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Lutte contre les algues vertes : les éleveurs indispensables

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Lutte contre les algues vertes : les éleveurs indispensables
(Crédit photo : KatJaTo - flickr)
 
Face à la querelle entre le monde scientifique et la profession agricole, un rapport réaffirme le lien entre élevage intensif et recrudescence des marées vertes.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Les premières vraies chaleurs arrivent et les flots de touristes ne vont pas tarder à débouler sur les plages bretonnes. Entre la bronzette et la pêche au bigorneau, la baignade en algues vertes s’impose. Dès la fin du printemps, les ulves inondent les baies de l’Ouest. Un rituel depuis une cinquantaine d’années.

Dans son bilan des connaissances scientifiques sur les causes de prolifération des macroalgues vertes, les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture réaffirment que le phénomène « ne pourra être enrayé sans réduction des apports azotés liés aux activités agricoles » .

Une algue verte nitrophile

On savait déjà que ces végétaux marins, naturellement présents dans l’écosystème côtier, s’échouent sur les plages dès que les températures grimpent. Mais uniquement dans les baies fermées et dans les eaux ensoleillées et peu profondes. Et bien sûr, si le nutriment nécessaire à la plante, l’azote, est présent : l’algue verte est nitrophile.

Or, le rapport explique qu’« aucun des facteurs physiques – biologiques et écologiques – n’a connu d’évolution marquée pouvant expliquer de telles proliférations ». Il faut donc regarder du côté des facteurs chimiques. Or, l’azote et le phosphore, introduits par la main de l’homme dans le milieu marin ont - comme par hasard - « augmenté de façon considérable à partir des années 1960 ». En effet, en 1971 par exemple, le taux de nitrates dans les eaux douces allant à la mer s’élevait à 11 mg/l avant de culminer à 38 mg/l en 1981. Or, l’étude observe sur cette période un boom de l’élevage en Bretagne. Elle conclut donc « qu’une réduction des apports d’azote liés aux activités agricoles et d’élevage sera l’objectif le plus adéquat pour parvenir à limiter les proliférations d’ulves. »

En finir avec le déni des expertises scientifiques

Sauf que voilà, le lien entre agriculture intensive et marées vertes n’est pas nouveau. Les auteurs ont voulu « apporter une analyse critique des arguments de la contestation du rôle des nitrates agricoles ». Il rappellent que « la mise en œuvre du Plan d’action gouvernemental algues vertes en Bretagne est perturbée par une campagne de remise en cause des fondements scientifiques. »

Une contestation qui « traduit l’inquiétude de la profession agricole directement mobilisée par les mesures correctrices du plan ». Non pas que les Bretons soient d’irréductibles protestataires, mais presque. En novembre dernier, la Chambre d’agriculture du Finistère avait clairement marqué son refus du Plan gouvernemental, estimant que les objectifs de réduction des flux d’azote « n’intègrent pas l’impératif de maintien de l’activité agricole ». Mais aux yeux des autorités, « il est nécessaire de lancer des études prospectives pour faire évoluer le modèle breton ». Car le ramassage des algues ne suffit pas, il faut couper la source de leur alimentation, l’azote. Et donc réduire l’apport de fertilisants des élevages, notamment porcins et bovins.

Le rapport persiste : cette analyse « confirme le bien-fondé du Plan d’action gouvernemental ». Engagées en 2010, les mesures visent à réduire de 30% au moins les flux de nitrates à l’horizon 2015 dans huit baies prioritaires de Bretagne.


En chiffres

  • Jusque dans les années 1970, le taux de nitrates dans les rivières bretonnes était de 15 à 20 mg/litre en moyenne. En 2001, un tiers des rivières bretonnes avaient dépassé le niveau autorisé pour l’eau potable, soit 50 mg/l
  • Entre 40 000 et 70 000 m3 d’algues vertes s’échouent chaque année sur le littoral breton, essentiellement des Côtes-d’Armor et du Finistère
  • Coût du ramassage : 300 à 500 000 euros par an, pris en charge par les communes et les conseils généraux des Côtes-d’Armor et du Finistère

Sources : Ministère de l’Ecologie

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Née au bout de la Loire, un pied dans l’Atlantique, l’autre embourbé dans la terre, elle s’intéresse aux piafs et aux hortensias, observe ses voisins paysans et leurs élevages bovins. Elle enrage devant les marées noires. Licenciée en lettres, elle sort diplômée de l’Institut pratique du journalisme de Paris en avril 2012. Elle scrute les passerelles qui lient les hommes à leurs terres. Parce que raconter la planète, c’est écrire au-delà des pommes bio et du recyclage de papier.

