L’Apouticayre et les apprentis sorciers |
Par Apouticayre |
21-05-2012
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Ruinés |
Ingrid croisait souvent Régis, depuis qu’elle avait acheté son appartement il y a quelques années dans ce nouveau quartier qui se voulait un modèle d’urbanisation. Aujourd’hui elle vend et découvre qu’elle va avoir des difficultés, le marché étant déjà morose, son moral en prend un coup.
Ingrid en a parlé à Sabine qu’elle connait depuis que leurs filles vont à la crèche. Sabine s’est installée dans sa maison en février. A la mairie où elle s’était renseignée, personne ne luis a parlé de ce projet d’antenne. Aujourd’hui elle se sent flouée.
Comme beaucoup de riverains, elle se sera endettée sur 20 ans pour un bien hors de prix, l’effort d’une vie.
Contactés, les agents immobiliers de la commune ainsi que les promoteurs confirment. « Un couple cherchant une maison pour élever ses enfants renoncera à tout achat à proximité d’une antenne ». « le marché étant en évolution permanent, une évaluation étant par définition multifactorielle, il sera difficile de corréler une baisse de prix avec l’antenne. »
Les riverains ont beaucoup à perdre, l’opérateur a beaucoup à gagner.
A Bordeaux pourtant, un riverain a eu gain de cause au tribunal et a été indemnisé pour « trouble manifeste du voisinage ». Mais la procédure est longue et couteuse.
Sur les conseils du collectif de la Salvetat qui lutte contre le projet de l’opérateur, Régis, Ingrid, Sabine et bien d’autres vont faire estimer leur bien avant le montage de l’antenne. Et comme à Bordeaux, ils essaieront de demander réparation du préjudice.