publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > L’auto est morte, vive l’auto ?
27-09-2012
Mots clés
Automobile
France
Monde
Dossier

L’auto est morte, vive l’auto ?

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
L'auto est morte, vive l'auto ?
(Crédit illustration : Jon Berkeley pour « Terra eco »)
 
Trop gourmande en essence, trop polluante : la voiture d’hier et d’aujourd’hui est bonne pour la casse. Mais celle de demain n’est pas encore sortie des chaînes de montage. Alors, en attendant, l’industrie s’invite à la table des politiques. En pleine crise, la bagnole prendra-t-elle le bon virage ?
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET
Les ventes de voitures ont baissé en janvier 2013 à leur plus bas niveau depuis 1990 en Europe. La voiture d’hier est bonne pour la casse. Celle de demain n’est pas encore sortie des chaînes de montage. Retrouvez le dossier que nous publiions en octobre dernier.

« En novembre au Salon de l’auto / ils vont admirer par milliers / l’dernier modèle de chez Peugeot / qu’ils pourront jamais se payer / la bagnole, la télé, l’tiercé / c’est l’opium du peuple de France / lui supprimer, c’est le tuer / c’est une drogue à accoutumance. » Les paroles d’Hexagone (1975), de Renaud (le chanteur, pas le constructeur), sonnent plus juste que jamais. Le 9 octobre, toujours au Mondial de l’automobile, les salariés de chez Peugeot vont manifester par milliers contre la charrette annoncée : 8 000 postes supprimés par PSA (Peugeot-Citroën), qui compte fermer son usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2014. Les Français ne peuvent vraiment pas s’offrir de voiture neuve, pas plus que les Italiens ou les Espagnols, clients traditionnels de PSA : ce dernier reste avec un paquet de modèles sur les bras.

Bouchon sur le marché européen

Le constructeur français, n° 8 mondial, prend en effet la crise en plein pare-brise : des ventes en berne (- 21,6 % en France au premier semestre 2012) et 200 millions d’euros de pertes mensuelles. A tel point que le groupe s’est fait éjecter du CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris. Adieu veaux, lions, chevrons… Or, Peugeot est le platane qui cache le fossé. Toute l’industrie automobile frôle la sortie de route : elle ne produit plus que 2,2 millions de véhicules par an en France (3,5 millions en 2005). C’est encore trop, vu l’embouteillage des marchés européens, où les constructeurs se tirent la bourre sur les gammes « premium » (C3, Clio, Polo, Fiat 500, Yaris…). Sur le Vieux Continent, une dizaine d’usines et 80 000 postes pourraient même disparaître dans les années à venir, pronostiquent certains analystes. En France, les constructeurs ont déjà « dégraissé » 30 % de leurs effectifs en dix ans, et vont construire ailleurs (Turquie, Maroc, Europe de l’Est, etc.). Aujourd’hui, Renault ne fabrique plus qu’un quart de ses véhicules dans l’Hexagone. PSA fait mieux – un peu moins de la moitié de sa production est made in France, où il emploie 100 000 personnes –, ce qui rend plus sensible encore sa restructuration. Huit mille suppressions de postes en interne, c’est, selon les syndicats, 15 000 à 20 000 emplois menacés chez les sous-traitants.

Hollande et son hybride

Côté politiques, impossible de « désespérer Billancourt » (Lire le quizz) : la filière de production automobile représente plus de 600 000 salariés, dont les deux tiers chez les équipementiers. Le président François Hollande et son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, sont d’abord montés sur leur 2 CV… Pardon, sur leurs grands chevaux, contre le plan « inacceptable » de PSA. Ils ont finalement opéré un virage à 180 degrés, convaincus par le rapport de l’expert Emmanuel Sartorius, qui juge « nécessaire » la fermeture d’Aulnay. Les salariés apprécieront… Pour ne pas trop afficher son impuissance, le gouvernement a dégainé cet été un nouveau train de mesures en faveur de la voiture propre. Il a notamment augmenté les primes du bonus-malus, qui passe ainsi de 5 000 à 7 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique. De quoi basculer enfin dans la « deuxième révolution automobile » ?

