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24-06-2010
Mots clés
Social
Consommation
Electricité

L’électricité autrement : des prix anti-gaspi (4/5)

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L'électricité autrement : des prix anti-gaspi (4/5)
(Flickr/paz.ca)
 
Comment changer sa consommation de courant ? Et si l'on récompensait ceux qui réduisent leur appétit de courant, et qu'on pénalisait les gros mangeurs ? Séduisant, non ? Oui, mais gare aux conséquences sociales.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Deux produits achetés, le troisième deux fois plus cher. » Pas besoin d’être un pro du marketing pour comprendre que ce n’est pas la promo du siècle. Pourtant, en matière d’électricité, les enjeux sociaux et écologiques peuvent défier cette logique. En pratique, il s’agit de distinguer « une consommation vitale à un tarif de base et une consommation de confort à un tarif majoré », comme l’a proposé ce mois-ci un amendement à la loi sur le marché de l’électricité déposé par le député PS François Brottes.

Ce principe est utilisé dans de nombreux pays et villes pour l’eau, car en faisant payer de plus en plus cher le m3 supplémentaire, on décourage les consommations élevées et donc le gaspillage. Et on permet à tout le monde de disposer d’un minimum à un prix abordable, voire gratuit. « C’est une position que l’on défend depuis pas mal de temps. On en avait parlé dans le Grenelle I et II, mais pour l’instant cela n’attire pas plus l’œil que ça », regrette l’élu. La réponse du rapporteur UMP Jean-Claude Lenoir était d’ailleurs évasive : « Nous ne disposons pas des outils appropriés ».

Précarité énergétique

Les fournisseurs, comme Direct Energie, sont, eux, réservés : « l’objectif est louable, mais cela va à l’encontre de la substitution des consommations d’énergies fossiles fortement carbonées par l’électricité. La voiture électrique pourrait se retrouver grevée par ce type de tarif », fait valoir son directeur délégué Fabien Choné. « Cela pourrait se faire d’un point de vue réglementaire, mais il faudrait tout un tas de paramètres », estime Karine Le Bourg, responsable du développement de nouveaux produits chez Poweo. Avec son forfait Avenir, ce dernier est le seul en France à proposer une ébauche de progressivité : après un diagnostic, le client estime sa consommation annuelle et paye son kWh 3% moins cher. En cas de dépassement, il retrouve le tarif normal.

L’objection principale ? « Beaucoup de ménages à bas revenus sont aussi de petits consommateurs et pourraient bénéficier de tarifs progressifs. Mais il y aurait un problème avec ceux d’entre eux qui consomment beaucoup, en général les familles nombreuses ou dont les logements sont coûteux à chauffer », avertit l’institut britannique Sustainabilty First.

500 kWh gratuits pour une famille de quatre personnes

Mais le tarif social utilisé en France n’est pas non plus une réussite, rappelle François Brottes : « Aujourd’hui, très peu des 3,5 millions de précaires énergétiques en France savent qu’il existe ou ne le demandent pas car c’est stigmatisant ». La Flandre a réussi à prendre en compte le problème des familles nombreuses : un ménage a droit à 100 kWh gratuits par an, plus 100 kWh supplémentaires par personne. Un couple avec deux enfants reçoit donc 500 kWh à l’oeil, et une personne seule 200. Mais qui paye alors ? C’est le principe du tarif progressif : les plus gros consommateurs « subventionnent » indirectement les petits.

La Californie, qui a connu deux étés noirs en 2000 et 2001 en matière de coupures de courant à cause de la surconsommation, a adopté un système plus complexe. Pour chaque foyer, un seuil mensuel est calculé en fonction de la zone climatique, du mode de chauffage principal et de la saison. Jusqu’à cette limite, le prix est fixé à 12 centimes le kWh. Il grimpe ensuite à 14, puis 29 et enfin 40 centimes lorsqu’on dépasse le triple du seuil. Problème : cela vaut quelle que soit la surface du logement ou le nombre de personnes.

En instantané, l’effet sur la facture dépend selon que vous vous situez en dessous ou au-dessus d’un certain seuil, d’autant plus haut que le tarif est progressif. Mais l’important est la réponse à ces nouveaux tarifs : « Les plus gros consommateurs sont ceux qui réduisent le plus – et la plupart de la réduction de la demande vient d’une petite partie des ménages qui diminuent très largement leur consommation, explique une étude sur les expériences en la matière. Potentiel de réduction ? Entre 1 et 6% à court terme suivant les paliers mis en place et jusqu’à 18% à long terme, selon une autre étude de l’économiste Ahmad Faruqui.

- Retrouvez le premier épisode de cette série sur l’électricité autrement ici
- Retrouvez le deuxième épisode ici
- Retrouvez le troisième épisode ici
- Retrouvez le cinquième épisode ici

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Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

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  • Il est vrai qu’aujourd’hui nous consomons énormement d’électricité et d’energie au quotidien. Il serait peut etre bien de commander à reduire et à économiser l’énergie et l’électricité. Certain électricien proposent des équipements moins energivore et économe en électricité. Deja les ampoules led permettent d’economiser à elle seuls 10% de la consomation électrique d’un maison. Ensuite, si chacun avait ne serait-ce qu’un panneau solaire sur sa maison, cela permetterai l’autoconsomation sur tous les équipement électrique en veille de la maison.

    20.04 à 15h11 - Répondre - Alerter
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