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  • De la fumée pour masquer des abus d’autorité pour faire obstacle à l’application de la Loi ; la directive nitrate a été adoptée en 1991 parce qu’il était scientifiquement admis que les nitrates (et phosphates en eaux douces) étaient le facteur limitant de la croissance ;
    il suffisait d’aller voir sur le site OSPAR, pour avoir des réponses SCIENTIFIQUEMENT VALIDEES DEPUIS DES ANNEES,
    les études d’impacts ne valent rien,
    les programmes ne sont pas évalués par contournement contractuel du droit de l’UE,
    avec le plein accord de beaucoup d’élus locaux pour vendre un plan algues vertes incertain à Bruxelles ,
    la justice est paralysée par des parquets non indépendant sur les affaires sensibles et c’en est une, et à la connaissance publique du moins, n’agissent pas même sur le fondement de l’article 216 du code pénal par exemple, pour pollution par émissions de substances dangereuses délaissées volontairement dans l’environnement et relevant des directives déchets ;
    la non conformité au droit de l’UE des opérations financées par l’UE qui en résulte, peut fonder un mésusage colossal des budgets publics ou pour non application du principe pollueur payeur.
    A l’heure où il est question de relance par mobilisation renforcée des fonds structurels (et des financements de la BEI) sur des enjeux stratégiques,
    la condition sine qua non de la réussite de la négociation avec l’Allemagne, et du projet en question, est la remise à niveau /
    des filières d’instructions administratives et financières,
    de contrôle opérationnel et financier,
    de sanction judiciaire
    y compris des autorités - voir convention des Nations Unies contre la corruption, convention d’Aarhus, Réglements d’emplois des fonds structurels, antifraudes ou règles et normes de la CCUE)
    Les chambres d’agriculture établissements publics font la loi et n’ont pas été remises à leur place,
    notamment au moyen de leur rappel à l’ordre en tant qu’établissements publics par les autorités de tutelles, et leur contournement par l’allocation des moyens d’action hors leur réseau.

    La seule solution, oui la seule, est /
    que la nouvelle ministre de la justice donne des directives énergiques de politique pénale aux parquets pour que soit réintégré l’Etat de droit, au vu des exigences du droit de l’UE, que très vite les enquêtes bloquées ou insuffisantes soit relancées ou engagées et étendues, à la lumière des attendus de l’arrêt de la CAA de Nantes du 01 11 2009, mettant clairement en évidence l’abus de pouvoir constitué par la cogestion agricole et la carence fautive des autorités de l’Etat. ;

    si elle ne le fait pas son budget va encore en prendre un gros coup, comme dans l’affaire poisson sous taille en 2005 où la collusion politique et de l’encadrement administratif sectoriel de la direction des pêches (ministère de l’agriculture) avaient coûté très chers aux ministère de l’intérieur, à la gendarmerie et au ministère de la justice lui même ; d’ailleurs la pêche est un autre secteur où la conformité des autorisations d’opération au droit de l’environnement de l’UE laisse à désirer - comme pour la conchyliculture, donc pour le même motif la régularité et la conformité de l’emploi des fonds de l’UE ; c’est mécanique. sur un mécanismes analogue, plus grossier.

    Et qui payera les amendes de l’impunité du fait d’une justice paralysée ? Le contribuable, caisse d’assurance de l’impéritie de la gestion sectorielle. ? Alors que tout le monde sait que du roi à ses valets (de chambre donc) tout le monde est nu.Avant de partir l’ancien régime a encore renforcé le pouvoir des procureurs au détriment des juges d’instructions et de la possibilité de saisir directement le doyen des juges d’instruction. La chape de plomb organisée et entretenue sciemment a imposé un silence avec parfois des violences très graves contre les personnes et qui doit être brisé ; le vrai changement ? Une opération main propre avec de vrais pendus : c’est un enjeu de démocratie de bonne administration de la justice, de droit fondamental à un environnement sain, de bonne administration des deniers publics, avec un front national très présent en Bretagne ça commence par un nettoyage et une mise à niveaux des circuits défaillants

    31.05 à 06h33 - Répondre - Alerter
  • La solution est pourtant le dossier principal du TerraEco de ce mois-ci :-)

    La prochaine fois que vous dégusterez du jambon, lardon, bacon, et autres Knacki balls, vous pourrez être un petit peu fier d’avoir contribué, à votre mesure, à ce superbe tapis d’algues vertes…

    30.05 à 20h35 - Répondre - Alerter
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