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L’Apouticayre et les apprentis sorciers

Par Apouticayre
21-05-2012

5V/m

C’est la valeur mesurée au seuil de la porte d’entrée de Paul. Ce paisible retraité de Fontenilles, près de Toulouse, a vu un matin de dresser une antenne de 20m dans le jardin de son voisin.

« Ils sont venus à 6h du matin, à midi l’antenne émettait, ils ont agit comme des voleurs, le soleil n’était pas encore levé » dit son épouse qui se bat depuis avec son mari et son association.

« On a écrit à tout le monde, le maire, le conseil général, régional, l’assemblée, le sénat, le président, tout le monde se défile. »

L’association de Fontenilles n’a pas ménagé ses efforts. Une pétition de 200 signatures, une réunion publique, des articles dans la presse et sur une radio locale, une action en justice mais aujourd’hui elle est confrontée au mur de l’argent. « Le Tribunal de Toulouse s’étant déclaré incompétent, il faut aller au TGI de Versailles. La première procédure a couté 2000€, la prochaine nécessitera 10.000€ ». C’est beaucoup pour les adhérents de l’association. C’est peu pour l’opérateur.

Pourtant Paul souffre déjà de troubles du sommeil et d’acouphènes. Leur voisin commence aussi à ressentir les premiers troubles. Au village, où on compte une douzaine d’antennes sur le château d’eau, les riverains se plaignent aussi.

« Les opérateurs nous disent qu’il n’y a pas d’études qui prouvent des effets nocifs sur la santé » dit Mme Marie France du collectif Antenne31, représentant local de Robin des Toits.

« Elles existent, et font références dans les récents jugements, elles ont aussi servi à élaborer la norme européenne à 3V/m, traduite dans le droit français en 2006. Pourtant peu d’opérateurs la respectent. Les études qui prouvent la nocivité des antennes relai sont systématiquement contestées par les opérateurs qui refont l’étude en changeant le protocole afin de pervertir le résultat. On voit également des laboratoires perdre leur subventions et d’autres en gagner selon qu’elles prouvent ou non le danger associé aux ondes de la téléphonie mobile. Quand aux normes, elles sont élaborées par des gens impliqués dans l’industrie de la téléphonie, le conflit d’intérêt est manifeste. »

Paul continue son combat, il conseille et encourage les collectifs voisins comme à la Salvetat Saint Gilles, il sait que la lutte est inégale et que les procédures sont longues et couteuses mais il reste persuadé que son engagement est juste. Voir des jeunes se révolter le rassure, si les technophiles refusent de sacrifier leur santé, il y a de l’espoir.

Tous ces soucis, Paul et son épouse ne s’y attendaient pas à l’heure de la retraite. Mais il suffit de voir leurs yeux qui pétillent pour mesurer leur détermination. Cette détermination, ils la partagent désormais avec leurs voisins de la Salvetat et avec les autres collectifs du département. « Le rapport de force est en train de changer » dit Marie France, tout le monde attend une évolution de la norme et une obligation faite aux opérateurs de déployer des réseaux à 0,6V/m, seuil compatible avec la santé.

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