

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Mettre les poids lourds sur des bateaux pour soulager le trafic terrestre. Telle est l'idée défendue par la Commission européenne et la France. Problème : ça coûte cher et la météo n'est pas favorable.
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Les riverains du tunnel de Chamonix et les ours du Somport (Pyrénées) ne diront pas le contraire : les axes transfrontaliers sont saturées de camions. Chaque jour, 7500 poids lourds franchissent la frontière espagnole à Biriatou (Pays Basque). Et le trafic grimpe de 7% par an sur les seules autoroutes aquitaines, par exemple. Devant la congestion de la circulation (donc du commerce) qui se profile, et face à l’impact environnemental de tels cortèges diesel, la Commission européenne finance depuis quelques années les modes de transport alternatifs, parmi lesquels le "merroutage". Mettons les camions sur des bateaux, et vogue la galère !

Le cabotage, version moderne

Comment remettre à flot ce bon vieux cabotage, plus cher et franchement moins flexible que les transporteurs routiers ? En traçant des "autoroutes de la mer", répondent deux rapports. Celui du commissaire européen Van Miert, qui voit quatre liaisons de ce genre réalisables en Europe. Et celui sur le cabotage du sénateur de Charente-maritime Henri de Richemont. Paru l’an dernier, ce dernier propose une ligne "transgascogne", de Nantes-La Rochelle à Bilbao : "L’autoroute maritime doit être une vraie alternative à l’autoroute terrestre", prévient Michel Quimbert, président du Port autonome de Nantes-Saint Nazaire. "Elle n’a rien à voir avec le cabotage : pour embarquer 3500 véhicules par jour, il faut une forte cadence, des départs toutes les 5-6 heures, des navires et des terminaux adaptés, des démarches administratives simplifiées avec des cartes électroniques, comme il en existe entre Dublin et Liverpool."
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Crédit : port autonome de Nantes Saint-Nazaire.

85 centimes le kilomètre

Dans un premier temps, le port avait chiffré les investissements nécessaires à 320 millions d’euros, "le prix le 50 km d’autoroutes", souligne Michel Quimbert. "Mais ce serait une infrastructure à laquelle on demande de répondre à un problème écologique et politique, pas d’assurer une rentabilité à court terme." Des investissements publics sont donc indispensables pour lancer le projet, même si ses promoteurs jugent la liaison rapidement compétitive. Avec un taux de remplissage de 70%, la Chambre du commerce et de l’industrie de La Rochelle évalue à 380 euros le coût d’une traversée vers Bilbao, contre 446 euros par la route (0,85 euro/km).

Météo peu favorable

Emballé, le dernier conseil interministériel de la mer s’est engagé à mener ce projet à bon port d’ici 2006. Les gouvernements français et espagnols devaient faire dès cet été des propositions à la Commission européenne. Elles sont pour l’instant suspendues à la première étude de faisabilité, menée par le cabinet Catram et pas encore divulguée. Le projet serait-il beaucoup trop cher ? Michel Quimbert, qui affirme ne rien connaître de ses conclusions, considère en tous cas qu’il faudrait plutôt tabler sur un coût de 500 millions. Pas sûr qu’en ces périodes de vaches maigres le gouvernement s’engage sur une opération houleuse.

Premier échec

Rien ne garantit en effet l’adhésion des transporteurs routiers, comme l’illustre l’échec de l’ouverture d’une ligne entre Fos et Savone (Italie). Les explications d’un promoteur du projet, Alain Cousin, président de la Société des Autoroutes Maritimes du Sud (une association d’armateurs) : "Nous pariions sur un renchérissement de la route lié aux prix des péages et du combustible, et à des contrôles plus stricts, notamment pour le transport des matières dangereuses, après l’accident du tunnel du Mont Blanc. La concurrence entre transporteurs italiens et ceux des pays de l’Est fait au contraire baisser les prix. Alors que notre projet prévoyait un départ quotidien dans chaque sens, le minimum souhaité par notre clientèle potentielle, elle ne nous a finalement pas assuré d’un "fonds de cale" suffisant pour éviter un déficit d’exploitation." Il est vrai aussi que le temps de transport restait deux fois plus long par mer que par terre, alors qu’il est équivalent pour la ligne Bilbao-Nantes.

Dossier politique

Si l’on en croit Jean-François Duranton, chef du service transports de marchandises de la région Aquitaine, le puissant lobby des transporteurs routiers pourrait également peser lourd dans la décision du gouvernement espagnol de soutenir (ou pas) la liaison "transgascogne". Or les projets de réseaux Réseaux Trans-européens doivent être portés par au moins deux Etats pour obtenir les financements de l’Union (20% du total). Soucieux de doper leurs activités - il y aurait 1000 emplois à la clé à Saint Nazaire - les ports français attendent avec impatience la position française sur un dossier finalement très politique.
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