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Bionergie

Par Emilie
17-02-2015

Quand l’hydroélectricité tourne au rythme des vautours percnoptères

(Carlos Delgado)
Silencieux et énigmatique, le vautour percnoptère pourra désormais survoler les Pyrénées en toute quiétude et plus particulièrement la vallée de Campan où deux couples ont fait leur apparition récemment. Une vallée fortement pourvue en installations hydrauliques et dont les prochains chantiers de rénovation et de modernisation étaient susceptibles de troubler la tranquillité de cette espèce protégée. Dans ce cadre, et après une étude poussée des travaux à venir sur les installations du groupe EDF et une analyse des enjeux "rapaces" sur cette même zone, des mesures d'atténuation ont été définies via une convention de préservation signée entre l'exploitant et la Ligue de protection des oiseaux.

Protégé en France depuis 1976, le vautour percnoptère fait aujourd’hui l’objet de toute les attentions de la part des associations écologistes comme la Ligue de protection des oiseaux ou le collectif Nature Midi-Pyrénées. En effet, alors que seuls 73 couples ont été recensés sur le versant nord des Pyrénées en 2014, deux d’entre eux semblent avoir élu domicile dans la vallée de Campan, bouleversant quelque peu les plans du groupe EDF exploitant les centrales hydroélectriques de la région.

Le Groupement d’usines hydroélectriques EDF de Campan basé à Beaudéan, qui exploite les centrales hydroélectriques de Gripp, Chiroulet, Campan et Artigues, a entrepris depuis plusieurs années de nombreux chantiers de rénovation au sein de ces aménagements. Plus de 14 millions d’euros ont notamment été investis dans la centrale d’Artigues dont les travaux réalisés en partenariat avec le Syndicat mixte Grand Tourmaletpic, doivent permettre d’améliorer le potentiel touristique du site, très prisé des randonneurs.

Toutefois, et compte tenue de la politique environnementale menée par l’énergéticien depuis plusieurs années pour la sauvegarde de la biodiversité et la protection de la faune et la flore de manière générale, les exploitations de Campan ne pouvaient pas ne pas prendre en compte l’arrivée de ces oiseaux migrateurs menacés dans la vallée. Soucieux de maîtriser l’impact de ses ouvrages, le GEH (Groupement d’exploitation hydraulique) Adour et Gaves a donc pris l’engagement, via une convention signée le 16 janvier dernier avec la LPO, de concilier au mieux production d’hydroélectricité et protection du percnoptère dans le secteur de Campan.

Les travaux entrepris seront donc conditionnés dès à présent au rythme de vie de ces rapaces, impliquant notamment un usage responsable des moyens de transport et la sensibilisation des agents EDF en fonction sur ce chantier. Selon cette convention, les moyens héliportés nécessaires aux chantiers hydrauliques seront utilisés en dehors de la période de sensibilité (période reproduction de 1er mars 15 septembre) et les échanges d’informations entre les signataires sur l’état de la reproduction des oiseaux nicheurs et sur les projets de travaux de maintenance d’EDF seront optimisés.

"Certains chantiers seront réalisés en deux ans au lieu d’un an. Cet engagement, ancré dans chacun de nos salariés, correspond à notre volonté de prendre en compte les enjeux environnementaux. Les agents EDF bénéficient d’ailleurs de formations de sensibilisation", expliquait à cette occasion à la Dépêche Laurent Isabel, directeur EDF Hydraulique Adour et Gaves.

Rappelons ici que le groupement des aménagements de Campan, partie intégrante du GEH Adour et Gaves, produisent une quantité d’électricité équivalant à la consommation d’une ville de 70.000 habitants.

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