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Vise le green

Par Benjamin Cliquet
31-01-2011

La complémentarité des énergies hydraulique et éolienne au Québec

La complémentarité des énergies hydraulique et éolienne au Québec
(Barrage hydroélectrique Manic-5 - Crédit : Hydro-Québec )
Le Québec a axé une partie importante de sa croissance économique sur l'énergie hydraulique en exploitant massivement les multiples cours d'eau de la province (pas moins de 105 centrale hydrauliques). L'énergie éolienne, à côté, essaie d'exister...

Comme Jérôme Fernandez remercierait ses coéquipiers, je remercie une nouvelle fois l’inconditionnel Jean-Thomas Bernard, professeur de sciences économiques à l’Université Laval, Alain Thivierge, professeur d’environnement et de géographie au collège François-Xavier Garneau ainsi que Claude Dumas, président de TM4, entreprise québécoise productrice de moteurs électriques pour voitures et de générateurs à aimant permanent pour turbines éoliennes, qui m’ont tous les trois renseigné sur le sujet de cet article.

Le Québec produit 95% de son électricité à partir de l’énergie hydraulique. La province est parmi les plus gros producteurs d’hydroélectricité dans le monde. Cette énergie est globalement considérée comme propre. En effet, pendant l’exploitation, presque aucune pression n’est exercée et très peu de GES sont émis (aucun combustible nécessaire). Ajoutez à cela que l’hydraulique est renouvelable et surtout stockable (caractéristique unique) et vous obtenez une énergie très enviable. Il ne faut cependant pas cacher les quelques inconvénients importants :
- modification du paysage (déboisement) ;
- déplacement de population (humaine et animale) ;
- concentration du mercure relâché par la flore en décomposition ;
- jusqu’à la moitié de perte de l’énergie dans le transport (jusqu’à 1000km de distance entre le lieu de consommation et le lieu de production).

Si la durée de vie d’un barrage est très longue (un siècle environ), les coûts et la durée de construction sont très élevés.

L’abondance de cette énergie permet des tarifs d’électricité extrêmement bas, ce qui a d’importantes conséquences. La plus évidente est la consommation d’électricité par habitants qui est très élevée au Québec, qui s’explique également par la deuxième conséquence : la présence de nombreuses industries sur le territoire pour profiter du faible coût de l’électricité (notamment une grande partie de l’industrie aluminium).

La deuxième énergie renouvelable utilisée est l’éolien. Le Québec a pour objectif de développer une capacité d’énergie éolienne égale au dixième de la capacité hydraulique d’ici 2015 (soit 4 000 Mw).

L’énergie éolienne (ainsi que l’énergie solaire) ont besoin des subventions pour être rentables. Il existe deux types de subventions :
- subventions (fédérales) à la production ;
- feed-in tariff (comme en Finlande), on garantit un tarif à cette forme d’électricité, c’est simplement le consommateur qui paie plus cher pour consommer de l’éolien.

Pour favoriser les renouvelables en Amérique du Nord, les Etats ou les provinces exigent également parfois qu’un certain pourcentage d’électricité provenant du renouvelable soit distribué (de même qu’un pourcentage minimum d’agrocarburants est parfois imposé dans la distribution de l’essence). Les gouvernements provinciaux imposent également un certain pourcentage de production locale dans l’électricité distribuée.

L’éolien, récemment, était presque rentable, son prix approchait celui de l’hydroélectricité. Mais l’avènement du gaz de schiste en Amérique du Nord a fait chuter le prix du gaz naturel et augmenter celui de l’éolien.

Il y a finalement assez peu d’éoliennes au Québec, juste la quantité obligatoire, mais il y en a davantage en Ontario pour remplacer les centrales à charbon. Les habitants accueillent favorablement cette énergie du fait de sa propreté mais personne n’en veut derrière chez soi (phénomène NIMBY : Not In My BackYard). Le véritable frein au développement de cette énergie est en fait cette contestation des habitants, notamment sur le bruit des turbines.

Dans certaines zones, quand les barrages hydrauliques sont trop loin, l’éolien se substitue à l’hydraulique qui devient moins rentable à cause des pertes d’énergie plus fortes. En réalité, l’hydraulique reste toujours plus rentable que l’éolien malgré le transport, mais l’énergie hydraulique est simplement préservée (dans le cas des zones loin de tout barrage) pour être exportée car la rentabilité est alors supérieure.

En été, le Québec vend de l’énergie aux Etats-Unis pour les besoins de climatisation. En hiver, parfois, la province a besoin d’importer de l’électricité des Etats-Unis quand il fait très froid.

C’est Claude Dumas (PDG de TM4) qui m’a permis de faire un lien très intéressant entre l’hydraulique et l’éolien. Une des faiblesses de l’éolien est que le vent n’est pas fiable, tandis que l’hydraulique peut être stockée. C’est pour cela que l’on pourrait voir les deux énergies comme complémentaires : on ferme les vannes (pas toutes, évidemment) des barrages quand il y a du vent et on les rouvre quand le vent cesse de souffler. Ca me parait être un argument très fort pour le développement de l’énergie éolienne au Québec. Restent à gérer les coûts...

A bientôt, Visez l’green, Ben

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