La décision avait été saluée par Greenpeace, qui militait depuis plusieurs années dans ce sens : le 9 septembre, la Commission européenne s’était prononcée pour le classement du thon rouge sur l’Annexe I de la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Une décision qui interdirait son exportation et aboutirait de fait à la suspension de la pêche.
L’Union internationale pour la conservation de la nature, qui établit la liste rouge des espèces menacées, s’était d’ailleurs prononcée l’année dernière pour un moratoire. Même le comité scientifique de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICT), chargée de la gestion de la ressource, avait reconnu l’insuffisance des mesures actuelles. D’autant plus que la sous-déclaration et la pêche illégale accentuent la pression en doublant les prises par rapport aux quotas.
Seulement, la proposition a été torpillée par les États riverains de la Méditerranée qui ont tous voté contre, selon une source citée par l’AFP. La France, l’Espagne et l’Italie représentent à eux trois la moitié des prises autorisées... La France défend elle une position intermédiaire : une inscription à l’annexe II, moins contraignante, assortie d’un quota zéro pendant deux ans.
Le soutien de l’Europe sera pourtant déterminant, en mars prochain lors de l’Assemblée générale des 175 États membres de la CITES. "Les États membres auront l’occasion de revoir leur position", a cependant indiqué la Commission européenne. De nouvelles études scientifiques sont en effet attendues en novembre lors du congrès de la CICT.
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