"Les extra-terrestres existent. Ils nous ont laissé plantoïde". Voilà ce qu’on pouvait lire en fronton du stand de l’agronome Philippe Ouaki di Giorno, lors du salon international des techniques de production horticole (Hortimat), en 1991. A l’époque de sa présentation, "cette nouvelle sorte de clonage" avait effrayé le jury : grâce à ce procédé, son inventeur Philippe Ouaki di Giorno - PODG pour les intimes - devenait capable de reproduire trait pour trait un grand nombre de végétaux. Son clin d’œil aux humanoïdes n’empêcha d’ailleurs pas le jeune chercheur de remporter le coup de chapeau du jury.
Des greens du Moyen-Orient aux jardins du Maroc
- La société Polyter s’est tout d’abord lancée dans le paysagisme. (DR)
Cette première reconnaissance acquise, PODG a poursuivi son travail pour améliorer, puis commercialiser sa trouvaille. Exploitant ses connaissances en marketing, il s’est d’abord attaqué aux marchés les plus porteurs : les greens de golf des émirs d’Arabie, les jardins royaux du Maroc ou encore le jardin du Luxembourg à Paris. En 1997 et 1998, il a même participé au festival des fleurs d’Eurodisney. Sa découverte, rebaptisée Polyter, lui a permis d’élever en quelques mois des arbres qui poussent habituellement en 30 ans. Des topiaires - sortes de statues végétales - de plus de 3 mètres de haut sont ainsi sorties de terre en seulement trois mois. Record - très sérieux - battu pour un hippopotame... en tutu, qui aurait dû pousser en cinquante ans.
Le péril vert
Ces contrats ont attiré l’attention des grands groupes. Une société hollandaise, dont il préfère taire le nom, lui aurait proposé une somme astronomique pour racheter son brevet. Mais Philippe Ouaki di Giorno dit avoir résisté à la tentation. "Les chercheurs ne peuvent pas s’associer avec des grands groupes car ils n’ont pas d’éthique", assène-t-il. Son refus aurait cependant failli lui coûter la vie, raconte-t-il. Il aurait même du prendre des gardes du corps pour échapper aux sbires lancés à ses trousses par une multinationale. Invérifiable.Dopant pour jardiniers amateurs
L’entreprise est donc restée artisanale. Le chiffre d’affaires aussi : 100000 euros. Et le chercheur a continué d’élaborer sa recette lui-même, dans le secret. Mais aujourd’hui, PODG est en quête de notoriété et souhaite transformer sa société en grand groupe, doté de partenaires à travers le monde. Il a donc décidé de vendre Polyter au grand public. La trouvaille se monnaie 7,45 euros les 40 grammes dans les rayons de plusieurs grandes surfaces spécialisées en jardinerie. Un tarif peu enclin à doper les ventes.- Reverdir le désert : le rêve de Philippe Ouaki di Giorno. (DR)
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