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10-02-2010
Mots clés
Biodiversité
Chine

Le Tigre, bientôt réduit aux signes du zodiaque ?

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Le Tigre, bientôt réduit aux signes du zodiaque ?
 
Alors que le Tigre s'apprête à remplacer le Bœuf dans le cycle chinois du zodiaque, les associations de protection des animaux tirent plus que jamais la sonnette d'alarme. En 12 ans, la population mondiale de tigres sauvages a diminué de moitié, et la Chine fait partie des pays les plus touchés.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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A mesure que le Nouvel an chinois se rapproche, des tigres apparaissent dans le paysage : en papiers découpés, en porte-clés, en pendentif, etc. Le tigre sauvage lui, ne s’est jamais si mal porté. « Aujourd’hui, la Chine compterait moins de 50 tigres sauvages », estime Xie an, directrice de la Wildlife Conservation Society pour la Chine. Et de les énumérer : 15 tigres du Bengale au Tibet, 10 tigres d’Indochine dans le sud-ouest, et 20 tigres de Sibérie dans le nord-est. En Asie, trois sous-espèces ont déjà disparu depuis les années 1940, et le tigre de Chine méridionale, déclaré "nuisible" par Mao, n’a pas été aperçu depuis 25 ans. Par ailleurs, les tigres ne vivent plus que sur 7% de leur surface d’habitat originale, selon le Fonds international pour la protection des animaux.

Menacé de toutes parts

Qu’est-il donc arrivé au tigre ? "Persécuté, empoisonné, pris dans des pièges, abattu ou forcé de quitter son habitat naturel" résume Mike Baltzer, de l’organisation WWF, qui vient de publier une carte sur le sujet. Sans parler des conséquences, déjà présentes, du changement climatique, les ONG recensent trois menaces pesant sur le tigre sauvage. Victime de l’urbanisation, de la déforestation, de la disparition des proies (cerfs, sangliers...) ou encore de la fragmentation croissante des espaces naturels, son espace vital tend à se réduire comme peau de chagrin. « Pour vivre, un tigre a besoin de 50 000 à 70 000 ha. Or en Chine, les habitats sont de plus en plus fragmentés et il n’existe pas encore de corridors ni de zones tampon », souligne Carter Brandon, coordinateur chargé de l’Environnement au bureau de la Banque mondiale à Pékin.

Seconde menace : le braconnage et le marché noir, qui ne cessent de se développer en Asie, faute d’une application efficace des lois, et malgré l’interdiction chinoise adoptée en 1993 de vendre ou d’acheter des produits dérivés du tigre. Alors que la peau du tigre est en effet très prisée pour orner les tuniques tibétaines (chubas), ses os sont toujours utilisés pour des cataplasmes en médecine chinoise. Les Chinois attribuent traditionnellement à ces produits dérivés des vertus miraculeuses (lutte contre l’arthrite, performances sexuelles, etc). Avant 1993, le marché de la médecine basée sur les os de tigre était ainsi estimé à 12.4 millions de dollars par an, rapporte le World Watch Institute. En 2008, une peau de tigre sauvage se vendait dans les 10 000 $, tandis que dents, griffes, moustaches ou os pouvaient atteindre plusieurs milliers de dollars. La dernière menace pour le tigre est l’homme lui-même. « En Chine, on assiste à des conflits entre l’homme et l’animal lorsque les éleveurs installent leur bétail près de forêts où vivent des tigres », explique Xie Yan.

Tigres captifs

Alors que le tigre sauvage est plutôt mal en point, le tigre captif, lui, fleurit. La Chine compterait près de 6 000 spécimens élevés en captivité, et leur capacité de reproduction est forte. Lancé dans les années 1960, ce programme était destiné au départ à préserver les tigres sauvages. Dans les années 1980, le gouvernement envisageait de réintroduire ces tigres d’élevage dans leur milieu naturel. Mais cette politique s’est révélée être un échec : non seulement les tigres captifs n’ont pas été élevés de sorte qu’ils auraient pu être réintroduits sans problème dans la nature, mais les propriétaires de fermes font aujourd’hui pression pour une levée de l’interdiction sur le commerce. Une fois leurs tigres morts, peaux et os deviendraient monnayables. Mais pour les défenseurs du tigre au contraire, rétablir le commerce de produits dérivés de tigres élevés en captivité aurait l’effet inverse. Les vendeurs d’os pourrait en effet se fournir directement dans la nature, ce qui leur reviendrait près de 250 fois moins cher, selon les experts.

Alors que faire pour sauver l’animal ? L’année 2009 a semble-t-il marqué un tournant dans la mobilisation des gouvernements. La Chine s’est d’abord engagée, ainsi que 12 autres pays d’Asie, à doubler sa population de tigres sauvages d’ici 2022. Et en décembre, l’administration chinoise de la Forêt a publié une directive visant à renforcer la lutte contre le commerce illégal. Un plan d’action mondial devrait enfin voir le jour à l’issue du Sommet mondial du Tigre, qui se tiendra en Russie au mois de septembre. Si, contrairement à toute attente, aucune action coordonnée et d’envergure n’était prise, les tigres sauvages pourraient disparaître en 2022 et ne figurer que sur les paquets de céréales, ou dans le zodiaque chinois...

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  • Heureusement aujourd’hui de nombreuse association on vue le jour afin de redonner un petit coup de pouce à ces puissant félin et perpétuer l’espèce ! Aujourd’hui dans de nombreux camps, les tigres sont en net augmentation ce qui est très encouragent pour l’avenir !

    1er.07 à 21h35 - Répondre - Alerter
  • En 1900, il devait encore y avoir 100 000 tigres. En 2010, leur population en liberté est estimée à moins de 2 000...
    Les causes de cette fin programmée sont bien connues : diminution de la surface des forêts, disparition des proies, extension des zones cultivées, perpétuation des trafics en tous genres. Ce que par contre personne n’ose avouer, c’est que tous ces facteurs sont dûs, de façon plus qu’évidente, à la croissance exagérée de la population humaine. En 1900 nous étions 1,6 milliards en 2010 nous sommes 6,8 milliards...
    Finalement, si notre espèce, trop fière d’elle-même, ne parvient pas à s’autolimiter et continue aveuglément sa croissance démographique jusqu’aux 9 à 10 milliards prévus, elle portera la lourde responsabilité de l’extinction de ces tous ces magnifiques animaux qui vivent encore en liberté.

    12.02 à 12h00 - Répondre - Alerter
  • Depuis des dizaines d’années des portes paroles du WWF tel que Mike Baltzer dénonce la disparition du tigre. Ceci pose la question de l’efficacité de cette ONG a bien employer les fonds financiers que ses donateurs lui offrent pour sauver les espèces sauvages.

    12.02 à 09h51 - Répondre - Alerter
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