Les maires plus forts que le climat ?

Les villes ont déjà un temps d’avance ! Les résolutions du paquet climat-énergie arrachées dans la douleur aux 27 Etats membres en décembre 2008, soit réduire de 20% leurs émissions de gazs à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 1990, instaurer 20% d’énergies renouvelables et économiser 20% d’économies d’énergies...le fameux « 20-20-20 », c’est bien, mais pas assez pour elles.

En mettant leur signature en bas du Pacte des maires, plusieurs villes françaises - comme Paris, Lyon, Grenoble, Lille ou Coulaines - s’engagent à faire plus que les objectifs du paquet climat. La barre sera t-elle mise très haut, très bas, au milieu : 30-30-30, 40-40-40 ? On ne le sait pas mais la volonté est là.

Les maires ont toutes les manettes pour agir

A vrai dire les zones urbaines sont les premières responsables, et donc les premières concernées par les GES : elles concentrent 80% de la population et génèrent plus de la moitié des émissions.

C’est donc à cet échelon local que peut s’exercer la thérapie contre les dérives énergétiques : développement des énergies alternatives, contrôle de la pollution, gestion de l’énergie ou changement des comportements, les maires ont toutes les manettes pour agir.

Pour chaque participant, rendez-vous est fixé dans un an pour présenter le plan d’action à la Commission européenne. Leurs efforts seront ensuite évalués tous les deux ans. Il leur faudra aussi impliquer les citoyens en organisant des journée de l’Energie.

Partager les bonnes pratiques

L’esprit du Pacte des maires, c’est aussi celui d’un réseau où les bonnes idées et les bonnes pratiques sont partagées. Un bureau d’assistance technique et de coordination et de suivi a déjà été mis en place. La plupart des grands réseaux de développement urbain comme Energie-Cités, Eurocities, CEMR, Climate Alliance, Fedarene y participent.

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Lille : « On sera sous le regard des autres villes européennes »

Lille va au-delà des exigences européennes en visant une division par 4 des émissions GES d’ici 2050. En décembre 2008, la municipalité votait le « schéma lillois d’économies d’énergie et des énergies renouvelables ». Au programme d’ici la fin du mandat en 2014 : 25% d’énergies renouvelables en plus, pas plus de 50 kilowattheure/m² (kWh/m²) de consommation énergétique annuelle pour les constructions neuves, et une limite de 80 kWh/m² pour les réhabilitations. Philippe Tostain est conseiller municipal vert à Lille :

« Depuis quatre ans, Lille est sur la bonne voie, c’est pourquoi elle a décidé de signer le Pacte des maires. Les engagements européens sur le « trois fois vingt », c’est beaucoup par rapport au reste du monde, mais on n’en fait jamais assez pour le climat.

Lille sera sous le regard des autres villes européennes et les autres villes européennes seront sous notre regard, c’est un échange d’expérience. Ainsi nous sommes exemplaires en ce qui concerne l’éclairage public : le budget de fonctionnement de la ville de Lille pour ce poste a été réduit de 35% depuis 2004, nous visons maintenant une baisse de 50%. »