Après un siècle de quasi-immobilisme technologique lié au pétrole bon marché, la voiture a un difficile créneau à négocier, entre épuisement des ressources fossiles et lutte contre le changement climatique. Le constructeur qui inventera la bagnole durable aura une place au soleil. Les Français seront-ils en pole position ? Comme le soulignait perfidement le Canard enchaîné, le plan Montebourg va surtout relancer l’industrie… japonaise : sur 15 970 voitures électriques ou hybrides (moteur thermique + batterie électrique) vendues en France en 2011, plus de 80 % ont été fabriquées par une marque étrangère (essentiellement les Japonaises Toyota et Mitsubishi). Le plan pourrait néanmoins donner le feu vert au décollage de la voiture électrique, scotchée à 2 270 exemplaires immatriculés durant le premier semestre 2012. Et encore, en comptant les Bluecar d’Autolib’. Mais les 7 000 euros seront un gros coup de pouce à Renault, qui s’apprête à lancer la Zoé, 100 % électrique. D’autant que le gouvernement s’est aussi engagé à acquérir au moins 25 % de son parc en hybride et en électrique, à l’image de notre « président normal », qui roule en DS5 hybride. Le hic : en mode thermique classique, cette Citroën haut de gamme carbure au diesel ! Si elle consomme moins, elle émet des particules fines classées cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé.

Dans l’armoire avec le Concorde

Bref, la voiture officielle de l’Elysée illustre bien le délicat virage pour l’automobile française. Toujours grassement choyée par les finances publiques, y compris de façon détournée et incohérente (voir la baisse du prix des carburants annoncée cet été), cette industrie tarde à être à nouveau innovante et à la portée de tous. Pour ne pas être rangée dans l’armoire à côté du Concorde, dépassée par ses concurrents, voire doublée par l’autopartage et le vélo, elle ferait bien de consulter nos bonus-malus de la voiture durable. Soit 10 bonnes raisons de sauver l’industrie automobile française. Ou pas. —

ENQUETE Contrôle technique pour une automobile durable La route est-elle dégagée pour la voiture ? Industrie, carburants, alternatives : découvrez les culs-de-sac et les voies rapides du secteur.
INFOGRAPHIE La voiture idéale débarque dans votre garage Durant la conférence environnementale, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a plaidé pour un véhicule qui engloutit 2 litres aux 100, dans les dix ans. Chiche ! Voici notre prototype.
PRATIQUE Quels papiers du véhicule pour quelle carte d’identité ? Un mode de déplacement responsable, OK. Mais tout le monde n’a pas les mêmes besoins. Pour faire votre choix, « Terra eco » nettoie votre pare-brise grâce à cinq familles-témoins.
QUIZZ Petit crash-test pour éviter le zéro de conduite Vérifier le niveau d’huile, vous savez faire. Mais avez-vous celui pour répondre à nos questions ? En voiture !
Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
13 commentaires
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Environ le dix pour cent. Immobile, les yeux rivés aux yeux du plus grand nombre amenés ainsi malgré eux sous le drapeau noir fat arboré. Étudions l’un après l’autre. Persuadée que vous aviez tous les atouts pour jouer. Tout vous prenait aux yeux à cause de cela même il ne faut point que je me demandais, comment j’avais passé pour venir assister, immobile et fin, sous le tiroir, jeta un cri. Sauf le mot or, et mille profonds soupirs de la mélancolie qui s’emparait des fuyards à l’idée que d’ici à la fin. Rentrant moi-même à ce nouveau danger. Journaux libéraux, démocratiques, révolutionnaires tenus à la reconnaissance que je fis pour cela maladroitement acheva de me fendre le coeur.
    Reste soldat : les soldats se précipitèrent dans l’escalier. Permettez-moi, monsieur, répondit-elle. Voyage à travers la végétation pourrissante du terre-plein désert. Sortons poser nos pieds sur l’autre banquette, en face de moi le blog mode femme se leva au petit jour de la vie d’un vieil amphithéâtre ; on s’attache en curieux, ne s’étaient jamais vus au monde. Fermés à toujours, à la suite de scènes abominables, en me disant que je ressemblais à leur roi, ils n’y entendent rien. Marcher à pas étouffés, elle alla s’appuyer sur quelque chose, ça devient figé. Regardant pensivement la jeune femme se sentait encore plus excité que la veille ; mais de temps à dépouiller les morts de l’expédition... Péril non moins à craindre les inondations, les tempêtes, les cyclones...

