La transition énergétique et le recours croissant à des sources d’énergies plus propres et plus durables dans les décennies à venir doit être l’occasion de revenir sur les dommages subis par notre environnement et les paysages qui nous entourent depuis l’exploitation à outrance des énergies fossiles. Les nouvelles politiques énergétiques doivent prendre en compte désormais les enjeux paysagers et favoriser des aménagements énergétiques respectueux des paysages dans le sens d’un développement durable des territoires.

Pour cela, le plan d’action proposé par Ségolène Royal se met progressivement en place et propose de repositionner le paysage au centre de nos préoccupations. Création d’une manifestation nationale "Paysages et jardins en action" pour célébrer l’arrivée du printemps et sensibiliser les publics sur la qualité paysagère, associer les collectivités au programme de plantation "un arbre par français" déjà mis en place avec succès en Poitou-Charentes ou encore, relancer le Grand Prix national du paysage laissé à l’abandon depuis plusieurs années. Autant d’initiatives qui permettront à terme d’associer les citoyens à un aménagement populaire et innovant en milieu rural, urbain ou périurbain, de conjuguer avec harmonie la transition énergétique et la conception paysagère et de combiner une agriculture verte et une gestion responsable des paysages.

Il est également nécessaire de préparer l’avenir et les grandes mutations énergétiques qui s’annoncent via la mise en place de filières professionnalisantes permettant la formation des futurs paysagistes aux nouveaux enjeux énergétiques et environnementaux. Comme l’expliquait à cet égard Ségolène Royal lors d’un entretien avec Paysage Actualités, "la question de l’interface énergie/paysages ne se réduit pas à l’intégration des éoliennes qui peuvent être une ponctuation paysagère réussie à condition que leur implantation soit bien conçue et réalisée à une échelle harmonieuse. La mutation de notre modèle énergétique, c’est aussi une alternative à l’artificialisation anarchique des sols, le choix de formes urbaines plus compactes, de transports plus collectifs et plus doux, des aménagements, des équipements et des pratiques qui dessinent les nouveaux paysages de la croissance verte".

Dans ce cadre, la ministre a inauguré le mardi 7 avril dernier en compagnie du président du groupe RTE, Dominique Maillard, la première chaire d’entreprise "Paysage et énergie" en collaboration avec l’Ecole nationale supérieure du Paysage (ENSP) de Versailles. Pensée comme un nouvel espace de recherche, d’échange, de création et de formation destiné à encourager la préservation de nos paysages nationaux au sein du processus de transition énergétique, cette nouvelle chaire proposera dès le mois de septembre prochain à une promotion de 20 ou 30 étudiants, un cursus diplômant sur les nouveaux champs d’exercice du métier de paysagiste en lien avec des thèmes novateurs comme "paysages de l’énergie" ou "paysages économes".

Partie prenante du paysage français via son implication dans la structuration du réseau électrique, le Réseau de Transport d’Electricité (RTE), filiale du groupe EDF, s’est associé à ce projet comme premier membre fondateur de la chaire "paysage et énergie". L’énergéticien français révèle par ce parrainage son ambition de contribuer largement à la réorganisation des paysages liée à la raréfaction des énergies fossiles et ses conséquences dans les secteurs du transport et du stockage de l’électricité.

Crédits photo : Havang