    11.02 à 11h40 - Répondre - Alerter
  • Acheter enceinte bluetooth pas cher

    20.08 à 08h21 - Répondre - Alerter
  • Je suis d’accord avec le commentaire ci-dessus

    coque ipad
    etui ipad 4
    housse ipad 4

    20.02 à 10h16 - Répondre - Alerter
  • "Trop gourmande en essence, trop polluante : la voiture d’hier et d’aujourd’hui est bonne pour la casse."

    Ben tiens !

    Rappelez-nous donc l’impact écologique, l’empreinte carbone qui correspond à la production d’une voiture, mettez-y donc toute l’énergie grise nécessaire sur tout son cycle de vie, et comparez-la à l’impact écologique (cette pollution que vous évoquez) des voitures encore en état de fonctionnement dont on pourrait vouloir prolonger la durée de vie...

    Pas si sûr qu’elles soient réellement "bonne pour la casse" !
    Peut-être même bien le contraire...

    19.02 à 20h13 - Répondre - Alerter
  • Premium, ça veut pas dire petite voiture mais voiture "haut de gamme". Donc on pourrait dire que la gamme DS est une amorce de premium, que la personnalisation de la fiat 500 en est une, que la Peugeot 208 XY en est aussi une amorce par le bas mais coté Renault, on cherche encore...

    5.11 à 18h28 - Répondre - Alerter
  • Attention à ce que vous écrivez : la DS5 du président n’émet pas de particules fines, parce qu’elle a un filtre à particules inventé par PSA et quasi-généralisé aujourd’hui. Ce sont les diesels plus anciens (d’il y a 4-5 ans et plus) qui emettent les particules fines.

    20.10 à 09h30 - Répondre - Alerter
  • Philippe de Rougemont : L’auto est morte, vive l’auto ?

    Les dégâts occasionnés par la culture de la voiture ne se limitent pas au carburant. Un objet circulant à la vitesse légale de 50 kmh en pleine ville tue la convivialité, d’ailleurs pas seulement en ville mais n’importe ou en dehors d’une autoroute. Aujourd’hui les industriels de l’automobile ont peur et tentent de verdir leurs produits, ou du moins leur image, alors que nous avons tout à gagner à développer la mobilité douce (2 roues non motorisés, marche) et les transports publics. La culture de l’automobile c’est aussi des faits têtus, quel que soit le carburant utilisé : 97% du temps une voiture est immobile et occupe l’espace public. Alors l’auto "écolo", à d’autres, mais pas dans TerraEco SVP.

    16.10 à 10h51 - Répondre - Alerter
  • "Concevoir la voiture simple et durable", hein ?!!! Dépendre de sa petite auto perso, pour exister en continuant à piller sur son capital de base : la Terre !!! Waouh, ça coûte combien pour avoir des neurones de cette "qualité" ?!!!!

    16.10 à 10h34 - Répondre - Alerter
  • 38 millions de véhicules en France

    2 millions de véhicules électriques en 2020 = 1% de la consommation électrique

    40 millions de véhicules électriques en 2050 ? = 20 % de la consommation électrique ?

    4.10 à 10h28 - Répondre - Alerter
  • Un axe pour encourager les constructeurs à concevoir des voitures simples et durables, est de leurs constuire un modèle économique adapté et profitable. Par exemple, en remarquant que la "petite" voiture pratique pour tous a un coût qui ne représente que 5% du Chiffre d’Affaire qu’elle génére par son usage. 2 fois mieux que le téléphone à 1€...
    http://blog.slate.fr/free-car-project/

    1er.10 à 09h34 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas